La foi et la religion, avec Dieu, Jésus ou le Christ, fondent tout l’Ancien Régime… et au-delà.
« Un roi, une foi, une loi » : au nouvel adage juridique de Guillaume Postel fait écho le pragmatisme politique de Napoléon : « Si vous ôtez la foi au peuple, vous n’avez que des voleurs de grand chemin. »
Entre temps, la foi se vit sous toutes ses formes, reflétée par l’Histoire en citations. Premier exemple, notre héroïne nationale la plus populaire. D’autres citations peuvent étonner.
« Dieu premier servi. »339
JEANNE d’ARC (1412-1431), sa DEVISE
Ni l’Église, ni le roi, ni la France, ni rien ni personne d’autre ne passe avant Lui, « Messire Dieu », le « roi du Ciel », le « roi des Cieux », obsessionnellement invoqué ou évoqué par Jeanne, aux moments les plus glorieux ou les plus sombres de sa vie. C’est la raison même de sa passion, cette foi forte et fragile, à l’image du personnage et du Moyen Âge, époque de foi pour le meilleur et pour le pire - entre cathédrales et croisades.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Jésus ! qu’a donc cette jeunesse pour vouloir ainsi se faire brûler pour rien ? »486
Président du tribunal chargé de juger des calvinistes, 1557. Histoire de France au seizième siècle, Guerres de religion, tome IX, Jules Michelet
Et ce n’est qu’un début ! Après les croisades du Moyen Âge et la miraculeuse Renaissance du « beau XVIe siècle », les guerres de Religion vont déchirer la France - huit, entre 1562 et 1598, culminant au massacre de la Saint-Barthélemy en 1572.
« Doux est le péril pour Christ et le pays ! »510
Prince Louis de CONDÉ, mort à Jarnac, 13 mars 1569. Sa devise
Troisième guerre de Religion : converti au calvinisme, Condé se bat malgré une jambe brisée par un cheval. Vaincu et blessé par l’armée du duc d’Anjou (catholique), il se rend, avant d’être assassiné au mépris des lois de la chevalerie : coup de pistolet dans la nuque, tiré par le capitaine des gardes.
« Dieu a établi Napoléon, notre souverain, l’a rendu son image sur la terre […] Honorer et servir notre Empereur est donc honorer et servir Dieu. »1814
Abbé Paul d’ASTROS, Catéchisme à l’usage de toutes les Églises de l’Empire français, 4 août 1806
S’inspirant de Bossuet, l’abbé insiste lourdement sur l’obéissance au prince qui gouverne : « On doit à l’Empereur l’amour, les impôts, le service militaire, sous peine de damnation éternelle. » Autrement dit, les opposants iront en enfer. Napoléon a mis la religion à son service.
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