« Ils veulent être libres, mais ils ne savent pas être justes. »
(1748-1836), Constituante, 10 août 1789
Encyclopédie Larousse, article « Emmanuel Joseph Sieyès ».
Il s’oppose à la suppression sans rachat des dîmes ecclésiastiques, considérant que c’est une spoliation. Cet abbé sans vocation religieuse, lecteur fervent des philosophes, célèbre par sa brochure Qu’est-ce que le tiers état ?, élu député du tiers, n’est qu’au début d’une longue carrière politique, en ces temps où la chose est rare.
« J’ai vécu. »
Encyclopédie Larousse, article « Emmanuel Joseph Sieyès »
Réponse à qui lui demandait bien plus tard ce qu’il avait fait sous la Terreur.
La vie ne tenait qu’à un fil – hasard ou destin. Sieyès, âgé, s’en souvient encore, sous la Monarchie de Juillet. Homme de premier plan à la Constituante, rédacteur du serment du Jeu de paume et de la Constitution, monarchiste constitutionnel qui vota cependant la mort du roi en janvier 1793, l’abbé Sieyès se fait oublier, quand la Convention devient montagnarde, effrayé du tour pris par les événements. Robespierre le déteste et l’appelle « la taupe de la révolution ». Pendant la Terreur, la taupe se terre dans son trou, et survit. On retrouvera l’abbé Sieyès très actif, sous le Directoire, le Consulat, l’Empire.
« Tous les membres de cette Assemblée prêteront serment de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides. »
Jean-Baptiste-Pierre BEVIÈRE (1723-1807), Jean-Joseph MOUNIER (1758-1806) et l’abbé SIEYÈS (1748-1836), Serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789
Texte écrit sur proposition de Mounier, rédigé par Bevière, aidé de Sieyès. Et lu par Jean-Sylvain Bailly, président de l’Assemblée nationale, premier à prêter ce serment solennel qui sera tenu, dans la tourmente des événements à venir.
La salle du Jeu de paume sert de refuge aux députés, refoulés sur ordre du roi menaçant de casser les délibérations du tiers devenu Assemblée nationale, et qui a en conséquence fait fermer la salle des Menus-Plaisirs.
Ce serment, dépourvu de valeur juridique, a une portée symbolique considérable : il bafoue publiquement la volonté du roi, qui doit réagir à l’affront. Ce qu’il va faire, trois jours plus tard. Il décide de faire évacuer la salle du Jeu de paume, pour disperser les députés.
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