Claude Manceron : « C'est à l'horloge de la France que vont […] sonner les premiers coups des nouveaux temps. » | L’Histoire en citations
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Révolution citationsRévolution, période reine de notre Histoire et fondatrice de la République française.

La France est désormais associée à l’idée de patrie et d’unité. D’autres enjeux s’imposent : équilibre ou conflit entre Paris et la province, France révolutionnaire plutôt que réformiste, nation prosélyte et guerrière, d’abord défensive, puis conquérante. Le contexte idéologique omniprésent est clairement exprimé, jusqu’au tournant capital : France devenue républicaine, après l’abolition de la royauté.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« C’est à l’horloge de la France que vont […] sonner les premiers coups des nouveaux temps. »1288

Claude MANCERON (1923-1999), Les Hommes de la liberté, Le sang de la Bastille (1987)

Intellectuel de gauche, fasciné par cette période comme la plupart des historiens qui « entrent en Révolution », il y consacre trente ans de sa vie, sans pouvoir achever son œuvre.

Alexis de Tocqueville dira en d’autres mots : « Les Français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi dire en deux leur destinée, et de séparer par un abîme ce qu’ils avaient été jusque-là de ce qu’ils voulaient être désormais » (Avant-propos de L’Ancien Régime et la Révolution, 1866).

« La paix perpétuelle est un rêve et un rêve dangereux s’il entraîne la France à désarmer devant une Europe en armes. »1365

MIRABEAU (1749-1791), Constituante, 22 mai 1790

L’Orateur du peuple est lucide, à la tribune. L’idéologie n’a jamais aveuglé l’intelligence de ce personnage qui a plus d’opportunisme que de conviction.

« C’est une conjuration pour l’unité de la France. Ces fédérations de province regardent toutes vers le centre, toutes invoquent l’Assemblée nationale, se rattachent à elle, c’est-à-dire à l’unité. Toutes remercient Paris de son appel fraternel. »1370

Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de la Révolution française (1847-1853)

L’historien de la Révolution voit en cette fête du 14 juillet 1790 le point culminant de l’époque, son génie même, et il n’est pas le seul. C’est le jour de tous les espoirs. Et le peuple chante la plus gaie des carmagnoles.

« Le tocsin qui sonne n’est point un signal d’alarme, c’est la charge contre les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, Messieurs, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée. »1428

DANTON (1759-1794), Législative, 2 septembre 1792

« De l’audace… » Fin du discours célébrissime, propre à galvaniser le peuple et ses élus : « Danton fut l’action dont Mirabeau avait été la parole », écrit Hugo (Quatre-vingt-treize).

Ce 2 septembre, la patrie est plus que jamais en danger. La Fayette, accusé de trahison, est passé à l’ennemi. Dumouriez (…) l’a remplacé à la tête de l’armée du Nord, mais le général ne parvient pas à établir la jonction avec Kellermann à Metz. Verdun vient de capituler, après seulement deux jours de siège : les Prussiens sont accueillis avec des fleurs par la population royaliste. C’est dire l’émotion chez les révolutionnaires à Paris !

La rumeur court d’un complot des prisonniers, prêts à massacrer les patriotes à l’arrivée des Austro-Prussiens, qui serait imminente. On arrête 600 suspects, qui rejoignent 2 000 détenus en prison.

« Respectables citoyens, vous venez d’égorger des scélérats ; vous avez sauvé la patrie ; la France entière vous doit une reconnaissance éternelle. »1432

Jean-Nicolas BILLAUD-VARENNE (1756-1819) aux massacreurs, 3 septembre 1792

Parole de Jacobin, membre de la Commune insurrectionnelle de Paris. Il encourage les égorgeurs à se servir sur le butin et la dépouille des cadavres, offre à chaque égorgeur 24 livres et les encourage : « Continuez votre ouvrage, et la patrie vous devra de nouveaux hommages. » Ce mouvement n’a pas touché la province, sauf lorsque des tueurs parisiens y furent envoyés (à Versailles, Meaux, Reims, Orléans, Lyon) (…) Billaud-Varenne, avocat au Parlement sous l’Ancien Régime, sera l’un des révolutionnaires les plus violents, redouté au Comité de salut public comme dans ses missions en province.

« La royauté est abolie en France. »1439

Convention, Décret du 21 septembre 1792. Archives parlementaires de 1787 à 1860 (1900), Assemblée nationale

Fin de la monarchie millénaire, votée à l’unanimité des 749 députés.  Dans la nouvelle assemblée, la disposition des députés a une signification pas que formelle. Les Girondins (majoritaires) prennent place à droite (ils étaient à gauche à la Législative), et les Montagnards à gauche (ils siégeaient sur les bancs les plus élevés, la Montagne). Outre une extrême gauche minoritaire, une masse de centristes forment la Plaine (ou Marais) et se rallieront à la Montagne (…)

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