Éginhard : « La famille des Mérovingiens […] avait déjà perdu toute vigueur depuis longtemps et ne se maintenait plus que par ce vain titre de roi... » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Les « rois fainéants », derniers Mérovingiens, laissent place aux Carolingiens du Moyen Âge.

La dynastie des Mérovingiens finit mal, avec les « rois fainéants ». Leur faiblesse fait la force des « maires du palais » (tel Charles Martel), mais d’autres rois vont s’imposer, Pépin le Bref (le Nain) et son fils Charles, futur (Grand) Charlemagne. La défaite de son armée contre les Sarrazins, magnifiée par la Chanson de Roland, fait date dans le récit national et l’histoire de la langue française.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« La famille des Mérovingiens […] avait déjà perdu toute vigueur depuis longtemps et ne se maintenait plus que par ce vain titre de roi. La fortune et la puissance publique étaient aux mains des chefs de sa maison qu’on appelait maires du palais. »84

ÉGINHARD (vers 770-840), Vie de Charlemagne (écrite dans les années 830)

(…) À la mort de Dagobert (639), le royaume franc est de nouveau partagé, menacé d’anarchie par la faiblesse des derniers Mérovingiens (…) restés sous le nom de « rois fainéants ». Les maires du palais s’imposent peu à peu (…)

« Tout mérovingien est père à quinze ans, caduc à trente. La plupart n’atteignent pas cet âge. »85

Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de France, tome I (1835)

L’historien du XIXe siècle rejoint celui du IXe et explique, dans un passage célèbre : « Le symbole de cette race, ce sont les énervés de Jumiège, ces jeunes princes à qui l’on a coupé les articulations et qui s’en vont sur un bateau au cours du fleuve qui les porte à l’océan (…) » On reconnaît le style romantique d’un des plus célèbres historiens français.

« Tel au combat sera ce grand Martel
Qui, plein de gloire et d’honneur immortel,
Perdra du tout par mille beaux trophées
Des Sarrasins les races étouffées,
Et des Français le nom victorieux
Par sa prouesse enverra jusqu’aux cieux. »86

Pierre de RONSARD (1524-1585), La Franciade (1572)

Le célèbre poète de la Renaissance présente ainsi Charles Martel, fils de Pépin de Herstal, maire du palais qui doit son surnom (« Martel » signifiant marteau) à l’énergie déployée pour imposer sa politique. Il reste dans l’histoire pour avoir arrêté l’avancée impétueuse des Arabes à la bataille de Poitiers (732) (…)

« Les soixante ans de guerre, qui remplissent les règnes de Pépin et de Charlemagne, offrent peu de victoires, mais des ravages réguliers, périodiques ; ils usaient leurs ennemis plutôt qu’ils ne les domptaient, ils brisaient à la longue leur fougue et leur élan. »87

Jules MICHELET (1798-1874), Histoire de France, tome I (1835)

C’est parfaitement résumer la manière dont les deux premiers Carolingiens, Pépin le Bref, fils de Charles Martel, et son fils Charles, futur empereur Charlemagne, vont se tailler l’un des plus grands empires qu’ait connu l’Europe.

« Lequel mérite d’être roi, de celui qui demeure sans inquiétude et sans péril en son logis, ou de celui qui supporte le poids de tout le royaume ? »88

PÉPIN le Bref (vers 715-768), Lettre au pape Zacharie, 751

Maire du palais de Childéric III, Pépin veut s’assurer de l’appui du pape. Il dépose ensuite le dernier roi mérovingien, se fait élire roi au « champ de mai » de Soissons. Il sera sacré (…) en 754 (avec ses fils Charles et Carloman) par le pape Étienne II, qui interdit aux Grands de se choisir à l’avenir un roi d’une autre lignée (…)

« Allez et délivrez le taureau ou bien tuez le lion. »89

PÉPIN le Bref (vers 715-768), vers 751 (…)

