Clemenceau : « La France est la frontière de la liberté. » | L’Histoire en citations
Clemenceau : « La France est la frontière de la liberté. »
Citation du jour

 

XXe siècle. La France a vécu deux guerres mondiales - et l’enfer sur sa propre Terre -, avec un entre-deux-guerres pathétique. Elle a été gaulliste à deux reprises, le gaullisme survivant à de Gaulle, et elle a voté pour le « socialisme à la française » rêvé par Mitterrand.

« La France est la frontière de la liberté. »2601

Georges CLEMENCEAU (1841-1929) citant ce cri de l’Amérique tant espérée

Clemenceau journaliste (1841-1929) : les combats d’un républicain (2005), Gérard Minart.

Lettre de Clemenceau au président américain Coolidge, datée de 1926 : « C’est le territoire français qui a été scientifiquement ravagé. Trois mortelles années, nous avons attendu cette parole américaine : “La France est la frontière de la liberté.” Trois années de sang et d’argent coulant par tous les pores. »

Le président Wilson, élu en 1913, réélu en 1916, est un neutraliste convaincu. Le peuple américain aussi, partagé entre une population anglo-saxonne favorable à l’Entente (France et Angleterre), des immigrés d’origine allemande ou irlandaise qui sont contre, et d’autres, juifs et polonais, qui espèrent la défaite de la Russie.

À plusieurs reprises, Wilson a tenté des médiations entre belligérants, mais la guerre sous-marine envenime ses rapports avec l’Allemagne de Guillaume II depuis l’affaire du Lusitania : paquebot britannique torpillé le 7 mai 1915 par un sous-marin allemand dans l’Atlantique, 1 200 victimes, dont 124 Américains. Face à la colère des États-Unis, l’Allemagne décide alors de limiter ses opérations sous-marines.

Mais en janvier 1917, l’Allemagne décide de mener une guerre sous-marine totale, pour affaiblir ses ennemis sur le continent et briser l’équilibre des forces. Un pari risqué, car des navires américains sont coulés. L’Allemagne savait que cette décision provoquerait l’entrée en guerre des USA, mais elle espérait l’emporter avant que ses troupes ne soient mobilisées et transportées en Europe.

S’ajoute l’affaire du télégramme Zimmermann, du nom du ministre allemand des Affaires étrangères, qui propose au Mexique de se joindre à l’Allemagne dans une guerre contre les États-Unis. Un message intercepté par les Britanniques, transmis aux États-Unis, puis publié dans la presse.

Le Congrès américain vote enfin la guerre contre les Empires centraux le 6 avril 1917 et l’Amérique vient au secours de la France, se rappelant sa dette historique.

« Être patriote, et être Français, en 1932, c’est vivre crucifié. La France est en pleine décomposition. »2659

Henry de MONTHERLANT (1895-1972), Carnets, 1930-1944 (1957)

Patriote, sans être nationaliste, adversaire de l’Allemagne nazie, mais soupçonné ensuite de collaboration, Montherlant est moins politiquement engagé que la plupart de ses confrères. Il est surtout lucide, dans son pessimisme hautain.

La France est malade de la Crise économique (1929) qui l’atteint avec retard. La bataille politique perturbe un régime parlementaire à l’instabilité ministérielle chronique. Les accords de Lausanne (juillet 1932) entérinent le renoncement de la France aux réparations allemandes. La dénatalité devient dramatique. Et le nouveau président de la République, Paul Doumer, est victime d’un attentat commis par un émigré russe, le 6 mai 1932. Oui, la France va vraiment mal.

« La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ! »2767

Charles de GAULLE (1890-1970), Affiche placardée sur les murs de Londres le 3 août 1940

Cette phrase célèbre ne figure pas dans l’Appel du 18 juin. C’est le début d’une proclamation rédigée le même jour et affichée le mois suivant. Signée par le général de Gaulle depuis son QG de Londres, ce nouvel appel s’adresse « À tous les Français », militaires et civils, quelles que soient leur profession, leur origine sociale, et où qu’ils se trouvent.

Tirée à 1 000 exemplaires, l’affiche est placardée sur les murs de Londres et des grandes villes anglaises. Le slogan, surmonté de deux petits drapeaux croisés, devient célèbre. Saint-Ex, dans ses Écrits de guerre, se permet de rectifier : « Dites la vérité, Général, la France a perdu la guerre. Mais ses alliés la gagneront. »

« Le général de Gaulle est mort. La France est veuve. »3127

Georges POMPIDOU (1911-1974), Déclaration du président de la République, Allocution radiotélévisée, 10 novembre 1970

Mort la veille, à 79 ans, dans sa résidence personnelle de la Boisserie, à Colombey-les-Deux-Églises, village de la Haute-Marne qui va devenir un lieu de pèlerinage national. Tout le monde en France est, a été ou sera gaulliste.

« En 1940, le général de Gaulle a sauvé l’honneur, il nous a conduits à la libération et à la victoire. En 1958, il nous a gagné la guerre civile. Il a donné à la France ses institutions, sa place dans le monde… Promettons à la France de n’être pas indignes des leçons qui nous ont été dispensées, et que, dans l’âme nationale, de Gaulle vive éternellement », déclare le président Pompidou, qui fut son Premier Ministre.

« Quand la France rencontre une grande idée, elles font ensemble le tour du monde. »3099

François MITTERRAND (1916-1996), Ici et maintenant (1980)

Un an avant la présidentielle, il dépeint l’État-Giscard et la France malade, dans un monde esclave du couple dollar-pétrole. Reste à se battre, « ici et maintenant », pour vivre autrement et maîtriser le progrès.

Devenu leader de la gauche, il peaufine son image et sa « grande idée » : rester dans l’histoire comme l’homme du « socialisme à la française », voulu exemplaire pour le monde. Il emploie ce terme dans son premier entretien télévisé présidentiel, fin 1981, précisant que ce n’est pas le marxisme, qui a échoué un peu partout dans le monde, mais pas non plus la social-démocratie, qui a vécu son âge d’or en 1970-1980 et se réconciliera avec l’économie de marché, pour se compromettre avec elle dans les crises à venir.

Notre série de citations sur la France :

  • De Gaulle : « La France fut faite à coups d’épée… »
  • Jules Michelet : « la France, sachez-le, n’aura jamais qu’un seul nom… »
  • Napoléon : « Il faut que, pour ce qui regarde la France, la Suisse soit française… »

Second Empire et IIIe République

 

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