Lamartine : « Périssent nos mémoires, pourvu que nos idées triomphent ! […] Ce cri sera le mot d'ordre de ma vie politique. » | L’Histoire en citations
Lamartine : « Périssent nos mémoires, pourvu que nos idées triomphent ! […] Ce cri sera le mot d'ordre de ma vie politique. »
Citation du jour

restauration citationLamartine est passé dans l’opposition de gauche, d’autant plus résolu que la Monarchie de Juillet se droitise lentement et sûrement. Est-il influencé par sa belle Histoire des Girondins, qu’il écrit pour gagner sa vie ? Comme Chateaubriand, ce noble a des problèmes d’argent et une dignité qui rime avec une pureté assez rare en politique. Hugo, grâce à ses droits d’auteur (théâtre et roman), pouvait se payer ce luxe.

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« Périssent nos mémoires, pourvu que nos idées triomphent ! […] Ce cri sera le mot d’ordre de ma vie politique. »2112

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869), Chambre des députés, 27 janvier 1843

Lamartine (1969), Jacques Gaucheron.

Il se réfère à « un grand mot, un grand et beau cri qui sortit un jour d’une Assemblée nationale de notre pays à une de ces crises où l’âme d’un peuple tout entier paraît s’élever au-dessus d’elle-même, et semble, pour ainsi dire, s’échapper par une seule voix, c’est ce cri que vous connaissez tous : Périssent nos mémoires… » Allusion à l’Histoire des Girondins (qu’il publie en 1847), avec ce mot de Robespierre à propos des colonies.

Orateur de plus en plus écouté, député sans parti devenu très populaire, passé à l’opposition sous le long ministère Guizot (fin 1840 à 1847), il consacre ici sa rupture avec ce régime toujours plus conservateur de la Monarchie de Juillet. Toute sa vie témoigne de sa sincérité, d’autant qu’il sacrifie son œuvre littéraire aux exigences de la vie publique. Il ajoute dans le même discours : « L’ambition qu’on a pour soi-même s’avilit et se trompe ; l’ambition qu’on a pour assurer la sécurité et la grandeur du pays, elle change de nom, elle s’appelle dévouement. »

« Ne me parlez pas des poètes qui parlent de politique ! »2113

LOUIS-PHILIPPE (1773-1850). Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux

Le roi est d’autant plus irrité par l’opposition de Lamartine qu’il semble, avec l’âge, prendre goût au pouvoir et vouloir non plus seulement régner, mais gouverner.

« Elle tomberait, cette royauté, soyez-en sûrs ! Elle tomberait non dans le sang, comme celle de 1789, mais elle tomberait dans son piège. Et, après avoir eu les révolutions de la liberté et les contre-révolutions de la gloire, vous auriez la révolte de la conscience publique et la révolution du mépris. »2120

Alphonse de LAMARTINE (1790-1869), Banquet politique tenu à Mâcon, 18 juillet 1847

Le grand orateur se refait prophète du malheur qui va de nouveau secouer la France !

George Sand a elle aussi le cœur à gauche, influencée par Barbès et Arago, avec une inspiration humanitaire à la Rousseau. Choquée par le conservatisme politique du régime, elle met ses préoccupations humanistes dans ses œuvres romanesques : « L’Église du Moyen Âge répondait aux terreurs des puissants par la vente des indulgences. Le gouvernement d’aujourd’hui calme l’inquiétude des riches en leur faisant payer beaucoup de gendarmes et de geôliers, de baïonnettes et de prisons » (La Mare au diable). C’est aussi une forme d’engagement et la « bonne Dame de Nohant » va devenir militante et ardente - tout en excluant de se lancer dans la politique, un métier fait pour les hommes, selon elle.

« Quand les fruits sont pourris, ils n’attendent que le passage du vent pour se détacher de l’arbre. »2121

Louis BLANC (1811-1882), Banquet politique tenu à Dijon, fin décembre 1847. Histoire de la Révolution de 1848 (1870), Louis Blanc

Plus prosaïque, le militant républicain qui attaque la Monarchie de Juillet à coup de pamphlets prédit la prochaine révolution. La multiplication des banquets est une réplique astucieuse, et bien française, à l’interdiction des réunions. On se réunit pour boire et manger, et tout en banquetant, on parle politique, on refait le monde, on critique le régime.

La campagne des Banquets commence le 9 juillet 1847, sur le thème républicain de la réforme électorale, avec abaissement du cens à 100 francs : seul moyen pour l’opposition de faire entendre la voix sinon du peuple, du moins de la petite bourgeoisie, et seule façon de sortir de l’immobilisme conservateur qui bloque la vie politique.

Jeune journaliste, Louis Blanc s’est fait connaître par un essai, L’Organisation du travail (1839) : « Pour chaque indigent qui pâlit de faim, il y a un riche qui pâlit de peur. » Au nom de quoi la fraternité doit guider l’économie. Il préconise des associations ouvrières de production, ateliers nationaux bientôt expérimentés, sous la Deuxième République à venir.

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