Flaubert : « La plupart des hommes qui étaient là avaient servi, au moins, quatre gouvernements... » | L’Histoire en citations
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Monarchie de juilletMonarchie de juillet (1830-1848)

La France tente une nouvelle restauration (monarchie constitutionnelle à l’anglaise), mais elle s’ennuie à mesure qu’elle s’embourgeoise, l’opinion publique se manifeste enfin comme une force d’avenir et une nouvelle révolution redonne espoir aux enfants de la patrie, cependant que notre pays se pose en exemple pour le monde (européen).

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« La plupart des hommes qui étaient là avaient servi, au moins, quatre gouvernements ; et ils auraient vendu la France ou le genre humain, pour garantir leur fortune, s’épargner un malaise, un embarras, ou même par simple bassesse, adoration instinctive de la force. »2040

Gustave FLAUBERT (1821-1880), L’Éducation sentimentale (1869)

À l’instar de Chateaubriand, mais dans un tout autre style, Flaubert se présente comme un grand auteur à la barre des témoins de son temps, peintre minutieux de la bourgeoisie des années 1840-1850 et des illusions perdues de Frédéric Moreau, son antihéros.

« Sa grande faute, la voici : il a été modeste au nom de la France. »2056

Victor HUGO (1802-1885), Les Misérables (1862)

Indulgent pour ce roi qui trouve grâce aux yeux de ce critique d’ordinaire plus sévère pour les princes qui gouvernent la France, Hugo ajoute : « Louis-Philippe sera classé parmi les hommes éminents de son siècle, et serait rangé parmi les gouvernements les plus illustres de l’histoire, s’il eût aimé la gloire et s’il eût eu le sentiment de ce qui est grand au même degré que ce qui est utile. »

« La France n’est la patrie que des Français […] Elle est française et comme telle, sans doute, elle est bienveillante et secourable ; mais de sa part, c’est un sentiment, ce n’est pas un système. »2067

Casimir PÉRIER (1777-1832), Chambre des députés, 30 septembre 1831

(…) Le chef du gouvernement répond aux partisans d’une intervention armée en Pologne, malheureux pays éclaté entre Prusse, Autriche et Russie au Congrès de Vienne (1815). Les Polonais se sont insurgés contre l’oppression tsariste. Des manifestations ont eu lieu en leur faveur, au mois d’août. Mais la France veut une politique extérieure pacifique et s’abstient d’intervenir contre les Russes.

« La France est une nation qui s’ennuie. »2098

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869), Discours à la Chambre, 10 janvier 1839. Dictionnaire Larousse, au mot « ennui »

(…) Il s’adresse au roi et trouve une raison au mal de la France : « Vous avez laissé le pays manquer d’action. »

L’ennui est le mal du siècle, celui de la génération romantique qui vibre au souvenir exalté de la Révolution et de l’Empire, et rejette cette monarchie bourgeoise, soutenue par une classe moyenne, viscéralement conservatrice.

Dans un discours à Mâcon, participant à la campagne des banquets, le 18 juillet 1847, Lamartine sera fier de pouvoir dire que cette phrase a fait le tour du monde. Sautant plus d’un siècle, on la retrouvera dans Le Monde, sous la signature de Viansson-Ponté, deux mois avant les événements de Mai 68.

« Ma patrie est partout où rayonne la France,
Où son génie éclate aux regards éblouis !
Chacun est du climat de son intelligence :
Je suis concitoyen de toute âme qui pense,
La vérité c’est mon pays ! »2109

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869), La Marseillaise de la Paix, « Revue des Deux-Mondes », 1er juin 1841

Réponse au « Rhin allemand » du poète Becker, mais le poète français dépasse l’opposition de pays à pays et lance un hymne pacifique qui n’implique nul renoncement au patriotisme. Le lyrisme et la générosité de Lamartine s’expriment dans cette invitation lancée à toutes les nations, à s’unir pour le progrès social.

« Par la voix du canon d’alarme,
La France appelle ses enfants.
« Allons, dit le soldat, Aux armes !
C’est ma mère, je la défends. »
Mourir pour la patrie,
C’est le sort le plus beau,
Le plus digne d’envie. »2128

Auguste MAQUET (1813-1888), paroles, et Alphonse VARNEY (1811-1879), musique, Chant des Girondins (1847), entonné le 22 février 1848 au matin, place de la Concorde

Chœur tiré du Chevalier de Maison-Rouge, version théâtrale du roman historico-héroïco-révolutionnaire signé Dumas et Maquet. Grand succès populaire, le soir de la première représentation.

Ce morceau va devenir « la Marseillaise de la Révolution de 1848 ». Il est chanté pour la première fois au matin du 22 février, par les Parisiens venus en masse à la Concorde, ignorant l’interdiction du dernier banquet et du défilé, tous deux décommandés. La foule commence à crier : « À bas Guizot ! » et à conspuer les gardes municipaux. La fièvre monte, malgré cet hiver froid et pluvieux. Les pavés, les barricades, les manifestations s’improvisent ici et là, avec les habitants des faubourgs et des banlieues venus pour la bagarre, jusqu’à la nuit tombante.

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