Thiers : « Nous sommes gueux comme des rats d'église. » | L’Histoire en citations
Adolphe Thiers Nous sommes gueux comme des rats d'église
Citation du jour

 

La République s’installe définitivement en France et impose ses valeurs : Liberté, Égalité, Fraternité. Voilà au moins un progrès. Et l’union nationale joue parfois. Mais… l’impôt continue de diviser les Français et d’encourager des comportements peu citoyens. Débat toujours à suivre.

« Nous sommes gueux comme des rats d’église. »2415

Adolphe THIERS (1797-1877), au gouverneur de la Banque de France, faisant allusion aux finances de l’État, 24 mars 1871

Les Convulsions de Paris (1899), Maxime Du Camp.

Fin de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Coût total évalué à 15,6 milliards de francs. Une rançon de 5 milliards est la condition de la libération du territoire.

Le 27 juin 1871, Thiers lance un premier emprunt d’État de 4,9 milliards à 6,6 % d’intérêt. Les souscriptions massives sont considérées comme autant de plébiscites en sa faveur. Le vieux routier de la politique travaille au redressement du pays, sans pourtant le doter de finances modernes : par conservatisme, il écarte le projet d’un impôt sur le revenu. Il sera instauré par Caillaux, président du Conseil, voté le 2 juillet 1914.

« Je ne veux pas être, par ma complaisance, complice de la vaste exploitation que l’autocratie masculine se croit le droit d’exercer à l’égard des femmes. Je n’ai pas de droits, donc je n’ai pas de charges, je ne vote pas, je ne paye pas. »2470

Hubertine AUCLERT (1848-1914)

Histoire du féminisme français, volume I (1977), Maïté Albistur, Daniel Armogathe

Fondatrice de la « Société pour le suffrage des femmes » (organisation militante), Hubertine Auclert écrit encore, dans une lettre au préfet datée de 1880 : « Je n’admets pas cette exclusion en masse de femmes qui n’ont été privées de leurs droits civiques par aucun jugement. En conséquence, je laisse aux hommes qui s’arrogent le privilège de gouverner, d’ordonner, de s’attribuer les budgets, le privilège de payer les impôts qu’ils votent et répartissent à leur gré. Puisque je n’ai pas le droit de contrôler l’emploi de mon argent, je ne veux plus en donner. »

« Le débat qui va enfin s’instaurer sur l’impôt sur les grandes fortunes permettra de tracer à peu près à coup sûr la ligne de partage entre les partisans de l’équité et les défenseurs des possédants. »3216

Laurent FABIUS (né en 1946), ministre du Budget, Assemblée nationale, 27 octobre 1981

À 35 ans, Fabius le brillant énarque reprend cette lutte menée en d’autres temps par Joseph Caillaux, Jean Jaurès et Léon Blum : « Est-il acceptable que 5 % des Français détiennent à eux seuls près de 40 % du patrimoine de notre pays, alors que les 50 % des moins riches de nos concitoyens n’en possèdent que quelques pour cent ? »

Chirac, au nom du RPR, dit que l’impôt sera improductif et Alphandéry, UDF, l’accuse d’être inquisitorial. L’impôt sur les grandes fortunes (IGF) entre en vigueur en 1982. Supprimé par le gouvernement Chirac en 1987,  rétabli en 1989 sous le nom d’impôt sur la fortune (ISF), il demeure une exception française, à l’intérêt surtout symbolique. Mais en politique, les symboles ont une valeur réelle.

« La Belgique ne peut pas accueillir toute la richesse du monde. »3498

Philippe GELUCK (né en 1954), apprenant l’exil fiscal de Gérard Depardieu, décembre 2012

Parole d’un humoriste belge, créateur du Chat en bande dessinée, chroniqueur vedette sur les plateaux télé. La phrase rebondit de médias en médias, devenant d’emblée citation. Avec l’humour en plus, c’est un rappel du mot (tronqué) de Michel Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. »

Événement national, très commenté, bien au-delà de nos frontières : Depardieu, star du cinéma français, ne cache pas ses motivations, payer moins d’impôt dans un pays ami et voisin, plus accueillant aux grandes fortunes et aux gros revenus : chefs d’entreprise, sportifs, auteurs et artistes se retrouvent ainsi en Irlande, Angleterre, Suisse, Belgique. On parle d’optimisation fiscale.

Dernier rebondissement, les paradis fiscaux refont la une de l’actu en avril 2016 : affaire des Panama Papers. Le feuilleton fiscal est toujours à suivre.

Second Empire et IIIe République

 

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