Béranger : « J'ai pris part à tous vos exploits En vous versant à boire. Songez combien j'ai fait de fois Rafraîchir la victoire. » | L’Histoire en citations
Béranger : « J'ai pris part à tous vos exploits En vous versant à boire. Songez combien j'ai fait de fois Rafraîchir la victoire. »
Citation du jour

restauration citation« Ne me parlez pas des poètes qui parlent de politique ! » Louis-Philippe parle de Lamartine. Mais Napoléon eut son grand opposant, Chateaubriand, et Napoléon III a dû détester Hugo qui n’a cessé de le combattre pendant plus de vingt ans. L’Histoire en citations donne aussi l’exemple de Pierre Jean de Béranger, notre chansonnier politique le plus populaire, au génie poétique reconnu par ses confrères.

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« J’ai pris part à tous vos exploits En vous versant à boire. Songez combien j’ai fait de fois Rafraîchir la victoire. »1437

Pierre Jean de BÉRANGER (1780-1857), La Vivandière (1817), chanson

Présent à Paris au début de la Révolution, républicain de cœur, il trouve son expression dans la chanson patriotique, sans imaginer que son nom reste dans l’histoire. C’est pourtant l’un de nos chansonniers les plus populaires ! Il salue ici l’entrée sur la scène de l’histoire de ces femmes qui s’engagèrent aux armées, quand la patrie fut proclamée en danger : « Vivandière du régiment / C’est Catin qu’on me nomme / Je vends, je donne et bois gaîment / Mon vin et mon rogome [alcool]. / J’ai le pied leste et l’œil mutin, / Tintin, tintin, tintin, r’lin tintin ; / J’ai le pied leste et l’œil mutin : / Soldats, voilà Catin ! » Ces « Catins », appelées aussi cantinières, suivront toutes les guerres de la Révolution et de l’Empire.

« À moi, mes châtelains, / Vassaux, chassez-moi ces vilains !
C’est moi, dit-il, c’est moi / Qui seul ait ramené le Roi ! […]
Chapeau bas ! / Gloire au marquis de Carabas. »1896

BÉRANGER (1780-1857), Le Marquis de Carabas, chanson de 1816

Restauration. Prompt à saisir la rumeur publique, il dénonce la morgue des émigrés de retour (sur l’air du roi Dagobert).

« Le peuple, c’est ma Muse. »1897

BÉRANGER (1780-1857). Œuvres complètes de Pierre Jean de Béranger (1840)

Après la censure sous l’Empire, la chanson redevient reflet de l’opinion publique. Ses satires anticléricales et pamphlets politiques lui vaudront toutefois la prison (en 1815, puis en 1828). Il passe même pour un grand homme et un martyr.

« Aux maîtres des cérémonies, / Plaise ordonner que, dès demain,
Entrent sans laisse, aux Tuileries, / Les chiens du faubourg Saint-Germain !
Puisque le tyran est à bas / Laissez-nous prendre nos ébats. »1917

BÉRANGER (1780-1857), Requête présentée par les chiens de qualité, chanson

Il s’attaque ici à tous ces nobles que la Révolution et les guerres ont éloignés du pouvoir et des honneurs, et qui se ruent sur les places : leurs maladresses et leur rapacité vont vite les rendre haïssables.

« Hommes noirs, d’où sortez-vous ? / Nous sortons de dessous terre,
Moitié renards, moitié loups. / Notre règle est un mystère.
Nous sommes fils de Loyola, /Vous savez pourquoi l’on nous exila.
Nous rentrons ; songez à vous taire ! / Et que vos enfants suivent nos leçons.
C’est nous qui fessons, et qui refessons, / Les jolis petits, les jolis garçons. »1967

BÉRANGER (1780-1857), Les Révérends Pères, chanson

Il vise cette fois les jésuites, de retour avec la monarchie sous la Restauration. Pie VII a rétabli leur ordre, le 7 août 1814. La Charte reconnaît la liberté du culte, mais fait du catholicisme la religion d’État, et les pères jésuites pensent avoir le quasi-monopole de l’éducation. Les deux derniers vers dénoncent en fait la pédophilie, pratiquée dans certains collèges.

« On parlera de sa gloire, / Sous le chaume bien longtemps […]
Bien, dit-on, qu’il nous ait nui, / Le peuple encore le révère, oui, le révère,
Parlez-nous de lui, Grand-mère, / Parlez-nous de lui. »1984

BÉRANGER (1780-1857), Les Souvenirs du peuple (1828), chanson

L’une des plus belles et simples chansons de ce parolier populaire, salué par Chateaubriand comme « l’un des plus grands poètes que la France ait jamais produits » et par Sainte-Beuve comme un « poète de pure race, magnifique et inespéré ». Béranger contribue à nourrir la légende napoléonienne avec « la chanson libérale et patriotique qui fut et restera sa grande innovation » (Sainte-Beuve). Le souvenir de l’empereur sera bientôt lié à l’opposition au roi.

« Nous dont la lampe, le matin, / Au clairon du coq se rallume,
Nous tous qu’un salaire incertain / Ramène avant l’aube à l’enclume […]
Aimons-nous et quand nous pouvons / Nous unir pour boire à la ronde,
Que le canon se taise ou gronde / Buvons, buvons, buvons / À l’indépendance du monde ! »2117

Pierre DUPONT (1821-1870), parole et musique, Le Chant des ouvriers (1846)

Ex-apprenti canut, premier chansonnier de la classe ouvrière appelant à une conscience de classe, Hugo salue son talent, ses convictions républicaines. Il fréquente le milieu artistique parisien et repart à Lyon, pour finir clochard et alcoolique.

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