« C'est pire qu'un crime, c'est une faute. » | L’Histoire en citations
Antoine Claude Joseph BOULAY de la MEURTHE « C'est pire qu'un crime, c'est une faute. »
Citation du jour

 

Le « petit mot qui tue », la phrase assassine. L’Histoire en est riche et l’humour souvent présent, même en plein drame. Le jeu consiste à sortir du contexte ces citations « jokers » connues ou pas, pour les recycler dans l’actu politique ou en toute autre situation. À vous de jouer !

« C’est pire qu’un crime, c’est une faute. »1747

Antoine Claude Joseph BOULAY de la MEURTHE (1761-1840), apprenant l’exécution du duc d’Enghien, le 21 mars 1804.
Mot parfois attribué, mais à tort, à FOUCHÉ (1759-1820) ou à TALLEYRAND (1754-1838)

Les Citations françaises (1931), Othon Guerlac.

Conseiller d’État fidèle du début (coup d’État de brumaire) à la fin (Cent-Jours compris), il a ce jugement sévère. Mot parfois attribué à Fouché (par Chateaubriand) ou à Talleyrand (par J.-P. Sartre). Mais les deux hommes ont eux-mêmes poussé Bonaparte au crime et il n’est pas dans leur caractère de s’en repentir.

Cette exécution sommaire indigne l’Europe et toutes les têtes couronnées se ligueront contre l’empereur – là est « la faute ». Le drame émeut également la France : détails sordides de l’exécution et douleur de la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort qui portera toute sa vie le deuil de cet amour. Mais les royalistes se rallieront majoritairement à Napoléon – et en cela, il a politiquement bien joué.

Le mot, resté célèbre, peut s’appliquer à bien d’autres situations historiques, politiques, et pas que…

« Vous n’êtes que de la merde dans un bas de soie. »1834

NAPOLÉON Ier (1769-1821), à Talleyrand, Conseil des ministres restreint convoqué au château des Tuileries, 28 janvier 1809

Ce mot un peu « vieille France » serait à réactualiser. Rappelons les circonstances – atténuantes.

L’empereur est en Espagne, pour aider son frère Joseph dont le trône est menacé par la guérilla. Quand il apprend que Talleyrand complote avec Fouché pour préparer sa succession, il rentre aussitôt, épargne momentanément Fouché, son ministre de la Police, mais injurie le chef de la diplomatie, impassible : « Vous êtes un voleur, un lâche, un homme sans foi. Vous ne croyez pas à Dieu ; vous avez toute votre vie manqué à tous vos devoirs, vous avez trompé, trahi tout le monde… Tenez, Monsieur, vous n’êtes que de la merde dans un bas de soie. »

Et l’empereur sort en claquant la porte. Talleyrand, prince de Bénévent, dit simplement aux ministres témoins : « Quel dommage, Messieurs, qu’un si grand homme soit si mal élevé ! » Il survivra à cette injure et sa carrière politique se prolongera sous les régimes qui vont suivre l’Empire.

« Voilà le commencement de la fin. »1869

TALLEYRAND (1754-1838), à l’annonce du désastre de la retraite de Russie, décembre 1812

Ministre des Relations extérieures, il l’a prédit avant tout le monde, sans savoir l’ampleur de la débâcle. Les soldats de Napoléon sont victimes du « Général Hiver ». Le froid rend fous les chevaux et colle l’acier des armes aux doigts des soldats. Le passage de la Bérézina (25 au 29 novembre) reste légendaire : par –20 °C le jour, –30 °C la nuit, ce qui reste de la Grande Armée franchit la rivière. 8 000 traînards seront tués par les Cosaques.

La fin annoncée, deux ans plus tard, c’est celle de Napoléon, de l’Empire, du rêve européen d’un conquérant qui se voulait successeur de Charlemagne.

« L’empereur est une grande incapacité méconnue. »2249

BISMARCK (1815-1898)

Histoire de France contemporaine depuis la Révolution jusqu’à la paix de 1919 (1921), Ernest Lavisse, Philippe Sagnac

Ici visé, Napoléon III. Mais le mot peut définir bien des personnalités politiques, médiatiques, artistiques…

Boutade du Premier ministre de la Prusse (ambassadeur à Paris en 1862), datée de 1864. L’homme de fer n’a qu’un but, la grandeur de son pays, par tous les moyens. Il déjouera les plans européens de Napoléon III, avant d’imposer une défaite rapide et fatale au Second Empire (Sedan, 1870).

La palme de la cruauté revient à Hugo, admirateur de Napoléon le Grand et jadis soutien du neveu dans sa course au pouvoir. Napoléon le Petit (1852) reste un modèle de pamphlet : « Louis Bonaparte est un homme de moyenne taille, froid, pâle, lent, qui a l’air de n’être pas tout à fait réveillé… Les chefs de la droite disaient volontiers de Louis Bonaparte : C’est un idiot. Ils se trompaient. C’est un livre où il y a des pages arrachées. À tout moment quelque chose manque. Louis Bonaparte a une idée fixe, mais une idée fixe n’est pas l’idiotisme. »

Napoleon, Directoire, Consulat et Empire

 

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