Broussel : « Il est des occasions où le meilleur moyen de servir les princes, c’est de leur désobéir. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Avant le règne personnel de Louis XIV.
Début des Frondes, successivement parlementaire, populaire, princière.

Août 1648. La Fronde parlementaire commence et Paris lance en même temps la Fronde populaire, avec la journée des Barricades. La guerre avec l’Allemagne finit bien (traité de Westphalie), mais laisse sans emploi Turenne et Condé. Ces deux grands militaires vont se jeter dans la Fronde des Princes, tantôt avec et tantôt contre le pouvoir, cherchant à soulever la province.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Il est des occasions où le meilleur moyen de servir les princes, c’est de leur désobéir. »773

Pierre BROUSSEL (1575-1654). L’Éloquence politique et parlementaire en France avant 1789 (1882), Charles Aubertin

Conseiller au Parlement de Paris, le plus en vue des meneurs est arrêté le 26 août 1648, sur ordre d’Anne d’Autriche. Ce coup d’autorité, qui vient en fait de Mazarin, déclenche un soulèvement populaire. Richelieu a dit, parlant de Paris : « N’éveillez pas cette grosse bête. » La chose est faite (…) et la Fronde parlementaire commence.

« Le cardinal de Retz se vante d’avoir seul armé tout Paris dans cette journée, qui fut nommée des Barricades et qui était la seconde de cette espèce. »774

VOLTAIRE (1694-1778), Le Siècle de Louis XIV (1751)

Rappelons que la première fois (12 mai 1588), c’était le duc de Guise et la Ligue des ultra-catholiques contre Henri III. Cette « seconde » journée des Barricades sera suivie de bien d’autres, après le siècle de Voltaire et des Lumières.

« Non, Madame, il ne s’agit pas de moi, mais de Paris soumis et désarmé, qui se vient jeter aux pieds de Votre Majesté. »775

Cardinal de RETZ (1613-1679), à la reine Anne d’Autriche, après la journée des Barricades du 27 août 1648

(…) Il s’est rangé aux côtés de Broussel, dans le parti du Parlement, contre Mazarin son ami de jadis. Il se donne ici le (beau) rôle d’intercesseur entre le peuple de Paris et le pouvoir royal. C’est très excessif (…) l’ambitieux de Retz a seulement tenté de s’assurer une popularité sans péril (…)

« Ce n’est là qu’un Pantalon. »776

Pierre BROUSSEL (1575-1654), parlant de Mazarin au cardinal de Retz. Mémoires du cardinal de Retz (posthume, 1717)

Pantalon, vieillard amoureux, avare et salace, cible perpétuelle de toutes les moqueries, habillé d’une ample culotte, est un personnage bien connu de la commedia dell’arte ! Et Mazarin est né Mazarini, donc italien. Broussel se plaît ainsi à rabaisser son ennemi le cardinal, dans cet épisode de Fronde parlementaire (…)

« La guerre d’Allemagne n’est point guerre de religion, mais seulement guerre pour réprimer la grande ambition de la maison d’Autriche. »777

MAZARIN (1602-1661). Mazarin (1972), Paul Guth

Parallèlement à la Fronde qui commence, s’achève cette guerre contre la maison de Habsbourg, entreprise par Richelieu il y a treize ans et continuée par son successeur dans le même esprit. Le but est atteint, l’empereur est contraint de signer les deux traités de Westphalie, le 24 octobre 1648.