Dit aussi le Nain, il sait que les principaux chefs francs le méprisent en raison de sa petite taille. Après une victoire, il veut affirmer son autorité de roi (…) Il fait amener un taureau et un lion, le combat des deux bêtes féroces commence et quand l’énorme fauve renverse le taureau et va l’étrangler, il met au défi tous les grands (…)

« Tout le peuple sait pour quels triomphes ce très noble vainqueur est honoré, combien il a étendu les frontières de notre empire, avec quel dévouement il a organisé la religion chrétienne dans son royaume et tout ce qu’il a fait pour la défense de la Sainte Église auprès des nations étrangères. »90

ALCUIN (vers 735-804), Oraison funèbre de Pépin le Bref, 24 septembre 768 (…)

(…) Il résume l’apport de Pépin le Bref, premier roi carolingien. On lui doit la fin de la reconquête de la Septimanie (sud de la Gaule) s’achevant par la prise de Narbonne aux Sarrasins et le rattachement de l’Aquitaine au royaume franc. Il paya l’appui pontifical en faisant donation à la papauté de territoires conquis (…)

« Les Francs ayant fait solennellement une assemblée générale, les prirent tous deux pour rois, à cette condition qu’ils partageraient également tout le corps du royaume. »91

ÉGINHARD (vers 770-840), Vie de Charlemagne (écrite dans les années 830)

À la mort de Pépin le Bref, le royaume est non pas réellement partagé, mais donné en héritage à ses deux fils, Carloman et Charles, futur Charlemagne (…) À la mort de Carloman, 4 décembre 771, Charles régnera seul.

« Quand vous verrez la campagne se hérisser comme d’une moisson de lances, quand les flots assombris du Pô et du Tessin, ne réfléchissant plus que le fer des armes, auront jeté autour des remparts de nouveaux torrents d’hommes couverts de fer, alors vous reconnaîtrez que Charles est proche. »92

Duc OTKZE (VIIIe siècle), à Desiderius, roi des Lombards, 773. De gestis Caroli Magni, moine de Saint-Gall

(…) Ton shakespearien pour donner à voir la puissance de Charles et de ses troupes, partant à la conquête de la Lombardie. Le plus illustre des rois carolingiens mérite son nom de Charles le Grand, ou Charlemagne, empereur un quart de siècle plus tard.

« Les derniers corps de l’armée royale furent massacrés dans ce passage des Pyrénées. Je n’ai pas à rapporter le nom des morts, ils sont assez connus. »93

L’Astronome du Limousin, biographe anonyme de Louis le Débonnaire (…)

Destruction de l’arrière-garde de l’armée, attaquée dans le défilé de Roncevaux par les montagnards vascons (basques) ou par les Sarrasins (autre source), Charlemagne rentrant d’une campagne contre les Maures en Espagne, 15 août 778 (…)

« Ce revers ne put être vengé sur-le-champ, parce que les ennemis, le coup fait, se dispersèrent si bien que nul ne put savoir en quel coin du monde il eut fallu les chercher. »94

ÉGINHARD (vers 770-840), Vie de Charlemagne (écrite dans les années 830)

Allusion au massacre de Roncevaux : défaite transformée en haut fait d’armes, par un de ces miracles dont l’histoire littéraire ne nous livre pas le secret.

« La Chanson de Roland […] est le plus ancien monument de notre nationalité […] Ce n’est pas seulement la poésie française qu’on voit naître avec ce poème. C’est la France elle-même. »95

Louis PETIT de JULLEVILLE (1841-1900), l’un des traducteurs de la Chanson de Roland (anonyme)

L’escarmouche donnera naissance (…) à la première chanson de geste en (vieux) français, poème épique de 4000 vers (…) Le preux Roland refuse de sonner du cor (…) préférant se battre et risquer la mort, plutôt que d’alerter Charlemagne et de trouver le déshonneur (…) Charlemagne le vengera en battant les païens (Sarrasins) avec l’aide de Dieu (…)

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