Louis XI : « Je suis France. » | L’Histoire en citations
Citation du jour

 

moyen age renaissancePremière personnification royale avec la France et passage de relais entre le dernier roi du Moyen Âge, Louis XI, « l’universelle aragne », et François Ier, flamboyante incarnation de la Renaissance heureuse et du « beau XIVe siècle ». Les auteurs font spontanément preuve de « patriotisme » - la chose précédant le mot.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Je suis France. »365

LOUIS XI (1423-1483). L’Âme de la France : une histoire de la nation, des origines à nos jours (2007), Max Gallo

À 38 ans, Louis XI est enfin roi. Et la France existe bel et bien, après la guerre de Cent Ans. Le roi la représente et l’incarne, contre les grands féodaux. Le général de Gaulle fera quasiment la même déclaration, pour exprimer qu’il défend l’intérêt général et n’est d’aucun clan, ni parti.

Étrange retour des choses, Louis XI qui a tant comploté contre son père en s’alliant à ses ennemis féodaux et même anglais, verra se dresser contre lui, entre 1465 et 1472, trois coalitions de grands vassaux, en réaction contre l’affermissement du pouvoir royal.

« Est-ce là un roi de France, le plus grand roi du monde ! Ce semble mieux être un valet qu’un chevalier. Tout ne vaut pas vingt francs, cheval et habillement de son corps. »368

Habitants d’Abbeville voyant entrer le roi Louis XI qui chevauche à côté de Philippe le Bon, 1463. Le Moyen Âge (1961), Michel Mollat, René van Stanbergen

Le duc de Bourgogne (grand féodal) est aussi fastueusement vêtu que Louis XI l’est modestement. Le contraste est frappant même avec les autres rois de France, qui firent souvent assaut d’élégance, comme en témoigne toute la galerie des portraits royaux peints officiellement.

« Le Grec vanteur la Grèce vantera
Et l’Espagnol l’Espagne chantera
L’Italien les Itales fertiles,
Mais moi, François, la France aux belles villes. »388

Pierre de RONSARD (1524-1585), Hymne de France (1555-1556)

Le jeune « écuyer d’écurie » entre dans la carrière des lettres. L’éloge de la France est un thème classique, l’expression d’un sentiment national profond, sensible en d’autres lieux, mais sans doute plus intense en cette terre bénie des dieux, faite d’équilibre et de charme, et qui inspirera, le danger revenu avec les guerres étrangères et civiles, des chansons déjà patriotiques et les Discours enflammés d’une littérature engagée.

« Car je suis né et été nourri jeune au jardin de France : c’est Touraine. »389

François RABELAIS (vers 1494-1553), Pantagruel (1532)

Moine médecin, né près de Chinon et lancé en littérature par ce personnage de géant (fils de Gargantua) qu’il a créé. Paris reste capitale de la France, mais les Valois au pouvoir fuient (déjà !) ses violences révolutionnaires et vont en Val de Loire construire leurs châteaux : Amboise, Blois, Chambord, Chenonceau. Là se situe la vie culturelle, galante et bien souvent politique de la France : Léonard de Vinci le prestigieux invité finira sa vie près d’Amboise, les États généraux se tiennent à Blois, à Tours. Et ce qui deviendra au XVIe siècle la langue nationale est le français parlé en Touraine, réputé le plus pur.

« France, mère des arts, des armes et des lois ! »390

Joachim du BELLAY (1522-1560), Les Regrets (1558)

Encore un poète inspiré par l’amour du pays et qui renonce à la carrière militaire pour les vers. La trilogie « des arts, des armes et des lois » résume l’histoire de cette époque si riche, si contrastée : « Le dialogue tour à tour sanglant et serein qu’on appela Renaissance » (Malraux, Les Voix du silence) (…)

« Et vous promets, Madame, que si bien accompagnés et si galants qu’ils soient, deux cents hommes d’armes que nous étions en défîmes bien quatre mille Suisses et les repoussâmes rudement, si gentils galants qu’ils soient, leur faisant jeter leurs piques et crier France. »439

FRANÇOIS Ier (1494-1547), Lettre à sa mère Louise de Savoie, au soir de Marignan, 13 septembre 1515

Son « César triomphant » lui conte par le menu la bataille de Marignan. Les Suisses sont les alliés du duc de Milan : redoutables combattants, ils barrent l’accès de l’Italie, en tenant les divers cols : milices paysannes redoutées pour leurs charges en masses compactes, au son lugubre des trompes de berger. Dans l’après-midi, ils ont dispersé la cavalerie et vont s’emparer de l’artillerie française, quand François Ier, courageux et bien conseillé, prend le risque de charger. Le combat dure jusqu’au soir, l’épuisement est tel que les combattants qui ne sont pas morts tombent littéralement de sommeil sur place. Le lendemain, appelés en urgence, les alliés vénitiens prennent les Suisses à revers, les obligeant à fuir pour se réfugier à Milan. Victoire totale, mais bataille la plus meurtrière depuis l’Antiquité.

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