Camus : « Quand l'opprimé prend les armes au nom de la justice, il fait un pas sur la terre de l'injustice. » | L’Histoire en citations
Camus : « Quand l'opprimé prend les armes au nom de la justice, il fait un pas sur la terre de l'injustice. »
Citation du jour

citation ive républiqueDernière génération des « maîtres à penser ». Camus (encore très lu), Sartre et Simone de Beauvoir, Gide le franc-tireur, Malraux (une semaine lui sera bientôt consacrée) et dans un autre style d’auteur engagé, Aragon.

Feuilletez notre Chronique sur la Quatrième République pour tout savoir.

« Quand l’opprimé prend les armes au nom de la justice, il fait un pas sur la terre de l’injustice. »2899

Albert CAMUS (1913-1960), « Les raisons de l’adversaire », L’Express, 28 octobre 1955

Né en Algérie, intellectuel épris de justice autant que de liberté, l’auteur de l’Étranger, la Peste, est plus qu’un autre déchiré par les événements : « Telle est, sans doute, la loi de l’histoire. Il n’y a plus d’innocents en Algérie, sauf ceux, d’où qu’ils viennent, qui meurent. »

« Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »2913

Albert CAMUS (1913-1960), à Stockholm, 5 octobre 1957

Réponse à un étudiant algérien, partisan du FLN, qui l’interpelle lors de sa remise du prix Nobel. Le mot sera bientôt retourné contre son auteur, non sans injustice.

« Le premier des droits de l’homme, c’est le devoir pour certains d’aider les autres à vivre. »3189

Jean-Paul SARTRE (1905-1980), au président Giscard d’Estaing, 26 juin 1979

Un groupe d’intellectuels est reçu à l’Élysée. Ils sont venus dire la détresse des réfugiés vietnamiens. Depuis deux mois, à l’initiative de Bernard Kouchner et de Médecins du Monde, le bateau Île de Lumière recueille et soigne les damnés de la mer, ces « boat people » fuyant le régime communiste du Vietnam réunifié. Le président promet que la France fournira autant de visas qu’Île de Lumière abrite de réfugiés. Accueil des sans patrie, régularisation des sans papier, gestion de l’émigration clandestine : problèmes récurrents et toujours brûlants. La phrase de Sartre s’applique également aux laissés pour compte de la croissance et du progrès, innombrables victimes de toutes les crises : populations du tiers-monde, ou quart monde dans les pays les plus développés, y compris la France.

« Le présent enveloppe le passé et dans le passé toute l’Histoire a été faite par des mâles. »2854

Simone de BEAUVOIR (1908-1986), Le Deuxième Sexe (1949)

Livre événement dans l’histoire du féminisme, mouvement qui ne s’est pas arrêté au vote attribué aux femmes, après la Libération. Une femme est ministre (éphémère) pour la première fois en 1947 : Germaine Poinso-Chapuis (à la Santé publique, dans le gouvernement Schuman). La Cinquième République verra aboutir l’essentiel des luttes au féminin.

« Catholicisme ou communisme exige, ou du moins préconise, une soumission de l’esprit […] Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. »2835

André GIDE (1869-1951), Journal, 24 février 1946

Les honneurs pleuvent sur le Gide d’après-guerre, prix Nobel de littérature en 1947 pour son « intrépide amour de la vérité ». Il a rompu avec le communisme en 1937 et vécu la guerre comme une apocalypse. Il ne songe plus qu’à sauver la culture de toute menace de totalitarisme et contrairement à Sartre, il ne croit pas que la littérature doive être engagée.

« L’esprit donne l’idée d’une nation ; mais ce qui fait sa force sentimentale, c’est la communauté de rêves. »2656

André MALRAUX (1901-1976), La Tentation de l’Occident (1926)

Malraux, 25 ans, a déjà flirté avec l’Action française et le surréalisme, fait la contrebande de statues khmères en Indochine, croisé les révolutionnaires communistes en Chine. Il confronte ici deux cultures, l’Extrême-Orient face à l’Occident, et va participer à l’histoire en train de se faire. Il appartient à la dernière grande génération d’écrivains français qui fait rimer aventure et littérature.

« Il y a des guerres justes. Il n’y a pas d’armée juste. »2690

André MALRAUX (1901-1976), L’Espoir (1937)

Après un voyage à Berlin, il dénonce le nazisme en 1935, ses atteintes à la dignité humaine et ses prisons dans Le Temps du mépris, puis le fascisme espagnol dans ce nouveau roman. Il y témoigne de son engagement dans le camp des Républicains, organisant l’aviation étrangère avec une aptitude à l’action remarquable chez un intellectuel.

« Cette cage des mots, il faudra que j’en sorte / Et j’ai le cœur en sang d’en chercher la sortie
Ce monde blanc et noir, où donc en est la porte / Je brûle à ses barreaux mes doigts comme aux orties. »2906

Louis ARAGON (1897-1982), Le Roman inachevé (1956)

Désarroi de l’intellectuel communiste, suite au rapport Khrouchtchev (25 février 1956). La vie et l’œuvre de Staline, le culte de la personnalité, tout a été remis en question. C’est le « dégel » en URSS. En France, le PC prend acte avec mauvaise grâce. Staline était un dieu vivant pour nombre d’écrivains français, à présent désarçonnés, déchirés.

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