Blum : « Pendant que vous irez courir l'aventure, il faut que quelqu'un reste garder la vieille maison. » | L’Histoire en citations
Blum : « Pendant que vous irez courir l'aventure, il faut que quelqu'un reste garder la vieille maison. »
Citation du jour

La politique reprend ses droits, mais la Troisième République est à bout de course. De Gaulle fait le bon diagnostic, les vieux politiciens se critiquent entre eux, le peuple se désintéresse de tout ça, Anatole France se désespère, mais Léon Blum croit encore à l’avenir de sa gauche socialiste.

« Pendant que vous irez courir l’aventure, il faut que quelqu’un reste garder la vieille maison. »2638

Léon BLUM (1872-1950), au Congrès de Tours (25-31 décembre 1920)

Marx Dormoy (1998), André Touret.

Le Parti socialiste, nommé Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), après avoir peiné à s’unifier en 1905, va faire scission. Une forte majorité veut l’adhésion à la IIIe Internationale, fondée par Lénine au Congrès de Moscou (1919). Le bolchevisme qui a triomphé en Russie (et qui fait si peur aux bourgeois) apparaît aux militants la seule issue possible, au lendemain d’élections qui ont apporté au pouvoir en France le Bloc national, donc la droite.

Le Parti communiste se crée, sous le sigle de SFIC (Section française de l’Internationale communiste). Blum, chef du courant anticommuniste, se déclare hostile au « blanquisme à la sauce tartare » et se réfère au grand socialiste assassiné à la veille de la guerre : « C’est de Jaurès que je tiens tout ce que je pense et tout ce que je suis. »

Blum reste donc au parti socialiste, la « vieille maison », cette SFIO réduite à 30 000 membres, mais dont les effectifs vont bientôt dépasser ceux du Parti communiste rival. L’année suivante, la CGT, en crise après l’échec des grèves de 1920, se disloque à son tour, les communistes s’en allant fonder la CGTU (Confédération générale du travail unitaire).

Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.

« Ce serait une grande déception pour la France…
— Si on donnait toute la Silésie à l’Allemagne ?
— Mais non, si Carpentier était battu par Dempsey. »2640

Deux badauds vus par un caricaturiste, 1921. Les Années folles (1958), Gilbert Guilleminault

Le sport devient phénomène de masse, le spectacle l’emportant sur la pratique. Diffusés par une presse à grand tirage, les exploits passionnent plus les foules que la politique. Précisons que Carpentier, champion du monde des mi-lourds en 1920, sera battu par Dempsey en 1921. Quant à la Silésie, elle est finalement partagée entre l’Allemagne et la Pologne en 1922.

« On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »2641

Anatole FRANCE, L’Humanité, 18 juillet 1922

Les liens entre politique et économie, l’imbrication de la haute administration, du monde des affaires et du personnel politicien deviennent de plus en plus évidents et le problème de l’engagement se pose aux intellectuels. Prix Nobel de littérature en 1921, Anatole France prête son appui au socialisme, puis au communisme naissant, mais sans dogmatisme.

« La commission est un ministère au petit pied et aux grandes prétentions. »2644

Raymond POINCARÉ, à propos de la commission des Finances, en 1922

Voici l’ex-président de la République de retour, comme président du Conseil – à deux reprises et au total plus de cinq ans, entre 1922 et 1929. Cas exceptionnel de longévité ministérielle. D’habitude, les gouvernements changent si souvent que les commissions parlementaires (Finances et Affaires étrangères notamment) ont le vrai pouvoir.

« La réconciliation des enfants au chevet de la mère malade. »2652

Édouard HERRIOT, ironisant sur le nouveau gouvernement Poincaré, 23 juillet 1926

L’agriculture et l’industrie se redressèrent vite et bien après-guerre, mais pas les finances. L’inflation galope, le franc chute sur le marché des changes. Le gouvernement Herriot est renversé, la crise financière a eu raison du Cartel des gauches. Herriot s’en va, Poincaré revient. Le partant salue ainsi le gouvernement Poincaré d’Union nationale – socialistes exclus.

« Comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. »2662

Charles de GAULLE, à propos d’Albert Lebrun, Mémoires de guerre, tome III, Le Salut, 1944-1946 (1959)

Politicien de centre-droit, insignifiant face à la tragédie de la guerre qui commence sous son second septennat, mais déjà dépassé par les événements du premier - retombées de la crise de 1929, montée du fascisme et du nazisme en Europe, scandales financiers, agitation politique et sociale. La République est à bout de souffle et son personnel notoirement incapable.

Vous avez aimé ces citations commentées ?

Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

Partager cet article

L'Histoire en citations - Gaule et Moyen Âge

L'Histoire en citations - Renaissance et guerres de Religion, Naissance de la monarchie absolue

L'Histoire en citations - Siècle de Louis XIV

L'Histoire en citations - Siècle des Lumières

L'Histoire en citations - Révolution

L'Histoire en citations - Directoire, Consulat et Empire

L'Histoire en citations - Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République

L'Histoire en citations - Second Empire et Troisième République

L'Histoire en citations - Seconde Guerre mondiale et Quatrième République

L'Histoire en citations - Cinquième République

L'Histoire en citations - Dictionnaire