Maurras : « Au moral, la haine de l'esprit militaire, au matériel, un désarmement qui attire la guerre comme l'aimant le fer. » | L’Histoire en citations
Maurras : « Au moral, la haine de l'esprit militaire, au matériel, un désarmement qui attire la guerre comme l'aimant le fer. »
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Second Empire citations

L’Affaire Dreyfus. Crise majeure de la Troisième République, l’Affaire déchire la France et conforte Maurras dans son idéologie et son antisémitisme. Les antidreyfusards sont majoritaires dans le pays, face à une minorité d’intellectuels (de gauche).

À feuilleter pour tout savoir.

« Au moral, la haine de l’esprit militaire, au matériel, un désarmement qui attire la guerre comme l’aimant le fer. »2525

Charles MAURRAS (1868-1952), Au signe de Flore : souvenirs de vie politique, l’affaire Dreyfus, la fondation de l’Action française, 1898-1900 (1931)

Antidreyfusard pour défendre l’honneur de l’armée « garante de la survie de la nation », l’Affaire réveille en lui un antisémitisme avoué et bientôt théorisé : l’antisémitisme d’État (dicté par la raison d’État qui est un bien) s’opposant à l’antisémitisme de race (relevant du racisme qui est un mal). Rupture avec Anatole France, grand intellectuel de gauche et dreyfusard.

Maurras rejoint en 1900 l’Action française (mouvement créé en juillet 1899), pour défendre le pays contre les juifs, les francs-maçons, les protestants et les « métèques » (étrangers). Le théoricien du nationalisme intégral écrit en décembre 1898 à Barrès : « Le parti de Dreyfus mériterait qu’on le fusillât tout entier comme insurgé. » Si les mots ont un sens, c’est déjà un appel au meurtre. Il se renouvellera, obsessionnellement.

La Ligue de la Patrie française, plus modérée, réunit nombre d’écrivains et académiciens, joints à des artistes et des mondains : Maurice Barrès, François Coppée, Jules Lemaître et Paul Bourget, les peintres Degas et Renoir, les dessinateurs Forain et Caran d’Ache, le compositeur Vincent d’Indy.

La Ligue des patriotes, créée par Paul Déroulède en 1882 (pour la revanche, contre l’Allemagne) rassemble la majorité des nationalistes antidreyfusards. Déroulède croit Dreyfus innocent et rejette les slogans antisémites, mais l’honneur de la patrie et de l’armée passe avant tout. La justice militaire qui doit faire autorité ne peut donc être remise en cause. La Ligue atteindra 300 000 membres, avant de disparaître en 1905.

Beaucoup d’officiers sont antidreyfusards, par esprit de corps. Trois hommes politiques célèbres se déclarent contre la révision du procès : Cavaignac, ministre de la Guerre, qui s’opposera à la seconde révision, réclamée par Jean Jaurès ; Félix Faure, président de la République durant la période où la révision est refusée ; enfin, Jules Méline, le président du Conseil qui s’y oppose également.

« Il n’y a pas d’affaire Dreyfus. »2516

Jules MÉLINE (1838-1925), président du Conseil, au vice-président du Sénat venu lui demander la révision du procès, séance du 4 décembre 1897

 Déni de justice ou de réalité, c’est en tout cas un mot malheureux.

« La révision du procès de Dreyfus serait la fin de la France. »2520

Henri ROCHEFORT (1831-1913), 1er mai 1898

Militant républicain dans l’opposition au Second Empire et communard courageux en 1871, polémiste à l’humour cinglant, le voilà anti dreyfusard et d’extrême-droite. Son journal, l’Intransigeant, dénonce le syndicat des dreyfusards et soutient le camp des antidreyfusards, très majoritaires, mais plus ou moins militants.

« L’intervention d’un romancier, même fameux, dans une question de justice militaire m’a paru aussi déplacée que le serait, dans la question des origines du romantisme, l’intervention d’un colonel de gendarmerie. »2519

Ferdinand BRUNETIÈRE (1848-1906), Après le procès (1898)

Intellectuel type, historien de la littérature et critique français, professeur à l’École normale supérieure et à la Sorbonne, directeur de la Revue des Deux Mondes, il est antidreyfusard par respect des institutions, comme il est conservateur en littérature, par fidélité aux classiques. Il rejette l’engagement dreyfusard du très populaire romancier Émile Zola (« J’accuse ! ») et refuse de se prononcer sur la culpabilité du capitaine Dreyfus, déclarant que « porter atteinte à l’armée, c’est fragiliser la démocratie. »

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