L’Appel du 18 juin (1940) fait date dans l’histoire de France et le personnage de De Gaulle reste une référence. Notre Histoire en citations en rend compte aujourd’hui. Une « actu » essentielle. Dans une France divisée, déboussolée, découragée, ce « rappel » historique s’impose plus que jamais comme un message d’espoir dans l’avenir.
« Un fou a dit “Moi, la France” et personne n’a ri parce que c’était vrai. »2709
(1885-1970)
Encyclopædia Universalis, article « France ».
Le « fou » semble répondre à Mauriac : « On ne fait rien de sérieux si on se soumet aux chimères, mais que faire de grand sans elles ? » De Gaulle, cité par un autre de ses admirateurs, André Malraux (Les Chênes qu’on abat, 1979).
Louis XI, dernier grand roi du Moyen Âge, fut le premier à afficher cette incarnation : « Je suis France ».
1939-1945. La France vit l’une des pages les plus dramatiques de son histoire : guerre et défaite, occupation de son territoire, pillage de ses ressources, destructions, hécatombes. En 1940, le recours au maréchal Pétain, héros de la Première Guerre mondiale, vieillard de 84 ans, va se révéler le pire des pièges. Le pays se divise dans une autre guerre fratricide.
Simple général de brigade à titre temporaire, de Gaulle, absolument seul et contre le destin, refuse la défaite et lance à la radio de Londres son fameux Appel du 18 juin – en fait, il y a plusieurs versions à quelques jours d’intervalle, mais le sens est le même. Un appel au rassemblement de tous les Français pour continuer le combat.
« Toujours le chef est seul en face du mauvais destin. »2730
Charles de GAULLE (1890-1970), Mémoires de guerre, tome I, L’Appel, 1940-1942 (1954)
Solitude subie, imposée - et sens du destin profondément ancré chez lui (comme chez Jeanne d’Arc et Napoléon).
Le 17 juin, à la veille de l’Appel, de Gaulle est l’homme seul de l’Histoire et l’exprime dans ses Mémoires. Rappelons les premiers mots, citation devenue culte : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. »
« On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu. »2726
Charles de GAULLE (1890-1970), Le Fil de l’épée (1932)
La volonté et la croyance en son étoile sont venues très tôt au militaire qui n’était pas encore bien haut dans la hiérarchie, ni bien important dans les affaires de son pays. Il se fait connaître par cet essai d’histoire politique, où il évoque déjà « le Caractère, vertu des temps difficiles ». Il en fera preuve tant de fois ! « Chez de Gaulle, il n’y a pas de Charles. » Témoignage d’André Malraux, cité par Roger Stéphane (Tout est bien, 1989).
« Comment voulez-vous que je fasse avec un homme qui se prend à la fois pour Jeanne d’Arc et Napoléon ! »2724
Franklin D. ROOSEVELT (1882-1945)
La Vie politique en France de 1940 à 1958 (1984), Jacques Chapsal
Le président des États-Unis n’éprouve pas la sympathie d’un Churchill pour le chef de la France libre et de Gaulle doit se battre dans les coulisses de la guerre, pour ne pas être systématiquement éliminé des opérations, jusqu’au jour de la victoire finale.
Cela dit, la référence à ces deux personnages d’autant plus juste que Napoléon est le grand homme de De Gaulle (avec César et Alexandre), cependant qu’il entretient avec la France un dialogue « illuminé » dont il fait souvent état dans ses Mémoires : « Je suis son fils qui l’appelle […] J’entends la France me répondre. »
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