Le scepticisme philosophique d’Anatole France va de pair avec des engagements sans concession dans les grandes luttes de son temps - pour soutenir Dreyfus, le socialisme (de Jaurès), la laïcité de l’État, le communisme (mais hors parti).
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« Il n’est pas de gouvernements populaires. Gouverner, c’est mécontenter. »2397
(1844-1924), Histoire contemporaine. Monsieur Bergeret à Paris (1901)
Telle est l’une des leçons tirées de ce quatrième et dernier volume de son Histoire contemporaine. Variation sur un thème devenu classique : « Gouverner, c’est prévoir » (Adolphe Thiers et Émile de Girardin), « Gouverner, c’est choisir » (Mendès France en 1953), « Gouverner, c’est réformer » (Giscard d’Estaing, 1976).
« Envions-le [Zola], sa destinée et son cœur lui firent le sort le plus grand : il fut un moment de la conscience humaine. »2536
Anatole FRANCE (1844-1924), Éloge funèbre d’Émile Zola, 5 octobre 1902. Réhabilitation d’Alfred Dreyfus par la Chambre des députés [en ligne], Assemblée nationale
Discours prononcé au cimetière de Montmartre, lors de l’enterrement de Zola. Anatole France fait naturellement allusion au combat mené par son confrère avec lequel il se réconcilia pour l’occasion, afin que la vérité triomphe dans l’affaire Dreyfus. Lui-même fit partie de ces intellectuels engagés dans le camp des « révisionnistes », se battant contre l’antisémitisme d’une majorité de Français.
« On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »2641
Anatole FRANCE (1844-1924), L’Humanité, 18 juillet 1922
À partir des années 1920, les liens entre la politique et l’économie, l’imbrication de la haute administration, du monde des affaires et du personnel politicien deviennent de plus en plus évidents. Et le problème de l’engagement se pose. Cet entre-deux-guerres est la belle époque des intellectuels engagés.
Prix Nobel de littérature en 1921, Anatole France prête son appui au socialisme, puis au communisme naissant. Animé d’une « ardente charité du genre humain », engagé dans maintes luttes politiques (jadis aux côtés de Zola dans l’Affaire Dreyfus, pour la séparation des Églises et de l’État en 1905, contre le génocide arménien de 1915), il se garde cependant de tout dogmatisme et se méfie de toutes les mystiques.
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