Mirabeau : « Gardez-vous de demander du temps ; le malheur n'en accorde jamais. » | L’Histoire en citations
Comte de Mirabeau Gardez-vous de demander du temps ; le malheur n'en accorde jamais.
Citation du jour

 

Quelques « citas jokers », chic et choc, pour illustrer un exposé, défendre une idée ou bluffer les amis. Des mots passe-partout, très classe, surtout si l’on donne la source, toujours d’actualité quant au fond et frappants quant à la forme. De quoi faire aimer les citations et l’Histoire. Et partager cet héritage. À vous de citer !

« Gardez-vous de demander du temps ; le malheur n’en accorde jamais. »1348

Comte de MIRABEAU (1749-1791), Discours à la Constituante, 26 septembre 1789

Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau (1835).

Première star de la Révolution, l’Orateur du peuple improvise dans le génie : « Aujourd’hui la banqueroute, la hideuse banqueroute est là ; elle menace de consumer vous, vos propriétés, votre honneur, et vous délibérez ! »

Mirabeau se fait ici l’avocat du projet Necker prévoyant une contribution volontaire du quart des revenus. Crise financière et déficit du budget public sont les causes directes de la Révolution. Mirabeau tente de sauver la monarchie. Il mourra (de maladie) sans y parvenir.

Le malheur plus grand encore, ce sera bientôt « la patrie en danger », la guerre avec les pays voisins, puis la guerre civile (de Vendée), la Terreur décrétée à l’ordre du jour. En cinq ans, l’histoire s’accélère : impossible alors de « donner du temps au temps » (parole de Mitterrand).

« Le cri du pauvre monte jusqu’à Dieu, mais il n’arrive pas à l’oreille de l’homme. »2048

LAMENNAIS (1782-1854), Paroles d’un croyant (1834)

Créateur du catholicisme social, soucieux d’appliquer un idéal de justice et de charité conforme à l’Évangile, il profite de la nouvelle liberté de la presse en 1830 et lance le journal L’Avenir. En exergue : « Dieu et la liberté ». Il est condamné par le pape (1832)  : souverainetés du peuple et de Dieu sont incompatibles.

Après une grave crise de conscience, il rompt avec l’Église pour n’être plus que socialiste. Il publie ses Paroles d’un croyant sous forme de versets, comme la Bible, et y affirme son socialisme. « C’est la Marseillaise du christianisme et l’auteur est un prêtre en bonnet rouge », dit-on alors. C’est surtout un courant d’opinion très représentatif de cette fermentation des idées, face à la misère du peuple qui s’aggrave et contraste avec l’enrichissement de la bourgeoisie, sous la Monarchie de Juillet.

De nos jours, dans le monde, l’écart entre les riches et les pauvres choque toujours, cependant que les migrants, ces nouveaux « damnés de la terre », peinent aux frontières de l’Europe.

« L’histoire a pour égout des temps comme les nôtres. »2257

Victor HUGO (1802-1885), Les Châtiments (1853)

Le dégoût de la politique est d’actualité, mais son expression n’a pas tant de force !

Sous le Second Empire, il faut être hors de France pour avoir cette liberté d’expression. Il faut être Hugo pour avoir ces mots. Le prestigieux proscrit de Jersey, bientôt de Guernesey, se veut l’« écho sonore » et la conscience de son siècle. Son œuvre est diffusée sous le manteau, l’opposition républicaine réduite à néant : chefs en prison ou en exil, journaux censurés. Ces mots ont d’autant plus de portée, Hugo devenant le chef spirituel des républicains et stigmatisant le dictateur. Refusant de rentrer en France après le décret d’amnistie, il se pose en ultime résistant.

« Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »2234

Victor HUGO (1802-1885), Les Châtiments (1853)

Opposition irréductible à « Napoléon le Petit », à présent haï de lui. Déclaration de résistance absolue, confirmée par son attitude : il restera en exil 19 ans, jusqu’à la chute de l’Empire en 1870.

Cet alexandrin est le dernier d’un long poème, la chute magnifique d’une envolée lyrique aussi romantique que politique et sincère, adressée à tous les opposants au régime : « Si l’on n’est plus que mille, eh ! bien, j’en suis ! Si même / Ils ne sont plus que cent, je brave encore Sylla ; / S’il en demeure dix, je serai le dixième ; / Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »

Hugo, pour son génie et son action politique, est l’auteur le plus cité de notre Histoire, après Napoléon et de Gaulle.

Révolution

 

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