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Citation du jour

Michel de l'Hospital citations

« Il faut rétablir l’ordre et l’unité par la douceur ; pour le royaume, la paix est plus importante que le dogme. »

Michel de L’HOSPITAL (vers 1504-1573), colloque de Poissy, septembre 1561

Le Colloque de Poissy, Mélanges d’histoire du XVIe siècle offerts à Henri Meylan (1970), Alain Dufour.

Le colloque permet aux protestants d’exposer pendant près d’un mois leur doctrine, devant l’assemblée générale du clergé de France. Côté catholique siègent 40 prélats, parmi lesquels le cardinal de Lorraine et le cardinal de Tournon. La délégation protestante, conduite par Théodore de Bèze, comprend 12 participants. Le chancelier Michel de L’Hospital expose la volonté du roi (et de sa mère). Mais ce message de tolérance n’est pas compris par les théologiens. De Bèze nie énergiquement la présence réelle du Christ dans le pain et le vin de la communion : le corps du Christ « est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre ». Aucun accord ne peut être trouvé. Le colloque se solde par un échec.

Nouvelle tentative avec l’Édit de janvier 1562 : Catherine de Médicis, toujours conseillée par Michel de L’Hospital, reconnaît officiellement aux protestants le droit de s’assembler pour leur culte, de jour et « hors les villes closes », autrement dit dans les faubourgs et à la campagne. Le culte réformé est pour la première fois permis en France et les pasteurs sont reconnus, mais doivent prêter serment aux autorités.

Le Parlement de Paris refuse d’enregistrer cet édit, indirectement cause de la première guerre de Religion.

« Il nous faut dorénavant […] les assaillir [les protestants] avec les armes de la charité, prières, persuasions, paroles de Dieu, qui sont propres à de tels combats […]
Ôtons ces mots diaboliques : luthériens, huguenots, papistes ; ne changeons le nom de chrétiens. »

Michel de L’HOSPITAL (vers 1504-1573), Harangue à l’ouverture des États généraux, 13 décembre 1560

Le chancelier exprime à nouveau la politique de conciliation menée avec la régente, Catherine de Médicis. Cependant, rien ne s’arrange en France : les États généraux refusent tout subside au roi, le tiers et la noblesse voulant que le clergé participe aux dépenses royales, alors qu’il s’y refuse. Mais le pouvoir persévère dans sa politique de détente.

« Qu’y a-t-il besoin de tant de bûchers et de tortures ? C’est avec les armes de la charité qu’il faut aller à tel combat. Le couteau vaut peu contre l’esprit. »

Michel de L’HOSPITAL (vers 1504-1573), Assemblée de Fontainebleau, 21 août 1560

Le chancelier de France parlera ce langage aussi longtemps qu’il sera au pouvoir. Catherine de Médicis va le maintenir sept ans à ses côtés et l’histoire est donc injuste avec elle, en ne retenant que sa responsabilité dans le massacre de la Saint-Barthélemy.

« La haine et le fanatisme ne trouveront pas d’obstacle auprès de moi. Dieu seul est ma défense ! »

Michel de L’HOSPITAL (vers 1504-1573)

Après l’échec de sa politique de conciliation, l’ancien chancelier vit retiré dans ses terres à Vignay (en Île-de-France). Il a ouvert les portes de son château à une foule survoltée. Assiégé par des catholiques fanatiques, il refuse de se défendre par la force et manque d’être une des victimes de la Saint-Barthélemy, qui dégénère en nouvelle guerre civile.

« Périsse le souvenir de ce jour ! »

Michel de L’HOSPITAL (vers 1504-1573), évoquant la Saint-Barthélemy

Cité dans ses OEuvres complètes, comme un « cri de honte et de douleur que tous les vrais Français répétèrent ».

Le souvenir de la Saint-Barthélemy vivra à jamais dans l’histoire de France, mais ce drame eut au moins un effet positif : un tiers parti va naître, celui des Malcontents, des Politiques, esprits modérés, catholiques aussi bien que protestants, soucieux avant tout de sauver le pays, préparant à terme l’avènement d’Henri IV et la paix. Michel de L’Hospital sera naturellement de ces hommes, avec l’humaniste Jean Bodin, le capitaine protestant François de La Noue, Duplessis-Mornay, théologien réformé qui échappe de peu au massacre, le philosophe Montaigne, ami du roi de Navarre et maire de Bordeaux, qui tente activement de rapprocher les deux camps, et même le très catholique Ronsard, qui se désolidarise des crimes commis au nom de la religion.

Citations louis xiii

 

Feuilletez notre Chronique sur la Renaissance et les guerres de Religion pour tout savoir.

 

 

 

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