Poincaré : « Il n'est possible à un peuple d'être efficacement pacifique qu'à la condition d'être prêt à la guerre. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Troisième République

Les tensions s’aggravent en Europe.

La Belle Époque, qui a vu les progrès de la vie matérielle, des sciences et des techniques (automobile, avion, TSF), l’éclat des lettres et des arts (cinéma), s’achève dans un climat de tension internationale croissante entre la France et l’Allemagne, qui n’a pas d’empire colonial et voudrait prendre le Maroc : les incidents diplomatiques se multiplient et la course aux armements mène droit à la guerre et la campagne pacifique de Jaurès.

 Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Il n’est possible à un peuple d’être efficacement pacifique qu’à la condition d’être prêt à la guerre. »2564

Raymond POINCARÉ (1860-1934), message aux Chambres, 20 février 1913

Histoire illustrée de la guerre de 1914 (1915), Gabriel Hanotaux.

Ayant donné sa version du « si vis pacem, para bellum » (littéralement, « Si tu veux la paix, prépare la guerre »), le président ajoute : « Une France diminuée, une France exposée, par sa faute, à des défis, à des humiliations, ne serait plus la France. » Alors que Jaurès le pacifiste déclare « la guerre à la guerre », Poincaré va renforcer l’alliance avec la Russie, mais aussi l’armée.

« Notre grand pays veut la paix, mais seulement la paix qui s’accorde avec sa fierté et sa dignité, non la paix née de la peur. »2565

Louis BARTHOU (1862-1934). L’Illustration, nos 3658 à 3696 (1913)

Président du Conseil de mars à décembre 1913, il fait voter en juillet la loi dite « des trois ans », qui allonge d’une année la durée du service militaire (réduit à deux ans en 1905). Il s’attire du même coup l’hostilité des radicaux et des socialistes.

Le Bloc des gauches, reconstitué pour les élections législatives des 26 avril et 10 mai 1914, fait campagne contre « la folie des armements » et obtient 300 élus à la Chambre, contre 260 députés du centre et de la droite. C’est un désaveu de la politique de celui qu’on surnommera « Poincaré-la Guerre ». Il se soumet et prend pour président du Conseil un socialiste, René Viviani.

« L’erreur des démocrates est de croire que leur vérité en soit une pour tout le monde, et force l’adhésion. »2566

André SUARÈS (1868-1948), Trois hommes, Moi et Démocratie (1913)

L’Allemagne de l’empereur Guillaume II (comme jadis celle de Bismarck) est persuadée que le régime démocratique condamne la France à la faiblesse en cas de guerre, alors que l’allié anglais est plutôt porté à la neutralité.

« Depuis quelque temps, c’est du délire !
En Europe, il se fait un boucan !
Ça n’est pas très drôle et je peux dire
Que nous dansons sur un volcan. »2567

Victor TOURTAL (1862-1917), Le Conflit européen, chanson. Histoire de France par les chansons (1982), France Vernillat, Pierre Barbier

Titre de chanson qui pourrait être titre de journal : actualité de plus en plus brûlante, jusqu’à cet été 1914 où le conflit éclate. Les sujets de discorde s’accumulent, en Europe.

(…) L’attentat de Sarajevo – assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, le 28 juin 1914 – est l’étincelle qui met le feu à la poudrière européenne : les Empires centraux (Allemagne et Autriche- Hongrie) et leurs alliés contre l’Entente (France et Angleterre) et ses alliés.

« Il ne suffit pas d’être des héros. Nous voulons être des vainqueurs. »2568

Georges CLEMENCEAU (1841-1929), L’Homme libre, 15 juillet 1914. Clemenceau (1968), Gaston Monnerville

Clemenceau exprime ses idées dans son propre journal d’opposition, créé en 1913 (rebaptisé L’Homme enchaîné, pendant la guerre).

Hostile à la politique de Poincaré et de ses gouvernements successifs, il aura l’occasion de mettre en pratique ses idées, quand le président appellera son adversaire en novembre 1917, pour mener la France à la victoire.

« Jaurès est tué ! Ils ont tué Jaurès. »2569

Mme POISSON (fin XIXe-début XXe siècle), Café-restaurant du Croissant, 31 juillet 1914 à 21 h 40. Arrêté du 18 novembre 1999 relatif à la frappe et à la mise en circulation de pièces commémoratives de 500 francs

(…) Les circonstances : Jaurès dînait rue Montmartre, près de son journal, L’Humanité. Raoul Villain, étudiant de 24 ans, a tiré au revolver sur le dirigeant socialiste. Exalté par les campagnes nationalistes qui, en pleine crise antiallemande, appelaient au meurtre contre l’homme incarnant le pacifisme, il explique : « J’ai voulu faire justice à cet antipatriote. »

Le monde ouvrier reprend le mot : « Ils ont tué Jaurès ! C’est la guerre. » L’Allemagne va déclarer la guerre à la France, le conflit va devenir mondial et le pays, si divisé dans la paix, se retrouvera uni dans l’épreuve.

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