« La paix de Westphalie a fait la France et défait l’Allemagne. »778

Prince Bernhard de BÜLOW (1849-1929), Déclaration au Reichstag (1906)

Parole du chancelier de Guillaume II – déplora de même le traité de Versailles, en 1919. La France est la principale bénéficiaire (…) elle gagne l’Alsace. La grande perdante est l’Allemagne : morcelée, dépeuplée, ruinée (…) Mais l’Espagne continue la guerre. Et la paix de Westphalie, laissant désœuvrés les grands chefs militaires (Turenne, Condé…) va les jeter dans la Fronde, l’ennemi espagnol étant trop heureux de s’en faire des alliés (…)

« Le Roi sera le maître partout, hors dans cette ville-là. »779

MAZARIN (1602-1661), furieux contre l’attitude de Paris et de son Parlement frondeur, fin 1648 (…)

(…) Mazarin décide d’assiéger Paris et de le réduire par la famine (et la propagande). Il se réfugie au château de Saint-Germain avec la famille royale, partant dans la nuit du 5 au 6 janvier 1549. Condé dispose de 10 000 hommes pour se rendre maître de Paris : opération répressive mal calculée, mal menée - plus de quatre années de trouble vont s’enchaîner.

« Je ne crains rien ; je sers mon roi. »780

Chevalier de LA VALETTE (XVIIe siècle), répondant fièrement à de Retz. Mémoires du cardinal de Retz (posthume, 1717)

(…) fidèle à Mazarin, arrêté le 12 février 1649 dans une rue de Paris, avec des centaines de copies de pamphlets injurieux contre de Retz et le Parlement - campagne de propagande initiée par le cardinal. Conduit devant l’un des chefs de la Fronde parlementaire, il le défie. De Retz se plaît à le rapporter. Cette Fronde est pain bénit, pour ce mémorialiste.

« Point de paix, point de Mazarin ! Il faut aller à Saint-Germain quérir notre bon Roi ; il faut jeter dans la rivière tous les mazarins. »781

Cris du peuple de Paris assiégé, début mars 1649. Mémoires du Cardinal de Retz (posthume, 1717)

Des pourparlers de paix s’engagent entre la cour (à Saint-Germain) et le Parlement de Paris. Mais il y a des opposants irréductibles (…) Les nouvelles des révolutionnaires de Cromwell vont terrifier les plus rebelles : ils ont osé exécuter le roi Charles Ier d’Angleterre ! Le président du Parlement, Molé, signe la paix de Rueil, 11 mars 1649 (…) fin (provisoire) de la Fronde parlementaire.

« Or, sus, bourgeois, ne soyez plus en peine,
Cessez vos pleurs, vos cris,
Le Roi, Monsieur, et la Reine Régente
Reviennent à Paris,
Ha ! qu’ils ont fait une belle bévue !
Elle est revenue, Dame Anne, elle est revenue. »782

L’Enlèvement du Roi (1649), chanson. Recueil de plusieurs pièces curieuses contre le cardinal de Mazarin (1649)

Rien moins que 28 couplets pour fêter le retour triomphal à Paris du petit Louis XIV (11 ans), mais aussi de son frère Philippe et de leur mère Anne d’Autriche, le 18 août 1649.

« Je suis d’une naissance à laquelle la conduite des Balafrés ne convient pas. »783

Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand CONDÉ (1621-1686) à de Retz (…)

(…) Ce premier prince du sang a l’un de plus longs « CV » de l’histoire. C’est aussi l’un des meneurs de la Fronde des princes. De Retz voudrait qu’il s’engage plus avant (…) Il se trouve ainsi dans le « parti des princes » (…) Tout ce beau monde intrigue pour évincer Mazarin. Réalité aussi romanesque que les chefs-d’œuvre de Dumas ! Et le feuilleton continue !

« Condé, vous voilà dans Vincennes,
Dieu veuille vous y maintenir.
On ne se met pas fort en peine
Comment vous en pourrez sortir. »784

Condé, vous voilà dans Vincennes, chanson (1650) (…)

Le coup de théâtre vient de la reine : le 18 janvier 1650, elle fait arrêter Condé, son frère Conti et son beau-frère Longueville. Le peuple chante. Le Parlement, bien que peu favorable aux princes, est quand même scandalisé par cet acte jugé arbitraire. La Fronde des princes va durer toute cette année 1650, fertile en rebondissements (…)

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