Galliffet : « C'est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces assassins. » | L’Histoire en citations
Galliffet : « C'est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces assassins. »
Citation du jour

Second Empire citationsCommune de Paris, qui débute le 18 mars 1871. Cinquième jour de notre semaine anniversaire.

La Commune de Paris dans les faits : brutalité ordinaire d’une guerre civile qui dure deux mois, jusqu’à l’épilogue de la tristement fameuse « Semaine sanglante ».

À feuilleter pour tout savoir.

« C’est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces assassins. »2366

Gaston de GALLIFFET (1830 ou 1831-1909), 3 avril 1871

Histoire socialiste, 1789-1900, volume XI, La Commune, Louis Dubreuilh, sous la direction de Jean Jaurès (1908).

Sa férocité lui vaudra le surnom de « Marquis aux talons rouges ». Il a fait fusiller sans jugement 5 (premiers) Fédérés prisonniers. « J’ai dû faire un exemple ce matin ; je désire ne pas être réduit de nouveau à une pareille extrémité. N’oubliez pas que le pays, la loi, le droit sont à Versailles et à l’Assemblée nationale, et non pas avec la grotesque assemblée de Paris, qui s’intitule Commune. » 

« J’ai vu des prisonniers sanglants, les oreilles arrachées, le visage et le cou déchirés, comme par des griffes de bêtes féroces. »2367

Camille BARRÈRE (1851-1940), témoignage en date du 3 avril 1871

Futur ambassadeur à Rome, ce Communard voit les premiers combats entre Versaillais et Fédérés. Ce qui le choque plus que tout, ici, c’est la foule déchaînée, contre les convois de prisonniers ramenés à Versailles.

Le 4 avril, les Versaillais réattaquent. Le 5, les Communards prennent 74 otages, dont l’archevêque de Paris. George Sand, souvent le cœur à gauche, est horrifiée par les vols, les pillages. Hugo (à Bruxelles) condamne la guerre civile, la pratique des otages, avant de se déclarer « pour la Commune en principe, et contre la Commune dans l’application », prônant en vain « conciliation et réconciliation » dans une lettre publiée dans Le Rappel du 28 avril.

« Monsieur Thiers, tous les matins, annonce que dès le soir, entre les neuf heures, neuf heures un quart, il fera son entrée dans la capitale sauvage du monde civilisé. »2368

Henri ROCHEFORT (1831-1913), Le Mot d’ordre, 16 avril 1871

Thiers amasse des troupes aux portes de Paris pour écraser la révolution, mais il attend encore son heure. Rochefort, journaliste déjà républicain sous l’Empire, a pris parti pour la Commune, mais désapprouve ses excès.

« Paris sera soumis à la puissance de l’État comme un hameau de cent habitants. »2373

Adolphe THIERS (1797-1877), Déclaration du 15 mai 1871

Ces mots, plusieurs fois répétés, annoncent la Semaine sanglante du 22 au 28 mai.

« Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’ait droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi ! Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi ! »2375

Louise MICHEL (1830-1905), la Vierge rouge, pasionaria des barricades durant la Semaine sanglante

Très populaire dans le XVIIIe arrondissement, elle se bat, fusil sur l’épaule. Paris est reconquis, rue par rue, et incendié. La dernière barricade des Fédérés, rue Ramponeau, tombe le 28 mai 1871. À 15 heures, toute résistance a cessé.

« Ce ne sont plus des soldats qui accomplissent leur devoir, ce sont des êtres retournés à la nature des fauves. »2379

La France, juin 1871

La presse, unanime, condamne la répression : certes nécessaire, mais inhumaine. La Seine est devenue un fleuve de sang. Dans Le Siècle, on écrit : « C’est une folie furieuse. On ne distingue plus l’innocent du coupable. »  3 500 insurgés sont fusillés sans jugement dans Paris, près de 2 000 dans la cour de prison de la Roquette, et plusieurs centaines au cimetière du Père-Lachaise : c’est le « mur des Fédérés », de sinistre mémoire.

« Le bon Dieu est trop Versaillais. »2378

Louise MICHEL (1830-1905), La Commune, Histoire et souvenirs (1898)

La Vierge rouge témoigne de l’inévitable victoire des Versaillais, vu l’inégalité des forces. Bilan de la Semaine sanglante : 20 000 morts chez les insurgés, 35 000 selon Rochefort. L’armée bien organisée a perdu moins de 900 hommes, depuis avril.

La Commune reste l’un des pires massacres de notre histoire. 100 000 morts au total d’après certaines sources, compte tenu de la répression également sanglante, « terreur tricolore » qui suit la semaine historique – en comparaison, sous la Révolution, la Grande Terreur fit à Paris 1 300 victimes, du 10 juin au 27 juillet 1794.

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