Magnier : « À bas la Marianne, la fille à Bismarck, La France est à nous, la France de Jeanne d'Arc. » | L’Histoire en citations
Citation du jour

Troisième République citationsEntre deux guerres (1918-1939).

La République survit, mais la France est malade de ses faiblesses institutionnelles, victime tardive de la Crise de 1929 et profondément divisée au nom d’idéologies extrêmes. La violence des haines s’exprime à gauche comme à droite. La France est majoritairement pacifiste (après la tragédie de la Guerre de 14-18), mais dans un contexte international explosif, elle est condamnée à la guerre.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« À bas la Marianne, la fille à Bismarck, La France est à nous, la France de Jeanne d’Arc. »2646

Me MAGNIER (fin XIXe-début XXe siècle), Quand on pendra la gueuse au réverbère, chanson

Dans cette chanson très en vogue chez les Camelots du roi (…), la République est traitée de « gueuse », femme de mauvaise vie. Il est aussi question de régler leur compte aux « youpins » (juifs), aux « métèques » (étrangers) et aux francs-maçons, à Briand, Painlevé, Doumergue et autres politiciens honnis par l’extrême droite. Maurras prône le nationalisme intégral, dont la violence répond d’ailleurs à celle des militants de gauche.

« Moi, je dis que la France […] ne se diminue pas, ne se compromet pas, quand, libre de toutes visées impérialistes et ne servant que des idées de progrès et d’humanité, elle se dresse et dit à la face du monde : “Je vous déclare la Paix !” »2655

Aristide BRIAND (1862-1932), Paroles de paix (1927)

Le 10 décembre 1926, le « Pèlerin de la Paix », surnommé aussi « l’Arrangeur » pour son aptitude à trouver à tout problème une solution de compromis, plus de vingt fois ministre (notamment aux Affaires étrangères), reçoit le prix Nobel de la paix – avec son homologue allemand, Gustav Stresemann.

« Être patriote, et être Français, en 1932, c’est vivre crucifié. La France est en pleine décomposition. »2659

Henry de MONTHERLANT (1895-1972), Carnets, 1930-1944 (1957)

Fervent lecteur de Barrès, patriote, sans être pour autant nationaliste, adversaire déclaré de l’Allemagne nazie, mais soupçonné ensuite de collaboration, Montherlant est moins politiquement engagé que la plupart de ses confrères. Il est surtout lucide, dans son pessimisme hautain.

La France est malade de la crise économique mondiale, qui l’atteint avec retard. La bataille politique perturbe un régime parlementaire dont l’instabilité ministérielle est chronique (…)

« S’il s’agit de démembrer la Tchécoslovaquie, la France dit non. S’il s’agit de permettre à trois millions de Sudètes qui veulent être allemands de le devenir, nous sommes d’accord. »2698

Édouard DALADIER (1884-1970), président du Conseil, Conférence de Munich (29-30 septembre 1938)

Voulant sauver la paix à tout prix, France et Grande-Bretagne cèdent face à Hitler, abandonnant un pays allié, en reconnaissant l’annexion des Sudètes, au prétexte d’une minorité allemande dans ce territoire. L’accord de Munich est ratifié par la Chambre, 535 voix contre 75. Ont voté non : 73 communistes et 2 non communistes (Jean Bouhey, socialiste, et Henri de Kérillis, républicain national).

L’Humanité dénonce « le brigandage commis à Munich » et Henri de Kérillis écrit dans un journal de droite, L’Époque : « Trente divisions allemandes débarrassées de tout souci vont se tourner vers nous. » Face aux menaces de guerre qui se précisent, l’opinion publique est toujours partagée, mais les pacifistes encore majoritaires.

« J’aime la France comme ma mère, mais ma mère ne voudrait pas que je meure, fût-ce pour elle. »2700

Henri JEANSON (1900-1970). Dictionnaire des citations de l’histoire de France, éditions du Rocher, (1990), Michèle Ressi

Mot d’un des plus fameux scénaristes-dialoguistes de films, munichois de gauche comme il y en eut beaucoup. Toutes les familles, tous les partis politiques n’en finissent plus de se diviser sur l’échiquier des pacifistes et des bellicistes.

« La France et l’Angleterre doivent désormais résister à toute nouvelle exigence de Hitler. »2702

Avis de 70 % des Français, selon un sondage de décembre 1938

Premier fait, de nature politique : le revirement de l’opinion publique. En septembre, 57 % des Français étaient encore favorables aux accords de Munich. Mais la montée de l’hitlérisme est mieux saisie, et la bourgeoisie a moins peur de la révolution, après l’échec syndical de la CGT (mot d’ordre de grève générale non suivi, en novembre).

Autre fait, de société : l’apparition des sondages d’opinion publique en France – nés aux USA, fin 1936, à l’initiative d’un journaliste et statisticien, George Horace Gallup, fondateur de l’institut portant son nom. D’août 1938 à juillet 1939, il y a près de trente sondages sur l’opinion face aux problèmes extérieurs : une source d’information devenue indispensable.

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