Chaque chronique nous parle. La Révolution, passion française - l’Empire et Napoléon superstar - le Moyen Âge, mille ans d’ombres et de lumières.
Méconnue et mal aimée, « la Troisième » devient d’actualité. 2017. République en marche, Révolution, livre-programme signé Macron, tous les partis remis en question. Parions que ce quinquennat va prendre des leçons d’histoire, avant d’écrire l’avenir.
« À reculons, nous entrons dans la République ! »2444
(1838-1882), La République française
La Troisième République (1968), Maurice Baumont.
Il ironisera dans son journal. Mais ce régime, il l’a voulu, il l’a eu et son « opportunisme » a permis que la Constitution passe. Paradoxe de cette République votée par une assemblée monarchiste, grâce à l’union des centres qui regroupe une partie des républicains et des conservateurs (en excluant les extrêmes).
Texte plein de compromis et d’incertitudes, son imprécision et sa concision feront sa force, pour résoudre les problèmes à mesure qu’ils se posent et choisir entre régime présidentiel ou parlementaire. Ça fonctionnera tant bien que mal, jusqu’en 1940. « République des camarades », voire des copains et des coquins, nous lui devons malgré tout l’apprentissage de la démocratie ; l’expansion coloniale qui est alors un atout national ; l’enseignement laïc, gratuit et obligatoire imposé au peuple par les lois Ferry ; la séparation des Églises (ou des églises) et de l’État, combat éminemment républicain ; et le divorce, les syndicats, la liberté de la presse… entre autres acquis.
Gambetta, jeune avocat, député républicain et opposant au Second Empire, ministre de la Guerre sous la Commune de Paris, résistant courageux et brouillon, réélu député le 2 juillet 1871, prend la tête de l’Union républicaine d’extrême-gauche. Il soutient la politique de Thiers, comme lui avocat et républicain de toujours - vu son âge, Thiers était déjà dans l’opposition sous la Restauration ! Conservateur par tempérament, politicien prudent, sacré « libérateur du territoire », il profite de sa popularité due à la répression de la Commune - ce qui lui sera tant reproché par la postérité.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Chef, c’est un qualificatif de cuisinier ! »2418
Adolphe THIERS, Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux
Surnommé Foutriquet pour sa houppe de cheveux et son mètre cinquante-cinq, il troque le titre de chef du pouvoir exécutif pour celui, plus prestigieux, de président de la République, le 31 août 1871. L’Assemblée se proclame Constituante et se met au travail.
« Le soldat n’habitue pas son âme à un métier qu’il va quitter. »2421
Adolphe THIERS, Discours parlementaires de M. Thiers : 1872-1877 (posthume, 1883)
Il préconise sérieusement un service militaire de huit ans ! Il obtient cinq ans, le 25 juillet 1872. La loi sur le recrutement instaure un service personnel et universel : la France veut des effectifs comparables à l’Allemagne, en cas de guerre. Mais la démographie fait aussi la loi…
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