Bonaparte : « Je troquerais volontiers ma pourpre consulaire pour une épaulette de chef de brigade sous vos ordres. » | L’Histoire en citations
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Tout réussit au nouveau maître de la France.

Le Premier Consul travaille avec acharnement à réformer le pays, mais le général qui souhaite la paix avec l’Angleterre et l’Autriche doit se lancer, non sans plaisir, dans une deuxième campagne d’Italie. L’incroyable victoire de Marengo (14 juin 1800) accroît son prestige et renforce encore son pouvoir.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« J’envie votre heureux sort ; vous allez, avec des braves, faire de belles choses. Je troquerais volontiers ma pourpre consulaire pour une épaulette de chef de brigade sous vos ordres. »1699

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), au général Moreau, commandant en chef de l’armée du Rhin, 16 mars 1800

Correspondance de Napoléon Ier, publiée par ordre de l’empereur Napoléon III (1858).

Le Premier Consul, très actif à Paris et préparant d’indispensables réformes, avoue au général qu’il s’ennuie, quand il ne fait pas la guerre – qui a repris en Italie, face aux Autrichiens. C’est la suite de la deuxième coalition, alliance des puissances européennes (dont l’Angleterre) contre la France. Deux mois plus tard, trop heureux, il part « à grands pas au secours de l’armée d’Italie pour lui donner un coup de main ».

« Chez un grand peuple dont les institutions sont fixes, l’éducation nationale doit être en harmonie avec les institutions. »1700

Lucien BONAPARTE (1775-1840), Rapport du 22 mars 1800 (…)

Le frère de Napoléon, ministre de l’Intérieur, critique « l’instruction à peu près nulle en France ». Un projet de réforme va être étudié par Chaptal et Fourcroy.

« Sans trop de respect pour notre espèce, [Bonaparte] ordonna de nous transformer sur-le-champ en bêtes de somme et de trait, ce qui fut effectué comme par enchantement. »1701

Capitaine GERVAIS (1779-1858), évoquant le passage du col du Grand-Saint-Bernard, 18-20 mai 1800 (…)

(…) À la tête d’une armée de réserve de 50 000 soldats, il renouvelle l’exploit d’Hannibal, franchissant les Alpes au col du Saint-Bernard sous la neige, avec des pièces d’artillerie traînées à bras d’homme dans des troncs creux. Scène sublimée par le peintre David : Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard (…) Cet exploit permet de prendre à revers les troupes autrichiennes, dans la deuxième campagne d’Italie.

« Une victoire me laissera maître d’exécuter ce que je voudrai. »1702

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Lettre à son frère Joseph (membre du Corps législatif et du Conseil d’État), 20 mai 1800. Mémoires sur Carnot par son fils (1863), Hippolyte Carnot

Le Premier Consul sait qu’il doit affermir son pouvoir, menacé par certaines menées royalistes – le futur Louis XVIII voudrait récupérer son trône. Mais le général Masséna, l’« enfant chéri de la victoire », est en difficulté à Gênes, assiégé, attendant les renforts.

« Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole. »1703

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Allocution aux curés de Milan, 5 juin 1800 (…)

Après être entré dans la ville en vainqueur. Et il ajoute cette idée qui lui est chère : « Il n’y a que la religion qui donne à l’État un appui ferme et durable. » Ce n’est donc pas une déclaration de circonstance, pour plaire à son auditoire.

