Pierre Jean de Béranger : « C'est nous qui fessons (...) les jolis garçons. » | L’Histoire en citations
Pierre Jean de Béranger C'est nous qui fessons, et qui refessons, Les jolis petits, les jolis garçons
Citation du jour

« C’est nous qui fessons, et qui refessons, Les jolis petits, les jolis garçons. »1967

Pierre Jean de BÉRANGER (1780-1857), Les Révérends Pères, chanson

Histoire de la littérature française : de la révolution à la belle époque (1981), Paul Guth.

Sous la Restauration, le plus célèbre chansonnier contemporain vise les jésuites, de retour avec la monarchie.
 
Pie VII a rétabli leur ordre, le 7 août 1814. La Charte, compromis constitutionnel, reconnaît la liberté du culte, mais fait du catholicisme la religion d’État et les pères jésuites pensent avoir le quasi-monopole de l’éducation.

Ces deux derniers vers aux accents polissons dénoncent en fait la pédophilie, pratiquée dans certains collèges catholiques. Le début de la chanson vaut également citation : « Hommes noirs, d’où sortez-vous ? / Nous sortons de dessous terre, / Moitié renards, moitié loups. / Notre règle est un mystère. / Nous sommes fils de Loyola, / Vous savez pourquoi l’on nous exila. / Nous rentrons ; songez à vous taire ! / Et que vos enfants suivent nos leçons.

« Immorale sous tous les rapports et nouvelle Agrippine, elle est si perverse et si familière avec tous les crimes qu’oubliant sa qualité de mère, la veuve Capet n’a pas craint de se livrer à des indécences dont l’idée et le nom seul font frémir d’horreur. »1541

FOUQUIER-TINVILLE (1746-1795), Acte d’accusation de Marie-Antoinette, Tribunal révolutionnaire, 14 octobre 1793

« Marie-Antoinette de Lorraine d’Autriche, âgée de 37 ans, veuve du roi de France », ayant ainsi décliné son identité, a répondu le 12 octobre à un interrogatoire (secret) portant sur son action politique, avant et après 1789. Elle nie pratiquement toute responsabilité.

Au procès, devant la foule, elle répond à nouveau et sa dignité impressionne. Émotion à son comble, quand Fouquier-Tinville aborde ce sujet intime des relations avec son fils. L’inceste (avec un enfant âgé alors de moins de 4 ans) est en quelque sorte une pédophilie aggravée.

L’accusateur public ne fait que reprendre les rumeurs qui ont moralement et politiquement assassiné la reine en quelque 3 000 pamphlets, à la fin de l’Ancien Régime. C’est l’une des plus monstrueuses.

« Si je n’ai pas répondu, c’est que la nature se refuse à répondre à pareille inculpation faite à une mère : j’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici. »1542

MARIE-ANTOINETTE (1755-1793), réplique à un juré s’étonnant de son silence au sujet de l’accusation d’inceste, Tribunal révolutionnaire, 14 octobre 1793

La reine déchue n’est plus qu’une femme et une mère humiliée, à qui l’on a enlevé son enfant devenu témoin à charge, évidemment manipulé. Le procès fait salle comble. L’accusée retourne le peuple en sa faveur. Le président menace de faire évacuer la salle. La suite du procès est un simulacre de justice, l’issue ne fait aucun doute.

« Quand on paye 15 euros des expertises au tarif d’une femme de ménage, on a des expertises de femme de ménage. »3381

Jean-Luc Viaux (né en 1949), procès d’Outreau, mai-juillet 2004

Outreau et après ? : La justice bousculée par la Commission d’enquête (2006), Florence Samson.

Parole d’expert, au sortir d’une audience où il fut mis en cause pour ses expertises. Phrase détachée de son contexte, exploitée par la presse. Il défendra son travail, rappelant qu’une expertise psychologique n’est pas une preuve : elle sert  « à fournir une intelligibilité, pas à fabriquer une vérité judiciaire. » (Libération, 8 mars 2006).

Dans cette longue mésaventure judiciaire, faut-il invoquer la grande misère de la justice en France, maintes fois dénoncée par les magistrats, ou reconnaître l’erreur toujours possible, dans les rapports des experts en psychiatrie, toxicologie, graphologie, balistique ? La pédophilie reste un sujet extrêmement sensible, et l’affaire d’Outreau (commune du Pas-de-Calais, lieu des faits présumés) aura défrayé la chronique durant six ans.

Vies brisées, familles éclatées, dysfonctionnements à tous les niveaux. On parle de « Tchernobyl judiciaire » !

Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République

 

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