![Montesquieu : « Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi […] mais elle doit être loi parce qu'elle est juste. »](https://www.histoire-en-citations.fr/sites/default/files/styles/image_article/public/images/citations/montesquieu_citation.jpg?itok=38suXR7I)
Petite histoire de la justice : 3e épisode. Montesquieu et l’Esprit des lois.
Le siècle des Lumières mérite bien son nom et l’Esprit des Lois (1748) fonde les bases d’une justice digne de ce nom.
Voltaire se battra personnellement pour que justice soit faite, en intellectuel engagé, mais c’est Montesquieu grand juriste et remarquable théoricien, qui jette les bases d’un nouvel état de droit digne de ce nom - incompatible avec l’Ancien Régime.
« Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi […] mais elle doit être loi parce qu’elle est juste. »1006
Que de chemin parcouru depuis Montaigne écrivant dans ses Essais : « Les lois se maintiennent en crédit non parce qu’elles sont justes, mais parce qu’elles sont lois ». Et un siècle plus tard, Pascal dans ses Pensées : « Il est dangereux de dire au peuple que les lois ne sont pas justes, car il n’y obéit qu’à cause qu’il les croit justes »
Comme tous les philosophes des Lumières, Montesquieu assure, en Préface de L’Esprit des lois : « Il n’est pas indifférent que le peuple soit éclairé. » Toutes ces idées nouvelles qui circulent dans des cercles de plus en plus larges vont fissurer l’édifice social et amener l’explosion révolutionnaire que le prudent Montesquieu ne souhaitait pas.
Montesquieu reste surtout connu pour son fameux principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire), consacré en 1789 par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (article 16). Ils fondent notre démocratie républicaine, même si l’Angleterre a devancé la France d’un siècle et d’une révolution ! La constitution anglaise, monarchique en apparence, républicaine en réalité, présente un bon équilibre des trois pouvoirs : elle séduit Montesquieu qui l’a vu fonctionner sur place.
Toutes les citations qui suivent
sont commentées dans nos Chroniques.
« Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. »1011
MONTESQUIEU, L’Esprit des Lois
« Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire les lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers. »
« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir. »1012
En plus de la séparation des pouvoirs, leur équilibre est garant d’une monarchie tempérée, très loin du régime devenu despotique sous Mazarin, Richelieu, Louis XIV.
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