Cinquième République. L’Histoire en citations nous donne encore quelques occasions de sourire ou de réfléchir. « Plus ça change, plus c’est la même chose », un mot passe-partout parmi d’autres (Alphonse Karr, 1849).
« Je suis un con. J’ai voté Mitterrand. »3233
Pancartes dans les défilés
Contre moi de la tyrannie : souvenirs 1913-1990 (1992), Heinz Weil.
Automne 1982 : cadres et membres des professions libérales manifestent, déçus du socialisme qu’ils ont contribué à porter au pouvoir, ayant voté par « ras-le-bol » de Giscard, de Barre, des impôts et des tracasseries administratives. Ils sont les premières victimes de la fiscalité alourdie et les perdants (en pouvoir d’achat), au milieu des années 1980.
Chaque élection a ses « cocus », mais les déçus (se) manifestent de plus en plus vite, de plus en plus fort. La France est-elle ingouvernable ou faut-il « seulement » changer de République ? Question posée depuis le départ du président de Gaulle, et même pendant qu’il était au pouvoir, quand l’opposition était incarnée par Mitterrand.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Mieux vaut perdre des élections que perdre son âme. »3270
Michel NOIR, Le Monde, 18 mai 1987
Face à la montée du Front national, le président Chirac a un gros problème et deux conseillers : Balladur prône le silence, Pasqua pense que la droite a vocation à s’ouvrir jusqu’au FN. Le ministre du Commerce fait sensation avec cette affirmation stratégique, reprise et promue au rang de citation politique !
« Je n’ai jamais siégé dans l’Hémicycle après minuit. Car, après minuit, on vote des conneries. À minuit, un radical dort ou baise. »3351
Michel CRÉPEAU, député radical à l’Assemblée Nationale. Le Canard enchaîné, 24 décembre 1997
Éphémère ministre de la Justice et deux ans à l’Environnement, longtemps maire de La Rochelle (1971 à 1999) et promu « premier maire écologiste de France » par René Dumont, premier écologiste politiquement engagé.
« Je voterais Dominique de Villepin, même s’il ne se présentait pas. »3397
Azouz BEGAG, fin octobre 2006 sur Canal Plus, à propos de l’élection présidentielle de 2007
Premier cas public d’« antisarkozysme primaire » à droite. Chargé de la Promotion de l’égalité des chances dans le gouvernement Villepin, il réagit à l’emploi répété du mot « racaille » par Sarkozy, ministre de l’Intérieur et candidat déclaré (contre Villepin). Sarkozy sera élu, pas réélu, Villepin renoncera à la politique, Azouz Begag aussi.
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