Barbusse : « Ce ne sont pas des soldats : ce sont des hommes... » | L’Histoire en citations
Barbusse : « Ce ne sont pas des soldats : ce sont des hommes... »
Citation du jour

La littérature de guerre donne beaucoup d’œuvres et quelques chefs-d’œuvre. Certains font scandale, la plupart sont des documents pris sur le vif et autant de témoignages devenus des « classiques du genre ».

L’Histoire en citations se nourrit naturellement de cette culture française.

« Ce ne sont pas des soldats : ce sont des hommes. Ce ne sont pas des aventuriers, des guerriers, faits pour la boucherie humaine […] Ce sont des laboureurs et des ouvriers qu’on reconnaît dans leurs uniformes. Ce sont des civils déracinés. »2576

Henri BARBUSSE (1873-1935), Le Feu, journal d’une escouade (1916)

Engagé volontaire, il signe ce témoignage sur la vie des tranchées – prix Goncourt en 1917. Idéaliste exalté, militant communiste bientôt fasciné par la révolution russe de 1917, Barbusse se rend plusieurs fois à Moscou (où il meurt en 1935). Le roman soulève nombre de protestations : en plus du document terrible sur le cauchemar monotone de cette guerre, les aspirations pacifistes transparaissent - alors que la guerre continue !

La voie est étroite entre le « bourrage de crânes » et la censure qui « doit supprimer tout ce qui tend à surexciter l’opinion ou à affaiblir le moral de l’armée ou du public » : deux phénomènes propres à toute guerre, mais accentués dans ce conflit qui s’éternise sur quatre ans. Le journal d’opposition de Clemenceau, L’Homme libre, est devenu L’Homme enchaîné au début de la guerre : façon de dénoncer la censure, d’ailleurs justifiée – en 1870, on a dit que des batailles furent perdues simplement parce que l’ennemi a su lire nos journaux !

« La guerre […] Je vois des ruines, de la boue, des files d’hommes fourbus, des bistrots où l’on se bat pour des litres de vin, des gendarmes aux aguets, des troncs d’arbres déchiquetés et des croix de bois, des croix, des croix. »2575

Roland DORGELÈS (1885-1973), Les Croix de bois (1919). Autre engagé volontaire, autre témoignage sur la Grande Guerre : 14-18 reste comme une interminable guerre de tranchées où les soldats, en majorité paysans, luttèrent pied à pied dans la terre, pour leur terre. Un des plus gros succès de librairie, dans l’immédiate après-guerre.

« Sur le front, les soldats voyaient apparaître un vieil homme au feutre en bataille, qui brandissait un gourdin et poussait brutalement les généraux vers la victoire. C’était Georges Clemenceau. »2605

André MAUROIS (1885-1967), Terre promise (1946). Auteur des Silences du colonel Bramble (1918), agent de liaison auprès de l’armée britannique, il évoque ses souvenirs dans ce livre - son succès décidera de sa carrière d’écrivain. Clemenceau, 76 ans, recherche le contact avec les poilus des tranchées qui l’appellent affectueusement le Vieux.

 « Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants, ses longs loisirs. »2574

Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918), Calligrammes, « L’Adieu du cavalier » (1918). Engagé en décembre 1914, blessé d’un éclat d’obus à la tempe le 17 mars 1916, évacué, trépané, il va d’hôpital en hôpital, continuant d’écrire, et meurt deux jours avant la fin de la guerre, victime de la pandémie de grippe espagnole.

« Je trouve que c’est une victoire, parce que j’en suis sorti vivant. »2611

Roland DORGELÈS (1885-1973), Les Croix de bois (1919). L’auteur prête ce mot à l’un des héros de retour du front, mutilé et réformé, peu avant l’armistice du 11 novembre 1918. Pour les seuls Français, sur 8,4 millions de soldats mobilisés : près de 4 millions de blessés, parmi lesquels 1 million d’invalides permanents, et 1,4 million de morts et disparus.

« Que ceux déjà qui m’en veulent se représentent ce que fut la guerre pour tant de très jeunes garçons : quatre ans de grandes vacances. »2573

Raymond RADIGUET (1903-1923), Le Diable au corps (1923). Récit d’une passion d’adolescent sur fond de guerre : le héros est l’amant d’une jeune femme dont le mari se bat au front. Grand succès de ce roman qui fait d’abord scandale.

« Une chanson suffit au soldat français, pourvu qu’elle ait des ailes. »2583

Édouard HERRIOT (1872-1957), Lettre à Mayol (vedette de café-concert). Forme de littérature parfois qualifiée de mineure, la chanson de guerre a joué un rôle majeur dans l’histoire, particulièrement dans cette page héroïque.

« Madelon, ah ! verse à boire,  
Et surtout, n’y mets pas d’eau,
C’est pour fêter la victoire,
Joffre, Foch et Clemenceau. »2616

Lucien BOYER (1876-1942), paroles, et Charles Borel-Clerc (1879-1959), musique, La Madelon de la victoire (1918). Cette chanson supplante l’autre Madelon et vaut (par erreur…) la Légion d’honneur à son auteur.

Grande guerre citations

 

Feuilletez notre extrait gratuit tiré de la Chronique de citations historiques commentées sur le Second Empire et la Troisième République.

 

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