De Gaulle et les Alliés dans la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), 6e jour.
De Gaulle a non seulement marqué l’Histoire, il l’a aussi prévue - à l’inverse de Napoléon, très grand militaire, dont l’Empire s’est effondré pour cause de mégalomanie. De Gaulle se prenait peut-être pour Jeanne d’Arc et pour Napoléon (selon le mot de Roosevelt), il a malgré tout bien joué avec ses Alliés - presque un sans-faute, dans cette histoire. Reste le bilan… vertigineux.
« Cette guerre est une guerre mondiale. Dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour, ces forces écraseront l’ennemi. Il faut que la France, ce jour-là, soit présente à la victoire. Alors elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. »2714
(1890-1970), Appel « A tous les Français » du 23 juin 1940
La Résistance : chronique illustrée 1930-1950 (1973), Alain Guérin.
Paroles littéralement prophétiques, en juin 1940.
L’Angleterre était seule à faire encore front face à Hitler qui semble tout-puissant ! Et la France semblait défaite à jamais, quand de Gaulle a décidé de forcer le destin, en incarnant la Résistance.
La guerre devient mondiale quand l’Allemagne attaque l’URSS (22 juin 1941) et quand le Japon intervient contre les États-Unis (7 décembre 1941) et le Commonwealth (début 1942).
Elle s’étend à tous les continents, toutes les mers du globe, mobilise 92 millions d’hommes et fait (selon les estimations) de 35 à 60 millions de morts (civils et militaires). Il fallait sans doute que cette guerre, si mal commencée, devint mondiale pour finir bien, mais le prix en sera terrible, au-delà même de ces statistiques.
La France est éliminée à la conférence de Yalta (4-11 février 1945) où les « trois grands » – Staline, Roosevelt, Churchill – ont réglé le sort du monde. Mais elle prend logiquement sa place à la table des vainqueurs, à la signature de la capitulation allemande, Berlin, 8 mai 1945 : « Des Français, c’est un comble ! » Exclamation de Wilhelm Keitel, maréchal allemand, commandant suprême des forces armées (par ailleurs ministre de la Guerre d’Hitler), signant la capitulation de l’Allemagne. La présence du maréchal de Lattre de Tassigny, voulue par de Gaulle et signant pour la France, fait s’exclamer le vaincu de l’Histoire.
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