Catherine de Médicis : « Il valait mieux que cela tombât sur eux que sur nous. » | L’Histoire en citations
Catherine de Médicis : « Il valait mieux que cela tombât sur eux que sur nous. »
Citation du jour

 

4. Peu après la Saint-Barthélemy. Premières leçons de l’histoire, premiers dommages collatéraux. C’est la suite des guerres de Religion. Le camp des protestants se renforce, ils vont devenir « un État dans l’État » et la monarchie française est durablement affaiblie, dans cette interminable guerre civile.

« Il valait mieux que cela tombât sur eux que sur nous. »529

CATHERINE DE MÉDICIS (1519-1589), Lettre à l’ambassadeur de Toscane à propos du massacre de la Saint-Barthélemy

Lettres de Catherine de Médicis (1891), Collection de documents inédits sur l’histoire de France, Imprimerie nationale.

Oui ! La reine mère est sans doute responsable des massacres - malgré la prochaine déclaration de Charles IX au Parlement de Paris. Mais les historiens ne la tiennent généralement plus pour coupable.

Rappelons que la régente a gardé durant sept ans comme conseiller le chancelier Michel de l’Hospital, partisan de la tolérance. Malheureusement, au point de haine où catholiques et protestants étaient arrivés, le choc semblait inévitable et la balance pouvait pencher de l’un ou l’autre côté. Elle a logiquement joué pour son camp et ses trois fils, rois présent ou à venir. On peut penser aussi que cette forte femme fut dépassée par la force des événements !

Effet non prévu, la Saint-Barthélemy va renforcer le parti protestant, qui s’organise pendant cette quatrième guerre de Religion.

« Tout ce qui est advenu dans Paris a été fait non seulement par mon propre consentement, mais par mon commandement et de mon propre mouvement. »532

CHARLES IX (1550-1574), Déclaration au Parlement de Paris convoqué le 26 août

Deux jours après la nuit du massacre, le roi s’exprime publiquement.
 
Mais nul n’ignore l’influence de Catherine de Médicis sur son fils, jeune, malade, impulsif et changeant souvent d’avis. Il avait tenté de s’émanciper de la tutelle de sa mère, en penchant pour la politique de Coligny le protestant, mais il l’a finalement trahi, lâché au pire moment. Et Coligny en est mort.

« Chargez de la justification de cette action ceux qui vous ont donné le conseil de la commettre. »533

SALIGNAC de La MOTHE-FÉNELON (1510-1599), à Charles IX

Choix de Chroniques et Mémoires sur l’histoire de France (1836), Jean Alexandre C. Buchon

Envoyé en ambassade auprès d’Élisabeth Ière d’Angleterre, il fait cette réponse au roi, le priant de donner à la reine (protestante) une justification de la Saint-Barthélemy, peu de jours après le massacre.

La tuerie continue en province jusqu’en octobre 1572 : quelque 10 000 réformés en sont victimes (en plus des 3 000 protestants à Paris). Les deux camps se déchirent, dans cette quatrième guerre de Religion (1572-1573). Le siège et la résistance des places fortes dans le Midi (comme dans l’Ouest) donnent lieu à de terribles tueries d’hérétiques, les règlements de compte personnels doublant les affrontements religieux. On peut dire qu’il y eut bien des Saint-Barthélemy, en ce temps.

« L’État s’est crevassé et ébranlé depuis la journée de la Saint-Barthélemy, depuis que la foi du prince envers le sujet et du sujet envers le prince, qui est le seul ciment qui entretient les États en union, s’est si outrageusement démentie. »534

DUPLESSIS-MORNAY (1549-1623), Mémoires et correspondance pour servir à l’histoire de la réformation et des guerres civiles et religieuses en France, sous les règnes de Charles IX, de Henri III, de Henri IV et de Louis XIII, depuis l’an 1571 jusqu’en 1623

Parole de chef calviniste, mais très juste analyse de la situation. Le massacre étendu à toute la France creuse un fossé entre le pouvoir royal et les protestants, et provoque une crise de la foi monarchique : à la mort de Charles IX, Henri III héritera d’une situation délicate et Catherine de Médicis est impuissante à dédramatiser le règne de ses fils.

Duplessis-Mornay rejoint Henri de Navarre et le théologien entre en politique, devenant son ambassadeur et principal conseiller, l’un des hommes les plus importants du parti protestant, à la fin du XVIe siècle. Le parti s’organise, devient quasiment un État dans l’État : il nomme un « gouverneur général et protecteur des Églises réformées » (qui sera bientôt Henri de Navarre), lève des impôts sur les territoires qu’il contrôle, entretient des armées, s’offre même deux capitales (Nîmes et Montauban) et un grand port (La Rochelle).

Notre série de citations (sanglantes) sur la Saint-Barthélemy :

Renaissance et guerres de Religion, Naissance de la monarchie absolue

 

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