Malraux : « Les peuples sont en train de demander la culture, alors qu'ils ne savent pas ce que c'est. » | L’Histoire en citations
Malraux : « Les peuples sont en train de demander la culture, alors qu'ils ne savent pas ce que c'est. »
Citation du jour

citations histoire André Malraux reste dans l’histoire comme notre premier ministre de la Culture, poste créé pour lui sous la Cinquième République par le président de Gaulle.

Le dialogue au sommet continue entre les deux hommes et Mai 68 ranime la ferveur nationale.

Feuilletez la Chronique sur la Ve République pour en savoir plus.

« Les peuples sont en train de demander la culture, alors qu’ils ne savent pas ce que c’est. »2959

André MALRAUX (1901-1976), ministre de la Culture, Assemblée nationale, 27 octobre 1966

La Culture et le rossignol (1970), Marie-Claire Gousseau.

Présentant son budget, il note ce « fait extrêmement mystérieux [qui] se produit aujourd’hui dans le monde entier ». Mais les crédits restent dérisoires face aux ambitions d’une culture de masse digne de ce nom. Comme le dira Jacques Duhamel passant du ministère de l’Agriculture à celui de la Culture en 1971-1973 (dans le gouvernement de Chaban-Delmas, sous la présidence de Pompidou succédant à de Gaulle) : « Ce sont les mêmes chiffres, mais les uns sont libellés en nouveaux francs, alors que les autres le sont en anciens francs » - autrement dit, cent fois inférieurs.

« Autant qu’à l’école, les masses ont droit au théâtre, au musée. Il faut faire pour la culture ce que Jules Ferry faisait pour l’instruction. »3031

André MALRAUX (1901-1976), Discours à l’Assemblée nationale, 27 octobre 1966

Ministre des Affaires culturelles de 1958 à 1968, chaque automne, lors de la discussion du budget, Malraux enchante députés et sénateurs par des interventions communément qualifiées d’éblouissantes sur les crédits de son département – en fait notoirement insuffisants au regard des ambitions proclamées pour une véritable culture de masse. Il faut attendre l’arrivée de la gauche au pouvoir pour que ce ministère, confié par Mitterrand à Jack Lang, frôle le 1 % du budget de l’État.

Malraux définit ici la mission des maisons de la Culture implantées dans les villes moyennes, lieux de rencontre, de création, de vie, chargées de donner à chacun les « clés du trésor ». Qualifiées de « modernes cathédrales », pierres angulaires de sa politique culturelle, pour « rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité au plus grand nombre de Français ». Il en projetait une par département, une vingtaine seront plus ou moins ébauchées et sept effectivement ouvertes en dix ans. Encensées ou contestées, comme tout ce que faisait ou disait Malraux.

Ce rêve de démocratie culturelle est toujours actuel, à la fois vital et irréalisable. Mais la culture n’est plus le mot magique qui a fait rêver, c’est à peine si les candidats aux diverses élections y font encore allusion.

« Mitterrand, c’est raté ! Les cocos, chez Mao ! Le Rouquin, à Pékin ! Giscard, avec nous ! De Gaulle n’est pas seul ! »3075

Cris scandés par la foule sur les Champs-Élysées, 30 mai 1968. L’Express, « Mai 68, les archives secrètes de la police », 19 mars 1998

Épilogue de Mai 68. À 16h30, le président de la République s’est adressé au pays dans un discours radiodiffusé. De Gaulle ajoute que « partout et tout de suite, il faut que s’organise l’action civique ».

Ils sont donc 300 000 ou 400 000 à répondre à l’appel du général, dans une solidarité populaire presque spontanée. En fait, la manifestation était préparée, mais le succès est inespéré : ce ne sont pas seulement les anciens combattants et les bourgeois du XVIe arrondissement qui défilent, on voit aussi beaucoup de jeunes et des gens modestes. En tête du cortège, Malraux, Mauriac, diverses personnalités, et Debré le gaulliste de la première heure peut clamer : « De Gaulle n’est pas seul. »

« À la fin, il n’y a que la mort qui gagne. »2980

Charles de GAULLE (1890-1970), citant volontiers ce mot de Staline dans ses Mémoires de guerre

Malraux reprend cette phrase dans ses Antimémoires : le Miroir des limbes. La mort fut certainement omniprésente dans ce dialogue au sommet de l’intelligence, qui réunit les deux hommes. Jusqu’à la mort du général de Gaulle - et au-delà.

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