Gambetta : « Puisque nous sommes les plus forts, nous devons être modérés. » | L’Histoire en citations
Gambetta : « Puisque nous sommes les plus forts, nous devons être modérés. »
Citation du jour

Second Empire citationsHistoire du Centre et du centrisme - suite et fin.

Véritablement entré dans l’Histoire sous la Révolution, le Centre va faire l’histoire à partir de la Troisième République. Pour le pire et le meilleur, cela va de pair avec le jeu démocratique et le système des partis.

Troisième République. Le Centre s’affirme avec l’apparition des « opportunistes » et le début du Centrisme républicain. Force politique et pensée autonome, à partir de la fin du XIX° siècle, le Centre se structure. On parle de « gouvernement au centre » avec des coalitions de type Concentration, Conjonction des centres.

S’il fallait ne retenir qu’un nom, une référence indiscutable ? Gambetta. Les autres défilent à la tribune, à commencer par Thiers, présent à plus d’un titre dans l’Histoire en citations.

À feuilleter pour tout savoir.

« Puisque nous sommes les plus forts, nous devons être modérés. »2447

Léon GAMBETTA (1838-1882), devant le progrès constant des républicains aux élections en 1876

Discours et plaidoyers politiques de M. Gambetta, volume V (1882).

Contexte : premières élections nationales, sous le signe de la nouvelle Constitution qui fonde la Troisième République. L’an passé, Gambetta ironisait dans son journal (La République française) : « À reculons, nous entrons dans la République ! » L’essentiel est d’y être, et d’y rester. Notons le paradoxe de cette jeune République : votée par une assemblée monarchiste, grâce à l’union des centres qui regroupe une partie des républicains (radicaux exclus) et des conservateurs (légitimistes exclus). On va donc pouvoir gouverner entre « honnêtes gens. » Les guillemets s’imposent.

Dès le 30 janvier 1876, le Sénat manqua de peu d’être républicain, malgré un système électoral prudent qui favorise les communes rurales. Gambetta le fougueux se fait sage : « Comme disait un ancien, il y a quelque chose de plus difficile à supporter que l’adversité : c’est la bonne fortune. » De fait, s’ils veulent gouverner, les républicains ne doivent pas effaroucher l’opinion. Le vieux Thiers le pense depuis toujours.

Le suffrage universel donne une confortable majorité à la Chambre : 393 députés républicains de toute tendance et seulement 140 conservateurs orléanistes, légitimistes et bonapartistes (sur 533 sièges). Jules Grévy est élu président de la Chambre des députés (avant de succéder à Mac-Mahon, à la présidence de la République). Thiers, toujours populaire, avait encore ses chances, mais l’âge a raison de l’infatigable petit père Foutriquet.

Gambetta, républicain pur et dur, idéologue tranchant et démagogue bruyant des premiers discours, se révèle un autre homme au pouvoir et manœuvre en député responsable, foncièrement modéré, doué d’une saine appréciation des réalités : « La politique est l’art du possible. » Formule fameuse. Il va plus loin encore, il ose…

« Vous allez peut-être m’accuser d’opportunisme ! Je sais que le mot est odieux. Pourtant je pousse encore l’audace jusqu’à affirmer que ce barbarisme cache une vraie politique. »2468

Léon GAMBETTA (1838-1882), Chambre des députés, 21 juin 1880

Avocat de métier, tribun par nature, il plaide ici pour l’amnistie totale des communards. À cette occasion est lancé le mot qui va faire fortune en politique, les opportunistes devenant les disciples de Gambetta après sa mort accidentelle et prochaine, à 44 ans. Qu’aurait-il pensé de l’évolution très critiquée de cette « République des camarades » ?

« Qu’on soit modéré, radical ou révolutionnaire, on est avant tout député. »2394

Robert de JOUVENEL (1882-1924), La République des camarades (1913)

Un petit milieu de politiciens professionnels accapare l’État à la faveur du « Bloc » radical. Le mécanisme des unions, ralliements, regroupements à des fins purement électorales, laisse une impression de confusion. « La lacune la plus notable du régime était l’absence de grands partis politiques, sans lesquels un régime parlementaire est voué aux incertitudes, aux allures cahotantes et erratiques » (Georges Duby, Histoire de la France).

Reste quand même l’œuvre accomplie par la Troisième République : l’expansion coloniale qui est alors un atout national ; l’enseignement laïc, gratuit et obligatoire que les lois Ferry imposent au peuple ; la séparation des Églises et de l’État, autre combat républicain ; et le divorce, les syndicats, la liberté de la presse… entre autres acquis.

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