François Ier : « Il est jeune et à la fleur de l'âge, libéral, magnanime... » | L’Histoire en citations
François Ier : « Il est jeune et à la fleur de l'âge, libéral, magnanime... »
Citation du jour

 

François Ier et Charles Quint : duel (inégal) au sommet de l’Europe. Notre Roi Chevalier incarne la Renaissance de France, face à l’empereur Charles Quint, maître de l’Allemagne et de l’Espagne et qui se joint à ses adversaires dans les guerres d’Italie.

Mais la culture importe autant que la guerre et le français est parfois gagnant dans l’histoire…

« Il est jeune et à la fleur de l’âge, libéral, magnanime, expérimenté et habile à la guerre. Il a bonne paix avec tous ses voisins, en sorte qu’il pourra employer au service de Dieu et de la foi sa personne et tout son avoir, sans que nul le détourne et que rien l’empêche. »445

FRANÇOIS Ier (1494-1547), autoportrait et déclaration de candidature, en 1519

François Ier (1953), duc de Lévis-Mirepoix.

Le roi brigue la couronne impériale, à la mort de Maximilien. L’adversaire est de taille : Charles, prince bourguignon (arrière-petit-fils de Charles le Téméraire), devenu prince des Pays-Bas, puis roi d’Espagne sous le nom de Charles Ier, roi de Sicile sous le nom de Charles IV, héritant par sa mère des possessions espagnoles de l’Amérique latine (mines d’or et d’argent inépuisables) et par son père des terres héréditaires des Habsbourg !

Charles l’emporte assez naturellement, dans cette compétition par ailleurs « truquée » – les sept princes-électeurs allemands sont plus sensibles aux florins et ducats allemands et espagnols qu’aux écus français. Une fois élu, il devient empereur du Saint Empire romain germanique, 28 juin 1519. Il sera Charles Quint pour l’histoire. Et l’histoire de France en est changée. Le nouvel ennemi héréditaire n’est plus l’Anglais, mais le Habsbourg, trop puissant, rêvant de dominer toute l’Italie et voulant récupérer la Bourgogne de ses ancêtres, « tyranniquement et indûment détenue et occupée par le roi de France ». Face à Charles Quint, nos guerres vont devenir plus défensives qu’offensives.

« Pour mon honneur et celui de ma nation, je choisirai plutôt honnête prison que honteuse fuite. »456

FRANÇOIS Ier (1494-1547), Lettre aux Grands du Royaume et aux Compagnies souveraines, 1525, après la bataille de Pavie

Dix ans après la victoire de Marignan (1515), la sixième guerre d’Italie tourne à la catastrophe : le Milanais est reperdu, le duc de Bourbon, ex-connétable de France, est passé du côté de Charles Quint et le roi fait prisonnier à Pavie : « Tout est perdu, fors l’honneur », écrit François à sa mère qui assure la régence. Il reste en prison à Madrid (Charles Quint est aussi roi d’Espagne). Et le peuple en mal de son roi chante : « Quand le roi partit de France / À la malheur il partit. »

« Je suis marri de quoi l’Empereur votre maître vous a donné la peine de venir en poste de si loin pour m’apporter articles si déraisonnables. Vous lui direz de ma part que j’aimerais mieux mourir prisonnier que d’accorder ses demandes […] Et s’il veut venir à traiter, il faut qu’il parle autre langage. »457

FRANÇOIS Ier (1494-1547), aux deux émissaires de Charles Quint, fin avril 1525

Clauses inacceptable en effet, mais… Il est en prison à Madrid depuis bientôt un an, ses conseillers viennent le voir et il finira par y souscrire : « Le traité qu’il lui faut ce jour signer au profit de l’Empereur, il l’a fait et le fait pour éviter les maux et inconvénients qui pourraient advenir à la chrétienté et à son royaume, et c’est par force et contrainte, détention et longueur de prison, que tout ce qui est convenu sera et demeurera nul et de nul effet. »

Il renonce (sur le papier) à toute prétention sur l’Italie, la Flandre et l’Artois, s’engage à céder la Bourgogne à Charles Quint et à épouser sa sœur. Et il laisse en otage ses deux fils. Libéré, il épouse Éléonore, mais ne respecte pas les autres clauses. La troisième guerre contre Charles Quint commence.

« Le soleil chauffe pour moi comme pour les autres et je désire fort voir le testament d’Adam pour savoir comment celui-ci avait partagé le monde. »473

FRANÇOIS Ier (1494-1547), Déclaration à Charles Quint en 1540

En Europe, les deux grands rivaux font trêve pour un temps. Charles Quint, perpétuel voyageur à travers ses États, se vante d’avoir un empire sur lequel « le soleil ne se couche jamais » et rêve de restaurer l’empire de Charlemagne.

François Ier refuse la ligne de partage du monde, établie par les Espagnols et les Portugais, confirmée en 1494 par une bulle du pape, arbitre entre ces deux peuples conquérants et catholiques. Il veut profiter des richesses de l’Amérique découverte par Christophe Colomb et s’opposer à l’hégémonie de Charles Quint, roi d’Espagne. Il encourage les marins français à se lancer dans de lointaines expéditions et les pilotes étrangers à « naviguer sur la mer commune » au service des armateurs français.

« Charles Quint, d’ailleurs ennemi mortel de la France, aimait si fort la langue française qu’il s’en servit pour haranguer les États des Pays-Bas le jour qu’il fit son abdication. »485

Antoine FURETIÈRE (1619-1688), Dictionnaire universel, Préface (posthume, 1690)

Rappelons quand même ses origines de prince bourguignon : le français est sa langue maternelle.

À 56 ans, le « vieux goutteux » décide d’abdiquer, quand les armées impériales doivent lever le siège de Metz, annexée par les Français et bien défendue par François de Guise. Charles Quint partage son immense empire entre son frère Ferdinand et son fils Philippe II, mais la lutte avec la France n’est pas finie.

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