« La France, sans froisser les droits de personne, a repris dans le monde la place qui lui convenait. »
(1810-1868), ministre des Affaires étrangères, présidant le Congrès de la paix qui s’ouvre à Paris, le 25 février 1856
Histoire de la France : les temps nouveaux, de 1852 à nos jours (1972), Georges Duby.
Il parle au nom de l’empereur, dans le décor rouge et or d’un quai d’Orsay flambant neuf. Quarante ans après le Congrès de Vienne, et au terme de la guerre de Crimée, c’est la revanche de la France et la défaite d’une Russie expansionniste : neutralité de la mer Noire, intégrité territoriale garantie à la Turquie, prépondérance reconnue à la France en Europe. En prime, les provinces serbes et roumaines gagnent leur autonomie, face à la Turquie : victoire personnelle pour Napoléon III, qui se pose et s’impose en défenseur du principe des nationalités.
« Napoléon III n’est qu’un aventurier heureux. »
Adolphe THIERS (1797-1877), quand les soldats reviennent de Crimée le 28 septembre 1855, vainqueurs après la chute de Sébastopol
La guerre de Crimée avait très mal commencé pour les Anglais et les Français, alliés aux Turcs contre la Russie. Des combats sanglants et inutiles, comme la fameuse Charge de la brigade légère (héroïque et désastreuse, le 25 octobre 1854), l’hiver russe fatal aux hommes, le froid, le typhus et le choléra faisant plus de victimes que les armes – ce qui rappelait tragiquement le sort de la Grande Armée de Napoléon, en 1814. Jusqu’au siège de Sébastopol où l’armée s’enlise. L’opinion publique s’impatiente, et dans un café parisien, un consommateur a lancé : « Ici, c’est comme à Sébastopol, on ne peut rien prendre ! » Avant d’être interpellé par la police.
Thiers ne croit pas au génie militaire de Napoléon III, et l’armée française n’est pas si forte, ayant désappris depuis Napoléon Ier l’art et la science de la guerre. Mais les Russes sont encore moins forts et Napoléon III a gagné ce nouveau pari, en « aventurier heureux ».
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