Commune de Paris, qui débute le 18 mars 1871. Semaine anniversaire.
Rappelons la vocation révolutionnaire de « Paris qui n’est Paris qu’arrachant ses pavés » (Louis Aragon, 1942). L’Histoire de France le prouve et l’Histoire en citations en témoigne éloquemment. LA Commune (mars-mai 1871) est l’épisode le plus célèbre et sanglant. Mais il existe des précédents.
La première Commune de Paris est associée à la révolte de son premier « maire », le fameux prévôt des marchands Étienne Marcel (février-août 1358). La plus importante et la plus longue date de la Révolution.
Née le jour même où la Bastille est prise (14 juillet), elle siège à l’Hôtel de Ville et devient Commune insurrectionnelle, le 10 août 1792. Elle va jouer un rôle de double-pouvoir avec la Convention, jusqu’en juillet 1794.
À feuilleter pour tout savoir.
« La bourgeoisie et le peuple réunis ont fait la Révolution. Leur réunion seule peut la conserver. Leur intérêt est indivisible, leur bonheur est commun. »1394
(1756-1794), suite à la malencontreuse fusillade du Champ de Mars, fin juillet 1791
Député à la Constituante et membre du club des Jacobins, Pétion succède à Bailly (premier maire de la Commune) après l’affaire du Champ de Mars (17 juillet 1791) : la milice bourgeoise a pour la première fois fait feu contre le peuple, sur l’autel de la patrie. Malgré la mise en garde de Pétion, la scission entre la bourgeoisie et le peuple est consommée.
À bas le Veto !
Avis à Louis XVI : le peuple est las de souffrir.
La liberté ou la mort !1415Slogans sur les enseignes, manifestation du 20 juin 1792 à Paris
Les sections de la Commune de Paris ont envahi le Palais des Tuileries, pour s’opposer au droit de veto du roi et fêter l’anniversaire de sa fuite à Varennes, dont l’échec, il y a un an, précipita les événements. Louis XVI accepte de coiffer le bonnet rouge et de boire à la santé de la nation – les gravures vont ridiculiser cette image de la monarchie bafouée.
« Le peuple français est invité à former une Convention nationale […] Le chef du pouvoir exécutif est provisoirement suspendu de ses fonctions. »1424
Législative, proclamation du 10 août 1792
Massacre des Gardes suisses par les sans-culottes, pillage au château des Tuileries. Arès la prise de la Bastille du 14 juillet, c’est la « seconde Révolution » et la chute de la monarchie. L’Assemblée se survit jusqu’à la Convention. Le pouvoir est à la Commune, la « Première Terreur » va durer six semaines et préfigure la dictature de la gauche jacobine et montagnarde.
« Si jamais la Convention était avilie, si jamais par une de ces insurrections qui se renouvellent sans cesse, il arrivait qu’on portât atteinte à la représentation nationale, je vous le déclare au nom du peuple de la France entière, Paris serait anéanti ; bientôt on chercherait sur les rives de la Seine si Paris a existé. »1503
Maximin ISNARD (1755-1825), Déclaration à une délégation de la Commune de Paris, 25 mai 1793
Girondin, député menacé, il menace à son tour. Ces mots visent la Commune de Paris (ses extrémistes et ses sans-culottes) et mettent de l’huile sur le feu, rappelant maladroitement les termes du Manifeste de Brunswick (août 1792). L’implacable logique de la Terreur va précipiter la Révolution jusqu’à son terme - 27 juillet 1794, coup d’État de Thermidor, contre Robespierre.
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