Louis XIV : « L'État, c'est moi. » | L’Histoire en citations
Louis XIV : « L'État, c'est moi. »
Citation du jour

 

Louis XIV et l’État (en deux jours) 1. Duo parfait, voire identification avec l’État - et la France.

Cela va de pair avec sa passion pour le métier de roi. Et c’est dans la logique de la monarchie absolue, à l’apogée sous ce long règne personnel d’un demi-siècle !

« L’État, c’est moi. »807

LOUIS XIV (1638-1715)

L’État baroque : regards sur la pensée politique de la France du premier XVIIe siècle (1985), H. Méchoulan, E. Le Roy Ladurie, A. Robinet.

Mot réputé apocryphe, souvent cité, qui reflète la réalité, et fut prononcé avant même le début du règne personnel, selon l’historien Louis Madelin (La Fronde). Il faut contextualiser avec précision cette citation.

Louis XIV, 16 ans, vient d’être sacré roi à Reims (1654), mais Mazarin exerce toujours le pouvoir. À sa demande, le roi signe divers édits financiers, pour renflouer le Trésor et poursuivre la guerre contre l’Espagne. Certains magistrats du Parlement de Paris en discutent la légalité. Il faut à tout prix éviter une nouvelle fronde parlementaire !

Louis XIV, en costume de chasse, se rend devant le Parlement réuni en lit de justice : « Chacun sait combien ces assemblées ont excité de troubles dans mon État et combien de dangereux effets elles y ont produits. J’ai appris que vous prétendiez encore les continuer sous prétexte de délibérer sur les édits qui ont été lus et publiés en ma présence. » Le président invoque l’intérêt de l’État dans cette affaire, le roi le fait taire, en affirmant : « L’État, c’est moi » (13 avril 1655). Étonnante maturité politique et quelle autorité naturelle, à 16 ans !

« Nous sommes la tête d’un corps dont les sujets sont les membres. »808

LOUIS XIV (1638-1715), Mémoires pour l’instruction du Dauphin (1662)

Le roi entreprend la rédaction de ce précieux document à 23 ans, la première année du règne personnel, songeant déjà à l’éducation politique de son successeur et l’initiant, par l’exemple, au difficile métier de roi ! Le Grand Dauphin, né cette même année 1661, meurt trop tôt pour régner, de même le Second Dauphin. C’est donc son arrière-petit-fils (Louis XV) qui en fera usage. Et Voltaire, dans Le Siècle de Louis XIV, publiera le premier une partie de ces Mémoires.

Louis XIV, plus qu’aucun roi, incarne le Pouvoir et s’identifie à la France. On trouve cette notion très physique et même sensuelle de la royauté, chez Henri IV, mais le temps n’était pas encore venu de rendre effective la monarchie absolue.

« Je résolus sur toutes choses de ne point prendre de Premier ministre […] rien n’étant plus indigne que de voir d’un côté toute la fonction et de l’autre le seul titre de Roi. »855

LOUIS XIV (1638-1715), Mémoires pour l’instruction du Dauphin (1662)

L’autorité de Louis XIV est sans partage, dès le premier jour de son règne personnel - à la mort de Mazarin, son maître en politique et son Premier ministre au Conseil. « Sans la donner entière à pas un », il donnera désormais sa confiance à quelques ministres bien choisis, « appliquant ces diverses personnes à diverses choses, selon leurs divers talents, [ce] qui est peut-être le premier et le plus grand talent des princes ».

Le roi garde les trois ministres de Mazarin, la « triade » expérimentée : Fouquet (Finances), Lionne (Affaires étrangères), Le Tellier (Guerre). Colbert, chaudement recommandé par Mazarin mourant, a charge d’enquêter sur la fortune du surintendant Fouquet. Il apporte la preuve qu’une fut acquise au prix de graves malversations. Louis XIV fait arrêter son surintendant et Colbert le remplace, en simple intendant des Finances, avant de cumuler divers postes, en collaborateur infatigable.

« Non seulement il s’est fait de grandes choses sous son règne, mais c’est lui qui les faisait. »816

VOLTAIRE (1694-1778), Le Siècle de Louis XIV (1751)

Pour cette raison, le Grand Siècle est bien le « Siècle de Louis XIV ». Voltaire, en historien très documenté, traite des événements militaires et diplomatiques, insiste sur le développement du commerce et le rayonnement des arts et des lettres, mettant cependant les affaires religieuses au passif du règne de ce « despote éclairé ». Il ne lui pardonne pas la révocation de l’édit de Nantes (1685), acte d’intolérance aux conséquences désastreuses.

« Ce qu’ils [les rois] semblent faire contre la loi commune est fondé le plus souvent sur la raison d’État, qui est la première des lois mais la plus inconnue et la plus obscure à ceux qui ne gouvernent pas. »813

LOUIS XIV (1638-1715)

Raison d’État (2009), Bernard Bachelot

Le roi soumet sa vie à cette raison d’État, et la France du XVIIe siècle suit son roi, presque unanimement, dans les heures de gloire, et dans l’adversité qui marquera toute la seconde partie du règne. Quant à la notion même de « raison d’État », elle va être défendue et attaquée dans un débat sans fin.

« Le Français est surtout jaloux de la liberté de se choisir son maître. »814

SAINT-ÉVREMOND (1614-1703)

Encyclopédie universelle de la langue française, article « maître »

Moraliste et critique, exilé à Londres en raison d’écrits frondeurs contre Mazarin, il refuse la grâce octroyée par Louis XIV. Mais ses œuvres circulent en France comme en Angleterre. Ce trait de caractère d’un peuple par ailleurs souvent réputé ingouvernable, ce besoin du « père », revient souvent dans l’histoire de France.

Siècle de Louis XIV

C’est l’apogée de la monarchie absolue de droit divin, incarnée par un roi autoritaire ayant de sa personne et de sa fonction une haute idée, encouragé par la cour où les Grands sont réduits à l’état de courtisans, cependant que les postes de ministres ou d’intendants reviennent à la « vile bourgeoisie ». Une histoire à redécouvrir dans le tome 3 des Chroniques de citations historiques (Feuilletez les 20 premières pages de notre livre électronique).

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