Décret : « Il est temps de mettre un terme à tant de calamités. La République se plaît à rallier ses enfants. » | L’Histoire en citations
Citation du jour

 

Révolution

Convention nationale (fin)

La Convention solde la Révolution avec un minimum de morts, tente de refaire l’union nationale et bricole un nouveau régime : le Directoire (Constitution de l’An III).

La Convention dite thermidorienne respire enfin et prend un décret d’amnistie en faveur des Vendéens, pour « rallier ses enfants ». Dans le même temps, le Tribunal révolutionnaire juge et condamne les Fouquier-Tinville et autres Carrier responsables des massacres.

La Convention doit également affronter deux insurrections populaires à Paris qui souffre de la disette, et réprimer les sursauts royalistes en province.

La Constitution de l’An III rétablit le suffrage censitaire et donne ses bases au nouveau régime de la France : le Directoire. Le peuple chante sur un autre ton, l’humour reprend ses droits.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Il est temps de mettre un terme à tant de calamités. La République se plaît à rallier ses enfants. »1612

Décret d’amnistie en faveur des Vendéens, Convention, 2 décembre 1794

La Révolution française (1966), Jacques Levron.

Après l’exécution de 160 000 civils par les colonnes infernales de Turreau (janvier à juillet 1794), la politique de répression cesse enfin. Cependant, quelques grands procès politiques doivent dévoiler l’arbitraire et l’horreur de la Terreur. Deux exemples : Carrier, Fouquier-Tinville.

« Tout est coupable ici, jusqu’à la sonnette du président. »1613

Jean-Baptiste CARRIER (1756-1794), au Tribunal révolutionnaire qui l’accuse d’excès, 27 novembre 1794

Au procès, cet authentique criminel de guerre se montre à la fois indigne et maladroit, niant toute culpabilité, chargeant ses exécutants et menaçant l’Assemblée d’une « proscription inévitable », s’il était condamné. Envoyé en mission en Normandie, puis en Bretagne, il fit fusiller ou noyer tous les suspects des prisons (…)

« Carrier, tu vivras dans l’histoire,
Mais comme doit y vivre un brigand,
Ton nom gravé dans la mémoire
Y restera souillé de sang.
Monstre, tout composé de vices,
Homme scélérat et pervers,
Ton corps appartient au supplice,
Ton âme appartient aux enfers. »1614

Tout est lugubre dans l’histoire, chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

Dernière strophe de cette longue « Complainte sur les horreurs de la guerre commises à Nantes par Carrier ». Il est guillotiné le 16 décembre 1794. On lui attribue 10 000 exécutions.

« Lors même qu’il [Louis XVII] aura cessé d’exister, on le retrouvera partout et cette chimère servira longtemps à nourrir les coupables espérances. »1615

CAMBACÉRÈS (1753-1824), Discours tenu au nom des Comités de salut public, de sûreté générale et de législation, Convention, 22 janvier 1795

Phrase prémonitoire, prononcée au deuxième anniversaire de la mort de Louis XVI. À la tribune, l’orateur conclut contre la mise en liberté de son fils. Le dauphin Louis XVII mourra officiellement au Temple le 8 juin de cette année – mais est-ce bien lui ou un enfant qui aurait pris sa place ? Ce sera l’énigme du Temple, l’un des mystères de l’histoire de France, conforté par cette phrase d’un grand juriste qui pèse toujours ses mots (…)

« Vous factions vendues au riche million ; vous cabales patriciennes ; vous Fréronistes ; vous gouvernants despotes […] affameurs, inquisiteurs, bastilleurs, tyrans en un mot ! »1616

Gracchus BABEUF (1760-1797), Le Tribun du peuple, 28 janvier 1795

On se croirait revenu aux grands jours de la Révolution. Babeuf, monté à Paris en 1793, passe en prison une partie de la Terreur et se rallie aux idées de Robespierre après sa chute. Il fonde son journal au lendemain du 9 Thermidor et y expose ses théories communistes. Il cherchera bientôt à renverser le nouveau régime du Directoire.

« Fouquier-Tinville avait promis
De guillotiner tout Paris,
Mais il en a menti,
Car il est raccourci […]
Vive la guillotine
Pour ces bourreaux
Vils fléaux. »1617

La Carmagnole de Fouquier-Tinville, mai 1795, chanson (…)

La célèbre chanson révolutionnaire se fait gaiement cruelle : le plus célèbre accusateur public est exécuté le 6 mai 1795, après 41 jours de procès devant le Tribunal révolutionnaire (réformé). À travers Fouquier-Tinville et 23 coaccusés, on juge aussi cette justice d’exception (…)

« Du pain ! »
« La Constitution de l’an I ! »
« La liberté des patriotes ! »1618

Cris des manifestants forçant les portes de la Convention, 1er avril 1795. Dictionnaire Petit Robert, au mot « Germinal an III (journées des 12 et 13) »

Première insurrection populaire contre la Convention : journées des 12 et 13 germinal an III (1er et 2 avril 1795). Le pays traverse une double crise, économique et politique. Le peuple a faim, après l’hiver rigoureux, l’inflation, la crise des subsistances. Et il veut l’application de la loi suprême, cette Constitution de l’an I (trop) démocratique, et suspendue sitôt qu’approuvée (…)

« Du pain et la Constitution de 1793 ! »1619

Mots d’ordre criés par le peuple envahissant la Convention, 20 mai 1795 (…)

Seconde insurrection : journées des 1er, et 2 et 3 prairial an III (20 au 22 mai 1795) (…) La disette s’aggrave, la Constitution est toujours suspendue, les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau se soulèvent, les insurgés envahissent la Convention et massacrent le député Féraud. Encore une tête au bout d’une pique ! On évite de peu le bain de sang à Paris, mais la réaction visera les terroristes révolutionnaires. C’est la Terreur blanche (…)

« Les Anglo-Émigrés-Chouans sont ainsi que des rats, renfermés dans Quiberon. »1620

Lazare HOCHE (1768-1797), Communiqué du 7 juillet 1795 (…)

Le débarquement de 3 700 émigrés royalistes eut lieu le 27 juin à Quiberon, avec l’aide des Anglais. La Convention doit agir vite, surtout avec le regain du mouvement royaliste en France. Le 16 juillet, Hoche infligera une sanglante défaite (1 200 morts), achevée par la prise du fort de Penthièvre le 21, et la reddition de l’armée des rebelles le 22. En août, il fera fusiller 751 hommes.

« Rhabillez-vous peuple français
Ne donnez plus dans les excès
De nos faux patriotes
Ne croyez plus
Qu’aller tout nus
Soit une preuve de vertu
Remettez vos culottes. »1621

Jean-Étienne DESPRÉAUX (1748-1820), Remettez vos culottes ou Conseils aux sans-culottes, chanson de l’automne 1795 (…)

La Convention thermidorienne a triomphé de deux graves insurrections populaires et des soulèvements royalistes : elle a frappé à gauche, frappé à droite. C’est la fin du mouvement révolutionnaire, le retour à une république bourgeoise, libérale et modérée. La Constitution de l’an III est votée, elle rétablit le suffrage censitaire et donne ses bases au nouveau régime de la France : le Directoire.

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