« L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude. »
(1873-1914), Cahiers de la Quinzaine, 5 novembre 1905
Rejeté de tous les groupes constitués, parce que patriote et dreyfusard, socialiste et chrétien, suspect à l’Église comme au parti socialiste, isolé par son intransigeance et ignoré jusqu’à sa mort du grand public, c’est l’un des rares intellectuels de l’époque échappant aux étiquettes. Voyant d’abord pour seul « remède au mal universel l’établissement de la République socialiste universelle », il crée ses Cahiers de la Quinzaine pour y traiter tous les problèmes du temps, y publier ses œuvres et celles d’amis (Romain Rolland, Julien Benda, André Suarès).
« La mystique républicaine, c’est quand on mourait pour la République, la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit. »
(1873-1914), Notre jeunesse (1910)
Et « l’essentiel est que […] la mystique ne soit point dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance ». C’est dire si Péguy, l’humaniste qui se voudra toujours engagé, jusqu’à sa mort (aux premiers jours de la prochaine guerre), doit souffrir de la politique politicienne née sous la Troisième République.
De plus en plus isolé, il témoigne à la fois contre le matérialisme du monde moderne, la tyrannie des intellectuels de tout parti, les manoeuvres des politiques, la morale figée des bien-pensants.
« Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre ! Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés ! »
(1873-1914), Ève (1914)
Deux derniers alexandrins d’un poème qui en compte quelque 8 000. Le poète appelle de tous ses voeux et de tous ses vers la « génération de la revanche ». Lieutenant, il tombe à la tête d’une compagnie d’infanterie, frappé d’une balle au front, à Villeroy, le 5 septembre, veille de la bataille de la Marne.
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