Chateaubriand : « La presse est un élément jadis ignoré, une force autrefois inconnue, introduite maintenant dans le monde... » | L’Histoire en citations
Chateaubriand : « La presse est un élément jadis ignoré, une force autrefois inconnue, introduite maintenant dans le monde... »
Citation du jour

restauration citationPour finir, voici quelques mots de Chateaubriand à (re)découvrir et retenir.

Notons la parenté avec le nouveau grand homme du siècle, qui s‘explique parfaitement, quand on connaît son ego et son génie : « Je veux être Chateaubriand ou rien » (Hugo, Lettre de 1821).

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« La presse est un élément jadis ignoré, une force autrefois inconnue, introduite maintenant dans le monde ; c’est la parole à l’état de foudre : c’est l’électricité sociale […] Plus vous prétendrez la comprimer, plus l’explosion sera violente. »2043

François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), Mémoires d’outre-tombe (posthume)

Phrase prémonitoire, à la Hugo. La liberté de la presse, réduite sur ordonnance de Charles X, a mis le feu aux poudres de sa monarchie et des journaux comme Le National ont joué un rôle direct dans la Révolution de juillet.

La presse, plus libre sous le nouveau régime, se diversifie (des magazines illustrés aux revues savantes) et se démocratise : La Presse, quotidien gouvernemental de Girardin et Le Siècle, quotidien d’opposition de Dutacq, sont lancés à 40 francs l’abonnement annuel en 1836, La Liberté d’Alexandre Dumas sera vendue un sou et tirée en 1840 à plus de 100 000 exemplaires. Avec l’introduction du roman-feuilleton et de la publicité, la création de l’Agence Havas et de la presse rotative, la presse moderne est née.

« Sans jalousie, sans petitesse, sans morgue et sans préjugés, [Thiers] se détache sur le fond terne et obscur des médiocrités du temps. »2039

François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), Mémoires d’outre-tombe (posthume)

Témoignage d’un incontestable géant des lettres, mais éternel déçu de la politique, vicomte restant attaché à la cause qu’il sait sans espoir de la monarchie légitimiste, en cette époque où la noblesse perd pour la première fois le pouvoir au profit de la bourgeoisie montante. Thiers sera le défenseur de cette classe, qu’il soit au gouvernement ou dans l’opposition.

Flaubert portera le même jugement, un demi-siècle plus tard, sur le petit homme au cœur inlassablement républicain et au physique ingrat, surnommé Foutriquet : « Je n’aimais pas ce roi des prud’hommes. N’importe ! comparé aux autres, c’est un géant et puis il avait une vertu rare : le patriotisme. Personne n’a résumé comme lui la France, de là l’immense effet de sa mort. » Correspondance (1893).

« Il y a des hommes qui, après avoir prêté serment à la République une et indivisible, au Directoire en cinq personnes, au Consulat en trois, à l’Empire en une seule, à la première Restauration, à l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire, à la seconde Restauration, ont encore quelque chose à prêter à Louis-Philippe ; je ne suis pas si riche. »2059

François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848), De la Restauration et de la Monarchie élective (1830)

Il joint le geste aux mots de cette brochure écrite après la Révolution de juillet. Il renonce à son titre et à sa pension de pair de France, attitude d’autant plus digne que toute la fin de sa vie sera empoisonnée par des problèmes d’argent.

Même panache politique d’Hugo, contraint à l’exil après le coup d’État du 2 décembre 1851 : « M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte. » Napoléon le Petit (1852). Mais Hugo était riche de ses droits d’auteur.

« Le pied lui a glissé dans le sang. »1978

François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848). Causeries du lundi, volume II (1858), Charles-Augustin Sainte-Beuve

Et Sainte-Beuve, s’exprimant à la fois en historien et critique littéraire, d’ajouter aussitôt : « Cette parole contre un homme aussi modéré que M. Decazes a pu paraître atroce. Sachons pourtant qu’avec les écrivains, il faut faire toujours la part de la phrase. » Chateaubriand, opposant en disgrâce qui se situe (pour l’heure) dans le camp des ultras, persiste et signe : « Ceux qui ont assassiné Monseigneur le duc de Berry sont ceux qui, depuis quatre ans, établissent dans la monarchie des lois démocratiques, ceux qui ont laissé prêcher dans les journaux la souveraineté du peuple, l’insurrection et le meurtre. »

Après sa démission, Louis XVIII n’abandonne pas son favori : il le fait duc français (Decazes était déjà duc danois, par son mariage) et le nomme ambassadeur à Londres. Louvel sera condamné à mort le 6 juin 1820, et guillotiné le lendemain. Cela n’apaise en rien les esprits.

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