Scarron : « Un vent de Fronde S'est levé ce matin Je crois qu'il gronde Contre le Mazarin. » | L’Histoire en citations
Scarron : « Un vent de Fronde S'est levé ce matin Je crois qu'il gronde Contre le Mazarin. »
Citation du jour

Louis xiv citationsL’Histoire en chansons (et en pamphlets ou en slogans) fait partie de l’Histoire en citations.

Sur fond de guerre avec l’Espagne, la France fragilisée, Paris en tête, se déchaîne dans un tourbillon révolutionnaire où les parlements, le peuple et les Grands se relaient. Cible numéro un, le cardinal au pouvoir, l’amant (supposé) de la Reine régente, l’Italien (naturalisé), le parvenu (enrichi), l’homme à abattre : Mazarin.

À feuilleter pour tout savoir.

« Un vent de Fronde S’est levé ce matin Je crois qu’il gronde Contre le Mazarin. »744

Paul SCARRON (1610-1660), mazarinade

Poésies diverses : la mazarinade, Virgile travesti, roman comique.

Tout-puissant ministre, Mazarin est l’homme d’État le plus durement chansonné de l’histoire de France, tout au long de la Fronde qui dure cinq ans. Poète pensionné comme « malade de la reine », Scarron ose signer ses mazarinades.

« Or, sus, bourgeois, ne soyez plus en peine, / Cessez vos pleurs, vos cris,
Le Roi, Monsieur, et la Reine Régente / Reviennent à Paris,
Ha ! qu’ils ont fait une belle bévue ! / Elle est revenue, Dame Anne, elle est revenue. »782

L’Enlèvement du Roi (1649), chanson, 1649

Les révolutionnaires de Cromwell vont terrifier les plus rebelles : ils ont osé exécuter le roi Charles Ier d’Angleterre ! Le Parlement de Paris signe la paix de Rueil (11 mars 1649) : concessions mutuelles et fin (provisoire) de la Fronde parlementaire. 28 couplets vont fêter le retour triomphal à Paris du petit Louis XIV (11 ans), de son frère Philippe (Monsieur) et de leur mère Anne d’Autriche, 18 août 1649.

« Condé, vous voilà dans Vincennes, / Dieu veuille vous y maintenir.
On ne se met pas fort en peine / Comment vous en pourrez sortir. »784

Condé, vous voilà dans Vincennes, chanson, 1650

La Fronde des princes succède à celle des Parlements en 1650. Condé opposé à Turenne, nos deux plus grands militaires changeant de camp au fil des événements, au gré de leurs coups de tête et coups de gueule…  Le premier coup de théâtre vient de la reine : 18 janvier, elle fait arrêter Condé et ses amis. Le peuple se moque. Le Parlement, peu favorable aux princes, est quand même scandalisé par cet acte jugé arbitraire. La noblesse va soulever la province en quelques régions.

« Après ton compte rendu / Cher Jules, tu seras pendu
Au bout d’une vieille potence, / Sans remords et sans repentance. »787

Paul SCARRON (1610-1660), mazarinade

Bête noire des insoumis, Mazarin « gère la situation » tant bien que mal. La Fronde des princes s’essouffle dans ses querelles de personnes et va s’unir, fin 1650, à un nouvel accès de Fronde parlementaire, pour réclamer le départ du ministre. Prudent, il s’exile en Allemagne, mais de loin, il conseille la reine. Les frondeurs recommencent à se quereller.

« Faut sonner le tocsin, din-din / Pour pendre Mazarin. »793

La Chasse donnée à Mazarin, chanson, 1651

Le Parlement met sa tête à prix, fin1651. Il a repris la fuite avec la reine et rejoint le jeune roi à Poitiers. Turenne, en tête de l’armée royale, bat Condé qui a recruté une armée espagnole ! Condé se réfugie dans Paris où ses partisans font régner la terreur. La Grande Mademoiselle se lance dans la Fronde à cœur perdu. Elle sauve Condé, faisant tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales et sur Turenne. Condé laisse massacrer les « Mazarins » (magistrats et bourgeois de Paris), l’incendie dévaste l’Hôtel de Ville et le palais Mazarin. C’est la « journée des Pailles » (4 juillet). Mazarin fuit à Cologne.

« Tel qui disait : « Faut qu’on l’assomme ! » / Dit à présent : « Qu’il est bon homme ! »
Tel qui disait : « Le Mascarin ! / Le Mazarin ! Le Nazarin ! »
Avec un ton de révérence / Dit désormais : « Son Éminence ! » »795

Pamphlet pour Mazarin, 1652

La France est à bout de souffle et Paris se lasse de tant d’excès. Les marchands et les officiers de la garde bourgeoise rappellent le jeune roi qui rentre, définitivement et triomphalement ! 21 octobre, Louis XIV s’installe au Louvre. Mazarin, rappelé par le roi et la reine mère, rentre à son tour. L’opinion s’est complètement retournée.

« Louis XIV le reçut comme un père et le peuple comme un maître. »796

VOLTAIRE (1694-1778) évoquant le retour de Mazarin, 3 février 1653

Heureux épilogue pour le pouvoir. Le roi laissera le cardinal gouverner jusqu’à sa mort, apprenant son royal métier auprès de son Premier ministre et tuteur. Mais Louis XIV se souviendra de la Fronde et ça donnera… la monarchie absolue.

Vous avez aimé ces citations commentées ?

Vous allez adorer notre Histoire en citations, de la Gaule à nos jours, en numérique ou en papier.

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

L'Histoire en citations -

Partager cet article

L'Histoire en citations - Gaule et Moyen Âge

L'Histoire en citations - Renaissance et guerres de Religion, Naissance de la monarchie absolue

L'Histoire en citations - Siècle de Louis XIV

L'Histoire en citations - Siècle des Lumières

L'Histoire en citations - Révolution

L'Histoire en citations - Directoire, Consulat et Empire

L'Histoire en citations - Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République

L'Histoire en citations - Second Empire et Troisième République

L'Histoire en citations - Seconde Guerre mondiale et Quatrième République

L'Histoire en citations - Cinquième République

L'Histoire en citations - Dictionnaire