« C'est mon seigneur, il a tout pouvoir sur mes actions, et moi, aucun sur les siennes. » | L’Histoire en citations
Citation du jour

« C’est mon seigneur, il a tout pouvoir sur mes actions, et moi, aucun sur les siennes. »

MARIE D’ANJOU (1404-1463), reine de France

Histoire de France depuis les Gaulois jusqu’à la mort de Louis XVI (1822), Louis-Pierre Anquetil.

La reine, qui donna 13 enfants en vingt-trois ans à Charles VII, lui pardonne en ces termes sa liaison commencée vers 1444 avec Agnès Sorel, première d’une très longue liste de favorites officielles des rois de France. D’autres reines de France exprimeront cette même résignation.

Marie préfère cette « rivale soucieuse du bien de l’État à une femme ambitieuse qui aurait dilapidé les biens du royaume », et les historiens reconnaîtront la bonne influence de la Dame de Beauté.

Ce surnom sied à la beauté d’Agnès Sorel, saluée par tous les contemporains et immortalisée par le tableau de la Vierge à l’Enfant de Jean Fouquet, mais vient surtout du château de Beauté-sur-Marne dont le roi lui fit don. Très patriote, elle influence heureusement la politique du roi.

Elle redonne aussi confiance à l’homme. Charles VII n’a pas eu de chance avec ses parents, sa mère Isabeau de Bavière l’a déshérité comme dauphin et traité en bâtard, et son père Charles VI est le roi fou. Quant à son premier fils, le futur Louis XI, il ne cessera de comploter contre lui.

« Vous êtes deux fois ma Dame de Beauté. »

CHARLES VII (1403-1461) (cité entre autre sur Herodote.net, mais non sourcé)

Le roi honore Agnès Sorel (1422-1450), lui accordant de somptueux cadeaux, comme le premier diamant taillé connu à ce jour - à l’époque, les diamants étaient portés par les hommes. Il lui offre aussi le château de Beauté-sur-Marne.

Sûre de ses charmes, la belle met en valeur sa chevelure bond cendré, sa peau claire entretenue par des bains au lait d’ânesse. Suivant la mode, elle épile son front déjà immense, rase ses sourcils (du jamais vu !) et souligne ses lèvres fines de rouge carmin. Couverte de bijoux, elle se pare de vêtements plus beaux que la reine n’en possède. Elle crée d’autres modes : coiffures immenses tenues par des hennins, colliers impressionnants, traînes exagérées, bordures de martre et de zibeline. Elle choque la Cour (sans le vouloir ?) avec ses robes « aux ouvertures de par-devant par lesquelles on voit les tétons », d’après le chancelier Jouvenel des Ursins (archevêques de Reims et membre du Conseil du roi) qui parle aussi de « puterie et ribaudie » et tout autre péché qui ne plut à Dieu. Chastelain écrit : « Cent milles murmures s’élevaient contre elle et non moins contre le roi. » Charles VII n’en a cure. Le pape Pie II témoigne de cette passion : « Le roi ne peut supporter qu’elle lui manquât un seul instant : à table, au lit, au conseil, il fallait toujours qu’elle fût à ses côtés. »

« Agnès Sorel n’a peut-être pas influencé le roi, mais elle a transformé l’homme. »

Georges MINOIS (né en 1946), Charles VII, un roi shakespearien (2005)

C’est la « deuxième femme de sa vie ». Elle a 22 ans et lui 40. Ils vont vivre cinq années de bonheur : le roi les a bien méritées. Elle mourra à 27 ans d’un empoisonnement au mercure (accidentel ou criminel ?).

Sa première chance fut Jeanne d’Arc. En un an d’épopée, la Pucelle d’Orléans redonna courage au « petit roi de Bourges » et lui permit de se faire enfin sacrer roi de France. Pourtant, Charles VII doute toujours de lui, il voit des complots partout et n’a confiance en personne, marqué par son passé. Sa mère indigne, Isabeau de Bavière, l’a déshérité comme dauphin et traité en bâtard. Son père Charles VI est le roi fou. Son premier fils le Dauphin, futur Louis XI, ne cesse de comploter contre lui. Quant à la reine Marie d’Anjou, amie soumise, elle n’a rien de désirable. Selon les  chroniqueurs, « même un Anglais aurait peur d’elle » et à 35 ans, les grossesses multiples l’ont déformée.

Agnès Sorel va donner à Charles la joie de vivre, une fierté masculine, un ascendant sur son entourage, une sociabilité royale et virile qu’il gardera jusqu’à sa mort, le jour de la sainte Madeleine, 22 juillet 1461 : « Je loue mon Dieu et le remercie de ce qu’il lui plaît que le plus grand pécheur du monde meure le jour de la fête de la pécheresse. »

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