Hugo : « La Révolution et la République sont indivisibles... » | L’Histoire en citations
Hugo : « La Révolution et la République sont indivisibles... »
Citation du jour

 

4e jour. Victor Hugo, troisième auteur le plus cité de notre Histoire en citations, poète célèbre, entre sur la scène politique après son échec au théâtre (Les Burgraves). Né bourgeois de droite et monarchiste de cœur, le voilà homme de gauche, député sous la Deuxième République. Il crée son journal et vise la présidence… qui lui sera volée par Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III.

« La Révolution et la République sont indivisibles. L’une est la mère, l’autre est la fille. L’une est le mouvement humain qui se manifeste, l’autre est le mouvement humain qui se fixe. La République, c’est la Révolution fondée […] On ne sépare pas l’aube du soleil. »2214

Victor HUGO (1802-1885), Assemblée législative, Discours du 17 juillet 1851

Actes et Paroles. Avant l’exil (1875), Victor Hugo.

Discours lyrique et passionné, violent et célèbre, prononcé devant une assemblée houleuse.

Le contexte ? Hugo est contre la révision de la Constitution. Le 19 juillet, elle ne réunira que 446 voix contre 270. Il fallait la majorité des trois quarts (543 voix). L’article 45 interdisant la rééligibilité présidentielle est donc maintenu. Les députés n’ont pas été dupes, la manœuvre de Louis-Napoléon Bonaparte qui voulait rester président de la République a échoué. Il n’a plus le choix et prépare son coup d’État du 2 décembre (anniversaire de la victoire d’Austerlitz de son oncle, Napoléon Ier). L’irrésistible ascension vers le Second Empire est en marche.

Hugo est d’autant plus révolté qu’il est en partie responsable ! Cela mérite un flash-back de quelques années en quelques citations.

1848. Aidé par son ami Émile de Girardin, grand patron de presse, Hugo crée son propre journal au début de la Deuxième République. Il dicte ou écrit la plupart des articles, même s’il ne signe pas. Il a deux buts précis et corollaires : promouvoir sa propre candidature à la présidence de la République et défendre le suffrage universel pour cette élection à venir. Mais dès le mois d’octobre, influencé par Girardin, il renonce à se présenter, mettant L’Événement au service du prince Louis-Napoléon, neveu de l’empereur mythique - qui apparaît alors comme solution au drame du pays, déchiré entre les émeutes populaires et la droite réactionnaire.

Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.

« Haine vigoureuse de l’anarchie, tendre et profond amour du peuple. »2178

HUGO, devise de L’Événement, journal publié de juillet 1848 à septembre 1851

Élu député par la bourgeoisie le 4 juin 1848, partisan de la répression des journées insurrectionnelles (suite à la fermeture des Ateliers nationaux), Hugo demeure libéral. Il refuse le socialisme, mais s’oppose au parti de l’Ordre liberticide. 

« C’est parce que je veux la souveraineté nationale dans toute sa vérité que je veux la presse dans toute sa liberté. »2206

HUGO, Assemblée législative, 9 juillet 1850

Défenseur des libertés, il s’oppose ici à la loi sur la presse qui va rétablir le timbre et le cautionnement, le 16 juillet. Le prince qui gouverne chaque jour un peu plus la France déplaît chaque jour davantage à Hugo.

« L’an passé, ils adoraient le sabre. Les voilà maintenant qui adorent le gourdin. »2209

HUGO, mots prémonitoires, datés de novembre 1849

Hugo constate les progrès de l’autorité et l’irrésistible ascension du prince Louis-Napoléon. Le premier Bonaparte a eu sa campagne d’Italie, le second s’offre une campagne de France. La « folie impériale » se précise.

« Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part. »2211

HUGO, Assemblée législative, avril 1851

Le parti de l’Ordre est devenu impopulaire, les monarchistes sont divisés sur le nom d’un candidat. Louis-Napoléon se pose désormais en homme providentiel, garant de l’ordre et ralliant un nombre grandissant de partisans.

« Qu’importe ce qui m’arrive ? J’ai été exilé de France pour avoir combattu le guet-apens de décembre […] Je suis exilé de Belgique pour avoir fait Napoléon le Petit. Eh bien ! je suis banni deux fois, voilà tout. Monsieur Bonaparte m’a traqué à Paris, il me traque à Bruxelles ; le crime se défend, c’est tout simple. »2221

HUGO, Pendant l’exil (écrits et discours de 1852-1870)

Hugo a fui après le coup d’État du 2 décembre 1851, pour éviter d’être arrêté. L’exil commence pour le plus célèbre opposant à l’Empire. Il va durer près de vingt ans, jusqu’à l’abdication de Napoléon III.

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