Henri IV : « Les rois tenaient à déshonneur de savoir combien valait un écu... » | L’Histoire en citations
Henri IV : « Les rois tenaient à déshonneur de savoir combien valait un écu... »
Citation du jour

Citations louis xiiiLa popularité d’Henri IV est paradoxale, le « bon roi Henri » entrant dans la légende le jour même du dernier attentat. Il restera le plus populaire des rois, dans la mémoire collective. Le Roi Soleil construit sa propre popularité de manière plus classique et spectaculaire. L’impopularité porte ombrage à une fin de règne tragique pour le pays comme pour le roi, mais Louis XIV, symbole de l’Ancien Régime, reste un monument historique du récit national.

À feuilleter pour tout savoir.

« Les rois tenaient à déshonneur de savoir combien valait un écu, et moi, je voudrais savoir ce que vaut un liard, combien de peine ont ces pauvres gens pour l’acquérir, afin qu’ils ne fussent chargés que selon leur portée. »611

HENRI IV (1553-1610)

Histoire de France au dix-septième siècle, Henri IV et Richelieu (1874), Jules Michelet.

Cet intérêt pour les petites gens est à coup sûr une originalité royale, plus que le nombre de femmes prêtées à ce riche tempérament ou le folklore guerrier associé à son image.

« Je veux qu’il n’y ait si pauvre paysan en mon royaume qu’il n’ait tous les dimanches sa poule au pot. »650

HENRI IV (1553-1610), Histoire du Roy Henry le Grand (1681), Hardouin de Péréfixe

La poule au pot fait partie de la légende du roi, au même titre que son panache blanc. Vœu pieux, et sûrement sincère, de la part d’un souverain resté proche de son peuple. Mais malgré les efforts de l’équipe au pouvoir, les petits paysans français sont écrasés d’impôts, ruinés par d’interminables guerres, exploités par des usuriers, souvent dépossédés de leurs parcelles de terre. Le temps fait défaut à Henri IV, plus que la volonté et les moyens.

« Ventre Saint-Gris ! Comment ne pas être triste de voir un peuple si ingrat envers son roi, qui me dresse tous les jours de nouveaux attentats ! »632

HENRI IV (1553-1610), venant d’échapper à l’attentat de Jean Châtel, 27 décembre 1594

Le roi est chez sa maîtresse, Gabrielle d’Estrées. Il manque de peu d’être poignardé. Des moines irréductibles poussent encore et toujours au régicide. Aimé du peuple, il reste la cible de de protestants convaincus ou de fanatiques plus ou moins manipulés par les « vrais » catholiques. Le dernier des 25 attentats lui assurera une popularité historique record.

« Les peuples se plaisent au spectacle. Par-là, nous tenons leur esprit et leur cœur. »819

LOUIS XIV (1638-1715), Mémoires pour l’instruction du Dauphin (1662)

Il pousse à la perfection la « politique spectacle ». Plus qu’un monument ou un site, Versailles est un style de vie. Cadre magnifique où l’existence du roi se déroule comme une cérémonie implacablement minutée, admirablement mise en scène, c’est aussi le haut lieu du mécénat royal, où se donnent les fêtes éclatantes. C’est également - fait unique dans notre histoire - la réussite d’un art officiel, dirigé, pensionné, voulu par le roi, envié ou copié par toutes les cours d’Europe.

« Toutes les fois que je donne une place vacante, je fais cent mécontents et un ingrat. »829

LOUIS XIV (1638-1715)

Ce roi si courtisé garde sa lucidité. De par sa volonté, les Grands ont perdu tout pouvoir - sauf dans l’armée ou le clergé. S’ils ne se résignent pas à végéter sur leurs terres, ils se retrouvent à la cour, quémandant pensions, bénéfices, charges, commandements. La bourgeoisie a le pouvoir (ministres et membres des divers Conseils, intendants de province, fermiers généraux), mais les places sont disputées. Le roi sait jouer des rivalités, même entre ses ministres (le clan Colbert contre le clan Le Tellier-Louvois) : ainsi le servent-ils mieux et ne risquent-ils pas de s’allier contre lui. Bien joué !

« Mon enfant, vous allez être un grand roi. Ne m’imitez pas dans le goût que j’ai eu pour les bâtiments ni dans celui que j’ai eu pour la guerre. Tâchez de soulager vos peuples, ce que je suis malheureux pour n’avoir pu faire. »943

LOUIS XIV (1638-1715), au futur Louis XV, 26 août 1715

Il reçoit le petit Dauphin dans sa chambre : ultime leçon à l’enfant de cinq ans. Ce Roi Très Chrétien fait preuve de dignité et d’humilité. La guerre, entreprise et soutenue par souci de grandeur mais aussi par vanité, cause de la ruine des peuples, semble être son grand remords. Mais elle fit sa popularité, dans la première partie du « Siècle de Louis XIV » et il nous a laissé Versailles en héritage. Nul ne réécrit l’Histoire et c’est très bien ainsi.

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