Mac-Mahon : « Vous faites appel à mon patriotisme… soit, j'accepte ! » | L’Histoire en citations
Mac-Mahon : « Vous faites appel à mon patriotisme… soit, j'accepte ! »
Citation du jour

 

Mac-Mahon reste dans l’Histoire pour deux « mots », « J’y suis, j’y reste » et « Que d’eau, que d’eau ». C’est un peu court, pour ce sexagénaire au fort caractère et à la langue bien pendue, populaire par sa prestance et loyal dans son comportement, militaire aussi convaincu que royaliste… et paradoxalement notre troisième président, sous la Troisième République.

« Vous faites appel à mon patriotisme… soit, j’accepte ! »2426

MAC-MAHON (1808-1893), 18 mai 1873

Cent ans de République (1970), Jacques Chastenet.

Chef de l’armée à 65 ans, il fut héros du siège de Malakoff dans la guerre de Crimée en 1855 (« J’y suis, j’y reste »), vaincu et prisonnier à Sedan (1870), mais vainqueur à la tête des Versaillais contre les insurgés de la Commune (1871), ce qui lui vaut une nouvelle popularité. Réputé pour sa piété, son honnêteté, l’homme n’a rien d’un politique. Gambetta, le fougueux républicain, méprise « ce caporal, le plus insignifiant des reîtres de l’Empire », et Thiers ne l’appelle que « cet imbécile de maréchal ». Et pourtant…

Monarchiste (comme la majorité de la France), il s’est entendu avec le duc de Broglie pour occuper la présidence de la République et rétablir ensuite la monarchie - étonnant marché ! Reste à se débarrasser de Thiers, de plus en plus contesté par les conservateurs, mais qui tient à sa place et dont l’habileté politicienne s’est forgée en quarante ans de carrière.

Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.

« La présidence est un enfer, je n’y retournerai pas. Et vous-même, mon cher Maréchal, n’y entrez pas. Aujourd’hui le pouvoir est un guêpier dans lequel une nature militaire telle que la vôtre perdrait patience en quarante-huit heures. »2428

THIERS, 24 mai 1873

Il parle en vieux routier de la politique. Mais le « cher Maréchal » reste droit dans ses bottes, investi de sa mission monarchique. Il sera donc président de la République, élu par l’Assemblée.

« Avec l’aide de Dieu, le dévouement de notre armée qui sera toujours l’esclave de la loi, l’appui de tous les honnêtes gens, nous continuerons l’œuvre de la libération du territoire et du rétablissement de l’ordre moral dans notre pays. »2429

MAC-MAHON, Message présidentiel du 25 mai 1873

Il définit ainsi la politique du ministère de Broglie qu’il vient d’appeler. Cet « ordre moral » va caractériser ce gouvernement. Formule assez vague pour plaire à tous les monarchistes (légitimistes comme orléanistes).

« Je croyais avoir affaire à un Connétable de France, je n’ai trouvé qu’un capitaine de gendarmerie. »2438

Comte de CHAMBORD, déçu par l’attitude de Mac-Mahon qui se récuse, le 12 novembre 1873

Le maréchal devait présenter le monarque venu se faire acclamer par la Chambre. Mais il refuse le rétablissement du drapeau blanc, sachant que l’armée n’acceptera jamais. Bref, il dit non à ce « roi » et garde sa présidence.

« Premier magistrat du pays, / L’honneur me met, je vous l’atteste,
Au-dessus de tous les partis. / Aussi, Messieurs, j’y suis, j’y reste. »2439

Paul AVENEL, J’y suis, j’y reste, chanson (1873)

Mac-Mahon a compris : la restauration est impossible avec ce « Henri V ». La loi du septennat lui garde son poste pour sept ans. Le vieux comte de Chambord peut mourir et le comte de Paris aura ses chances.

« Que d’eau, que d’eau ! »2445

MAC-MAHON à la vue des inondations catastrophiques, Toulouse, 26 juin 1875

Le maire s’est lancé dans un discours. Le maréchal-président, pour couper court à ce déluge de paroles, face aux plaines envahies par les eaux, a ce mot moins « classe » que son « J’y suis, j’y reste » au siège de Malakoff (1855).

« La Constitution de 1875 a fondé une république parlementaire en établissant mon irresponsabilité, tandis qu’elle a institué la responsabilité solidaire et individuelle des ministres. »2459

MAC-MAHON, Message du président de la République aux Chambres, 14 décembre 1877

Il se soumet au jeu du régime parlementaire, avant de se démettre, en 1879, les républicains devenant majoritaires au Sénat. Avec le départ de ce président monarchiste, la République est acquise et les républicains sont au pouvoir.

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