« L'ogre corse sous qui nous sommes, Cherchant toujours nouveaux exploits, Mange par an deux cent mille hommes Et va partout chiant des rois. » | L’Histoire en citations
« L'ogre corse sous qui nous sommes, Cherchant toujours nouveaux exploits, Mange par an deux cent mille hommes Et va partout chiant des rois. »
Citation du jour

citations napoléonL’histoire impériale vue par le peuple s’écrit en chansons (et pamphlets, également anonymes) : suite et fin, de plus en plus cruelle, mais les Cent Jours prennent déjà un autre ton et la légende est assurée par le talent de Béranger - sans oublier le génie d’Hugo.

Feuilletez notre Chronique sur le Directoire, le Consulat et l’Empire pour tout savoir.

« L’ogre corse sous qui nous sommes, Cherchant toujours nouveaux exploits, Mange par an deux cent mille hommes Et va partout chiant des rois. »1765

Pamphlet anonyme contre Napoléon

Encyclopædia Universalis, article « Premier Empire ».

De nombreux pamphlets, anonymes comme les chansons, contribuent à diffuser la légende noire de l’Ogre de Corse, contre la légende dorée de la propagande impériale.

Les rois imposés par l’empereur sont nombreux, pris dans sa famille ou parmi ses généraux : rois de Naples, d’Espagne, de Suède, de Hollande, de Westphalie. Royautés parfois éphémères, souvent mal acceptées des populations libérées ou conquises. Les historiens estimeront à un million les morts de la Grande Armée, « cette légendaire machine de guerre » commandée par Napoléon en personne.

« Il était un p’tit homme / Qu’on appelait le grand […]
Courant à perdre haleine, / Croyant prendre Moscou,
Ce grand fou ! / Mais ce grand capitaine / N’y a vu, sabergé, que du feu ! »1867

La Campagne de Russie (automne 1812), chanson

Cette chanson se diffuse sous le manteau à Paris, tandis que commence la retraite de Russie d’octobre 1812. Le tsar accusa les Français d’avoir incendié Moscou. Sans doute se sont-ils contentés de piller la ville et d’achever ainsi de la détruire, après l’incendie qui aurait été ordonné par Rostopchine, gouverneur militaire. Il a fait évacuer la ville où ne restent que 800 prisonniers de droit commun, leur promettant la réhabilitation s’ils mettaient le feu.

« D’sus l’trône Louis XVIII placé, / Notre Emp’reur que rien n’inquiète,
Lui dit : pour un an j’t’ai laissé, / Ot’-toi d’là que j’m’y mette ! »1925

Ot’-toi d’là que j’m’y mette, chanson de 1815

Cette chanson sera saisie par la police, après les Cent-Jours. La censure n’est pas si terrible sous la Restauration, mais l’humour de Louis XVIII a ses limites et l’humiliation sera grande, durant cent jours.

« Il est donc revenu cheux nous / C’t’homme qu’on croyait si tranquille ?
J’aurions ben parié deux sous / Qu’i n’resterait pas dans son île,
Car c’n’est pas un fait nouveau / Qu’les enragés n’aimions pas l’iau. »1930

Le Retour de Nicolas, chanson de 1815

Une des chansons royalistes qui surnomment Napoléon « Nicolas » ou « Nicodème », autrement dit un sot, en langage de l’époque. Mais le futur Charles X ne parvient pas à rassembler les régiments espérés. Quant au congrès de Vienne, il ne marche plus, il ne danse plus. La France est dans une situation tragique.

« Tout le camp sommeille, / Le général veille […] / Son œil embrasse
Le vaste espace / Et sa main trace / L’arrêt du Destin. »1942

Eugène de PRADEL (1784- 1857), La Bataille de Waterloo, chanson

Récit chanté de 19 couplets, daté de 1821, sous-titré Souvenirs d’un vieux militaire. Ce 18 juin 1815 va inspirer bien des vers, des pages, des pensées, rendant à jamais célèbre cette petite commune de Belgique : Waterloo.

« On parlera de sa gloire, / Sous le chaume bien longtemps […]
Bien, dit-on, qu’il nous ait nui, / Le peuple encore le révère, oui, le révère,
Parlez-nous de lui, Grand-mère, / Parlez-nous de lui. »1984

BÉRANGER (1780-1857), Les Souvenirs du peuple (1828), chanson

L’une des plus belles et simples chansons de ce parolier très populaire, salué par Chateaubriand comme « l’un des plus grands poètes que la France ait jamais produits », et par Sainte-Beuve comme un « poète de pure race, magnifique et inespéré ». Pierre Jean de Béranger contribue à nourrir la légende napoléonienne avec « la chanson libérale et patriotique qui fut et restera sa grande innovation » (Sainte-Beuve). Le souvenir de l’empereur sera bientôt lié à l’opposition au roi. La dynastie au pouvoir n’est pas si solide.

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