Chevert : « Mes amis, vous êtes tous braves ; mais aujourd’hui, il me faut un brave à trois poils. »

Il est toujours question d’armée, mais en d’autres mots, sur un autre ton, parfois en chanson. Toutes les Chroniques sont concernées, depuis le Siècle des Lumières. Voici quelques exemples, entre une centaine !

« Mes amis, vous êtes tous braves ; mais aujourd’hui, il me faut un brave à trois poils. »1110

Colonel Chevert, à ses sergents, siège de Prague, décembre 1742

« J’envie votre heureux sort ; vous allez, avec des braves, faire de belles choses. Je troquerais volontiers ma pourpre consulaire pour une épaulette de chef de brigade sous vos ordres. »1699

Napoléon Bonaparte, au général Moreau, commandant en chef de l’armée du Rhin, 16 mars 1800

« C’était chaud, très chaud : les os de nos grenadiers craquaient sous les balles autrichiennes comme un vitrage sous la grêle. »1704

Général Lannes, à Napoléon Bonaparte venu le féliciter, après Montebello, 9 juin 1800

« Un général anglais leur cria : Braves Français, rendez-vous ! Cambronne répondit : Merde ! Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre. »1944

Victor Hugo, Les Misérables (1862), Waterloo, 1815

« Oh ! les braves gens ! »2316

Guillaume Ier, roi de Prusse, devant les charges héroïques de la cavalerie française, Sedan, 1er septembre 1870

« Salut, salut à vous, / Braves soldats du dix-septième […]
Vous auriez, en tirant sur nous, / Assassiné la République ! »2549

Montéhus, Gloire au dix-septième, chanson - le 17e régiment d’infanterie de Béziers s’est mutiné pour ne pas tirer sur une manifestation de vignerons, en 1907

« J’admire les poilus de la Grande Guerre et je leur en veux un petit peu. Car ils m’eussent, si c’était possible, réconcilié avec les hommes, en me donnant de l’humanité une idée meilleure… donc fausse ! »2577

Georges Courteline, auteur à succès spécialisé avant-guerre dans le « comique troupier » ridiculisant les militaires

« Je vais chanter le bois fameux / Où chaque soir, dans l’air brumeux,
Rode le Boche venimeux / À l’œil de traître,
Où nos poilus au cœur altier / Contre ce bandit de métier
Se sont battus sans lâcher pied / Au Bois le Prêtre. »2592

Lucien Boyer, Au Bois le Prêtre (1915), chanson patriotique de la Première Guerre mondiale

« Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, / Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les trouffions / Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, / De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre, / Payez-la de votre peau ! »2599

La Chanson de Craonne, printemps 1917, anonyme, interdite pour son antimilitarisme

« On dirait bientôt : les soldats de 38 – comme on disait : les soldats de l’an II, les poilus de 14. Ils creuseraient leurs trous comme les autres, ni mieux ni plus mal, et puis ils se coucheraient dedans, parce que c’était leur lot. »2701

Jean-Paul Sartre, Le Sursis, 1945

« Le colonel est d’Action française, / Le commandant un modéré,
Le capitaine un clérical, / Le lieutenant un mangeur de curé […]
Et tout ça, ça fait d’excellents Français ! »2735

Georges Van Parys et Jean Boyer, Ça fait d’excellents Français, chanson, 1939

« Non, il n’est pas chaud, le contingent. Pour tout dire, il n’a pas d’allant. Il est même buté comme un âne. »2985

Michel Cournot, L’Express, 1959, guerre d’Algérie