Thorez : « Il faut savoir terminer une grève. » | L’Histoire en citations
Maurice Thorez Il faut savoir terminer une grève
Citation du jour

 

« Il faut savoir terminer une grève. »2680

Maurice THOREZ (1900-1964), secrétaire général du PCF, Déclaration du 11 juin 1936

Le Front populaire en France (1996), Serge Wolikow.

Le lendemain débute la semaine des « accords Matignon » entre représentants du patronat français et de la CGT. Les acquis sociaux du Front populaire prouvent que cette stratégie était la bonne : reconnaissance du droit syndical, institution de contrats collectifs de travail, de délégués du personnel ; et semaine de 40 heures, congés payés de deux semaines, augmentation de salaires de 7 à 15%.

Les grèves cesseront en juillet, août : les dirigeants de gauche n’ont nulle envie de mener les troupes à une révolution – sauf une minorité à la SFIO qui ne veut cependant pas compromettre l’unité du parti, et quelques trotskystes très isolés. Thorez, en dirigeant responsable, a mis en garde contre l’illusion que « tout est possible ».

« La seule arme qui reste aux travailleurs pour défendre le pain de leurs enfants, quand tous les autres moyens ont été utilisés, c’est la grève. »2872

Georges MARRANE (1888-1976), Conseil de la République, 1er décembre 1947

IVe République. Ramadier, ex-président du Conseil, a parlé du PCF comme d’un « chef d’orchestre clandestin », organisant des grèves à la mi-juin, alors que les communistes (dont Marrane) ont quitté le gouvernement. Reprise des grèves en septembre, le gouvernement ayant refusé d’entériner un accord CGT-CNPF risquant de conduire à une hausse excessive des salaires, et donc des prix.

Les manifestations prennent un caractère insurrectionnel, début novembre : c’est la « Grande peur d’automne ». Les éléments non communistes du monde du travail font bloc contre les consignes de la CGT : le travail recommence le 10 décembre. Le 18, les groupes Force ouvrière qui militaient au sein de la CGT décident de prendre leur autonomie : ainsi naît la CGT-FO, tandis que pour maintenir son unité, le Fédération de l’Éducation nationale (FEN) devient elle aussi autonome, par rapport à la CGT.

« On peut négocier avec le patronat après une grève, jamais avant. »3055

Eugène DESCAMPS (1922-1990), secrétaire général de la CFDT

Le Printemps des enragés (1968), Christian Charrière

Mai 68. Dans la nuit du 15 au 16, de jeunes OS se sont barricadés derrière les grilles de l’usine Renault de Cléon, aux portes de Rouen. Cette grève sauvage fait 14 lignes en page 6 dans L’Humanité du 16 mai.

Autre nouvelle du jour, la grève « officielle » (organisée par les syndicats) touche l’une des usines Renault : « Billancourt est occupé ! » Les étudiants se précipitent pour fraterniser. Serge July dira en 1986 : « Notre obsession était le lien avec la classe ouvrière. » Mais les militants syndicalistes récusent cette solidarité et leur ferment les grilles au nez. La radio annonce 70 000 grévistes. Ils seront 300 000, le lendemain 17 mai. La France débraie. Le grand happening, ou « la chienlit », va durer un mois et bloquer la France.

« Le gouvernement ne détermine pas sa politique à la longueur des cortèges. »3173

Raymond BARRE (1924-2007), Assemblée nationale, 7 octobre 1976

Grèves et manifs saluent le plan Barre. Robert Ballanger, député communiste, vient de dire à l’Assemblée : « Il est 17 heures : le dernier manifestant du cortège qui se déroule depuis ce matin entre la Nation et la place de la République vient d’arriver place de la République. » Barre, Premier ministre de Giscard, leur oppose son « assurance tranquille » et sa « fermeté intransigeante ».

En 2008, Sarkozy se fait applaudir des militants de son parti (UMP) en se moquant des syndicats et des socialistes : « Désormais, quand il y a une grève, plus personne ne s’en aperçoit. » La formule fait « le buzz », les réseaux sociaux organisent des votes : provocation ou vérité ? En tout cas, le service minimum instauré dans les services publics (enseignement, transports) évite le blocage ou la gêne des usagers trop souvent « pris en otage ».

Second Empire et IIIe République

 

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