« C’était chaud, très chaud : les os de nos grenadiers craquaient sous les balles autrichiennes comme un vitrage sous la grêle. »1704

Général LANNES (1769-1809), à Napoléon Bonaparte venu le féliciter, après la bataille de Montebello, 9 juin 1800. Dictionnaire d’histoire de France, Perrin, collectif

Commandant de la garde consulaire, Lannes a battu les Autrichiens du général Ott : 18 000 soldats contre 8 000 Français, et une très vive résistance, avant de se replier, laissant 3 000 morts sur le terrain, abandonnant 5 000 prisonniers, six pièces de canon, de nombreux drapeaux. Général vainqueur, promu maréchal en 1804, Lannes deviendra duc de Montebello, en 1808 (…)

« J’aime l’oignon frit à l’huile,
J’aime l’oignon quand il est bon […]
Au pas camarade, au pas camarade,
Au pas, au pas, au pas [bis]
Et pas d’oignon aux Autrichiens,
Non ! pas d’oignon à tous ces chiens. »1705

Chanson de l’oignon, 1800, anonyme et très populaire. Chants et chansons militaires de la France (1887), Eugène Hennebert

Scandée par les grenadiers montant à l’assaut, lors de la bataille de Marengo (14 juin 1800), victoire décisive. Masséna ayant finalement capitulé à Gênes, Bonaparte a détourné ses divisions pour attaquer les Autrichiens à Marengo. Bataille indécise, qui aurait été perdue sans l’arrivée en renfort du général Desaix, retournant la situation, avant de tomber à la tête de ses hommes.

« Allez dire au Premier Consul que je meurs avec le seul regret de n’avoir pas assez fait pour la postérité. »1706

DESAIX (1768-1800), au jeune Lebrun, son aide de camp, mot de la fin à Marengo, 14 juin 1800 (…)

Frappé d’une balle, au commencement de la charge de sa division, le général a juste le temps de dire ces mots… Rallié à la Révolution, il se distingua dans l’armée du Rhin. Il accompagnait Bonaparte en Égypte et fut chargé de l’organisation du Fayoum : son gouvernement lui valut le surnom de Sultan juste.

« Pourquoi ne m’est-il pas permis de pleurer ? »1707

Napoléon BONAPARTE (1769-1821) à la mort de Desaix, Marengo, 14 juin 1800 (…)

(…) Il a pu apprécier l’homme et le militaire, dans la campagne d’Égypte. Certains historiens dénoncent son mépris de la vie humaine, mais il ne ménage pas la sienne : « Qu’est-ce qu’un homme après tout ? », dit-il (…) Après Marengo, les Autrichiens demandent un armistice. L’Italie, pour la seconde fois, est conquise par les Français (…) Paris accueille la nouvelle de cette victoire dans un délire d’enthousiasme (…)

« La nouvelle de l’inconcevable victoire de Marengo vint comme un coup de foudre renverser tous nos projets. »1708

Marquis Bernard Emmanuel de PUYVERT (1755-1832). L’Avènement de Bonaparte (1910), Albert Vandal

Le marquis organise l’agitation royaliste en Provence, à la tête d’une armée de 25 000 hommes, tandis que « thermidoriens » et « brumairiens » mécontents préparent chacun de leur côté un « gouvernement de rechange » en cas de défaite de l’homme fort (…) En fait, Marengo fut « le baptême de la puissance personnelle de Napoléon », selon le mot d’Hyde de Neuville (mémorialiste « conspirateur et diplomate »).

« C’est sur le champ de bataille de Marengo, au milieu des souffrances et environné de quinze mille cadavres, que je conjure Votre Majesté d’écouter le cri de l’humanité et de ne pas permettre qu’une génération de deux braves et puissantes nations s’entr’égorge pour des intérêts qui lui sont étrangers. »1709

Napoléon BONAPARTE (1769-1821), Lettre du Premier Consul à l’empereur d’Autriche, 25 décembre 1800 (…)

Après Marengo, il souhaite transformer l’armistice en paix véritable, pour se « donner uniquement à l’administration de la France ». Face à lui, François II (neveu de Marie-Antoinette), empereur d’Allemagne, futur empereur d’Autriche sous le nom de François Ier. Il ira de défaites militaires en humiliations diplomatiques, jusqu’à donner sa fille Marie-Louise en mariage à son ennemi, Napoléon (…)

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