Louise Michel : « Faisons la révolution d'abord, on verra ensuite. » | L’Histoire en citations
Louise Michel : « Faisons la révolution d'abord, on verra ensuite. »
Citation du jour

Second Empire citationsCommune de Paris, qui débute le 18 mars 1871. Quatrième jour de notre semaine anniversaire.

La Commune de Paris peut se résumer par l’affrontement entre deux camps, incarnés par Thiers et Louise Michel. Deux idéologies clairement affirmées en quelques déclarations - la force des citations !

D’autres citations reflètent la complexité de la situation politique et l’originalité historique de cette brève et passionnante Révolution.

À feuilleter pour tout savoir.

« Faisons la révolution d’abord, on verra ensuite. »2330

Louise MICHEL (1830-1905)

L’Épopée de la révolte : le roman vrai d’un siècle d’anarchie (1963), Gilbert Guilleminault, André Mahé.

Une héroïne vient de naître. La révolutionnaire anarchiste (et prête à un attentat contre Thiers) se retrouve sur les barricades dès les premiers jours du soulèvement de Paris : cause perdue d’avance, révolution sans espoir, utopie d’un « Paris libre dans une France libre » ? En tout cas, rien de moins prémédité que ce mouvement qui échappe à ceux qui tentent de le diriger, au nom d’idéaux d’ailleurs contradictoires.

« Gouverner, c’est prévoir. »2331

Adolphe THIERS (1797-1877). Maxime attribuée aussi au journaliste Émile de Girardin (1806-1881)

Entré en politique lors des « Trois Glorieuses » et dans le camp des révolutionnaires qui renversent Charles X en juillet 1830, républicain toujours modéré, par nature et par calcul, devenu un vieux routard de la politique. 1871 est l’année de tous les pouvoirs pour cet homme de 74 ans, élu député par vingt-six départements à la fois et devenu « chef du pouvoir exécutif de la République », le 17 février. Lourde tâche, dans une France vaincue et déchirée !

« La révolution sera la floraison de l’humanité comme l’amour est la floraison du cœur. »2365

Louise MICHEL (1830-1905), La Commune, Histoire et souvenirs (1898)

La Vierge rouge appelle les quartiers populaires à l’insurrection et jusqu’au sacrifice : « Montmartre, Belleville, ô légions vaillantes, / Venez, c’est l’heure d’en finir. / Debout ! La honte est lourde et pesantes les chaînes, / Debout ! Il est beau de mourir. » Le 30 mars, Paris est pour la seconde fois ville assiégée, bombardée, à présent par des Français. Premiers affrontements, le 2 avril. Les rêveurs de la Commune qualifient les obus qui les écrasent de « choses printanières ». 17 tués (dont les 5 premiers fusillés) et 25 prisonniers chez les Fédérés. Dans l’armée versaillaise, 5 morts et 21 blessés.

« Il y aura quelques maisons de trouées, quelques personnes de tuées, mais force restera à la loi. »2370

Adolphe THIERS (1797-1877), Réponse à une délégation maçonnique, 22 avril 1871

Thiers continue de masser des troupes et de prendre des positions stratégiques dans la banlieue, alors que l’organisation militaire de Paris se révèle irréalisable. Les « délégués à la Guerre » se succèdent, les gardes nationaux sont impossibles à discipliner, tandis que la Commune hésite toujours entre l’anarchie et le pouvoir fort.

« Nous avons la mission d’accomplir la révolution moderne la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé l’histoire. »2369

La Commune, Déclaration au peuple français, 19 avril 1871

La Commune ne fait pas que se défendre et attaquer. Elle gouverne Paris et prend des mesures qui préfigurent l’œuvre de la Troisième République : séparation des Églises et de l’État, instruction laïque, gratuite et obligatoire en projet. Elle est socialiste quand elle « communalise » par décret du 16 avril les ateliers abandonnés par les fabricants en fuite, pour en donner la gestion à des coopératives formées par les Chambres syndicales ouvrières. Karl Marx approuve aussitôt.

« Il s’agit aujourd’hui non plus de couper les têtes, mais d’ouvrir les intelligences. »2371

Henri ROCHEFORT (1831-1913), Le Mot d’ordre, 5 mai 1871

Les divergences politiques éclatent : ainsi à l’occasion du décret (1er mai) instituant un Comité de salut public et le rétablissement de la loi des Suspects. Les (néo)jacobins et la plupart des blanquistes, majoritaires, sont pour et s’opposent à quelques blanquistes, tous les proudhoniens et certains socialistes proches du marxisme. Le très républicain Rochefort refuse une révolution aboutissant à une nouvelle Terreur, en des termes que ne renierait pas Hugo.

« Nous ne sommes séparés d’une restauration que par l’épaisseur de Paris. »2372

Jules GUESDE (1845-1922), Les droits de l’homme, 13 mai 1871

Socialiste marxiste, futur député sous la Troisième, il rappelle l’essentiel, au-delà des débats entre les gauches de la Commune. L’Assemblée nationale qui gouverne la France est monarchiste. La République fait peur et la Commune qui l’incarne est de plus en plus redoutée, ou haïe, par la majorité du pays.

Vous avez aimé ces citations commentées ?

Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

Partager cet article

L'Histoire en citations - Gaule et Moyen Âge

L'Histoire en citations - Renaissance et guerres de Religion, Naissance de la monarchie absolue

L'Histoire en citations - Siècle de Louis XIV

L'Histoire en citations - Siècle des Lumières

L'Histoire en citations - Révolution

L'Histoire en citations - Directoire, Consulat et Empire

L'Histoire en citations - Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République

L'Histoire en citations - Second Empire et Troisième République

L'Histoire en citations - Seconde Guerre mondiale et Quatrième République

L'Histoire en citations - Cinquième République

L'Histoire en citations - Dictionnaire