Duguay-Trouin : « Oui Monsieur le Comte, nous nous battons chacun afin de conquérir ce qui nous manque. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Siècle de Louis XIV.
La guerre va compromettre toute la fin du règne.

Le régime va inéluctablement de pair avec une politique de conquête et d’hégémonie (même engrenage fatal sous l’Empire de Napoléon). Louis XIV s’est donné les moyens de ses ambitions : grands diplomates, réorganisation militaire menée par Louvois, ministre de la Guerre, puissante armée de métier (400 000 hommes en 1703), places fortes créées ou renforcées par Vauban, ingénieur de génie. Mais l’Europe va se coaliser contre la France, devenue trop puissante. 1688. Guerre de la Ligue d’Augsbourg (dite aussi guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession palatine ou guerre de la Grande Alliance).

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Les Français se battent pour le butin, tandis que les Allemands ne veulent que la gloire. — Oui Monsieur le Comte, nous nous battons chacun afin de conquérir ce qui nous manque. »912

René DUGUAY-TROUIN (1673-1736), Mémoires (posthume, 1740)

Dans son autobiographie, le célèbre corsaire malouin s’attribue cette réplique lancée au comte d’Innsbruck, pendant la guerre de la ligue d’Augsbourg. Fils de marins, capitaine corsaire à 18 ans, il sera anobli par Louis XIV, après de retentissantes victoires (…) Le mot sera prêté plus tard à Surcouf, autre marin de Saint-Malo (…)

« Toute ville assiégée par Vauban, ville prise,
Toute ville défendue par Vauban, ville imprenable. »913

Proverbe du vivant de Vauban. Histoire générale du IVe siècle à nos jours (1901), Ernest Lavisse, Alfred Rambaud

Futur maréchal de France, commissaire général des fortifications en 1678, il entoure le royaume d’une ceinture de villes fortifiées (la fameuse « ceinture de fer ») et d’ouvrages isolés (avec des lignes rasantes, moins vulnérables à l’artillerie). Lille devient avec lui « la reine des citadelles », parmi plus de 30 construites et 300 renforcées (…)

« Quelque drapeau, quelque canon
Nous attirent des Te Deum
Qu’on couchera dans notre histoire.
Mais entre nous je vous le dis :
On mêle à ces chants de victoire
Un peu trop de De Profundis. »914

Sur la bataille de Steinkerque où il y eut beaucoup de monde tué (1692), chanson (…)

La guerre est souvent glorieuse, mais le peuple commence à être las de ces victoires acquises au prix de trop de vies humaines – comme Steinkerque où Luxembourg et Vauban battent Guillaume d’Orange. Luxembourg sera surnommé le Tapissier de Notre-Dame, tant sont nombreux les drapeaux qu’il a pris à l’ennemi et qu’on y expose.

« Oh ! l’insolente nation. »915

GUILLAUME III d’orange-NASSAU (1650-1702), bataille de Neerwinden, 29 juillet 1693. Mémoires de Saint-Simon (posthume, 1879)

Exclamation de surprise du roi d’Angleterre, à la fois furieux et admiratif de la résistance opposée par la cavalerie française du maréchal de Luxembourg. Mais l’épuisement atteint tous les belligérants, au fil de ces batailles qui se succèdent, qu’elles soient victoires ou défaites (…)

« Personne n’était plus convaincu que moi qu’il fallait la paix, qu’on ne savait plus et qu’on ne pouvait plus faire la guerre, qui ne se soutenait que par des miracles. Le dedans et le dehors de l’État avaient un besoin indispensable de repos. »916

Claude LE PELETIER (1630-1711), 1697. Face aux Colbert, les Le Tellier, Vauban, Turgot, et l’avènement du libéralisme (1987), Luc Tellier

Témoignage du contrôleur général des Finances qui succède à Colbert (…) La conjoncture économique est déplorable en France depuis 1693 : mauvaises récoltes, prix du pain quadruplé (…) Famine, mévente pour les boutiquiers et artisans, chômage dans les villes, chute des revenus de la terre. La guerre devient pratiquement impossible : la France négocie et signe la paix de Ryswick.

« Je la tiens [la paix] plus infâme que celle de Cateau-Cambrésis. »917

VAUBAN (1633-1707). Morceaux choisis des classiques français du XVIIe siècle (1809), Napoléon Maurice Bernardin

La paix de Ryswick met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg, en 1697. La France est victorieuse sur le terrain, mais Louis XIV fait preuve d’une modération qui étonne ses adversaires et indigne le grand militaire qu’est Vauban (…) Plus de dix ans de guerre inutile : la France revient en gros à ses frontières de la paix de Nimègue (1679) (…)

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