Belcastel : « Nous ne voulons pas recevoir tous les quinze jours des révolutions par le chemin de fer et le télégraphe. » | L’Histoire en citations
Chronique du jour

 

Troisième République

Versaillais contre Fédérés

Versaillais et Fédérés s’affrontent dès avril, prennent des otages. Thiers décide de transférer l’Assemblée à Versailles et abandonne provisoirement Paris à la rue. Le 28 mars 1871, le Conseil de la Commune est proclamé.

Les commentaires sont allégés, les coupes signalées (…) Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations.

« Nous ne voulons pas recevoir tous les quinze jours des révolutions par le chemin de fer et le télégraphe. »2360

Gabriel Lacoste de BELCASTEL (1820-1890), début mars 1871

Histoire de quinze ans, 1870-1885 (1886), Edmond Benoît-Lévy.

L’Assemblée, installée à Bordeaux, décide le 10 mars son transfert non à Paris, mais à Versailles, ville au passé royal – ce qui est pris comme une provocation par les républicains. Belcastel, député légitimiste, résume l’idée que ses collègues se font de Paris : « le chef-lieu de la révolution organisée, la capitale de l’idée révolutionnaire ».

« Il n’y a qu’une solution radicale qui puisse sauver le pays : il faut évacuer Paris. Je n’abandonne pas la patrie, je la sauve ! »2361

Adolphe THIERS (1797-1877), aux ministres de son gouvernement, 18 mars 1871. Histoire de la France et des Français (1972), André Castelot, Alain Decaux

(…) Thiers renonce à réprimer l’émeute – il dispose de 30 000 soldats face aux 150 000 hommes de la garde nationale, et il n’est même pas sûr de leur fidélité. Il abandonne Paris au pouvoir de la rue et regagne Versailles, ordonnant à l’armée et aux corps constitués d’évacuer la place. « Montmartre s’insurge contre le gouvernement du suffrage universel. Le gouvernement cesse d’être patient juste au moment où il fallait encore vingt-quatre heures de patience. Que se prépare-t-il pour l’histoire de France ? » (Le Siècle, 19 mars). Les responsabilités sont partagées, dans cette insurrection du 18 mars qui consacre la rupture entre le Paris révolutionnaire et le gouvernement légal du pays. C’est la première journée de la Commune (au sens d’insurrection) : la tragédie va durer 72 jours.

« Le seul gouvernement qui fermera pour toujours l’ère des invasions et des guerres civiles. »2362

Comité central de la garde nationale, Proclamation du 19 mars 1871. Histoire de la révolution de 1870-71 (1877), Jules Claretie

Le tout jeune comité (créé le 15 mars) est plutôt embarrassé, le lendemain de l’insurrection du 18 mars qui lui donne un pouvoir dont il ne sait trop que faire. Il parlemente avec Versailles, par l’intermédiaire des maires et députés de Paris. Il veut la République garantie et des élections municipales. C’est d’elles que va sortir la Commune – en tant qu’institution.

« Au nom du peuple, la Commune est proclamée ! »2363

Gabriel RANVIER (1828-1879), place de l’Hôtel-de-Ville, Déclaration du 28 mars 1871. Histoire socialiste, 1789-1900, volume XI, La Commune, Louis Dubreuilh, sous la direction de Jean Jaurès (1908)

(…) Les élections municipales du 26 mars n’ont mobilisé que la moitié des Parisiens (230 000 votants), très majoritairement de gauche, beaucoup de gens des beaux quartiers ayant fui la capitale : 18 élus « bourgeois » refuseront de siéger à côté des 72 révolutionnaires, jacobins, proudhoniens, blanquistes, socialistes, internationaux.

Mais qu’est cette Commune ? Un conseil municipal de gauche, un contre-gouvernement élu, provisoire et rival de celui de Versailles, un exemple devant servir de modèle à la France ? La Commune se veut tout à la fois, mais ne vivra pas deux mois.

« Paris ouvrait à une page blanche le livre de l’histoire et y inscrivait son nom puissant ! »2364

Comité central de la garde nationale, Proclamation du 28 mars 1871. Histoire du socialisme (1879), Benoît Malon

En présence de 200 000 Parisiens, le comité central de la garde nationale s’efface devant la Commune, le jour même de sa proclamation officielle.

(…) Le mouvement s’étend à quelques villes : Lyon, Marseille, Narbonne, Toulouse, Saint-Étienne.

« La révolution sera la floraison de l’humanité comme l’amour est la floraison du cœur. »2365

Louise MICHEL (1830-1905), La Commune, Histoire et souvenirs (1898)

Ex-institutrice, militante républicaine et anarchiste (prête à un attentat contre Thiers), auteur de poèmes et de théâtre, c’est d’abord une idéaliste comme tant de communards, et l’héroïne restée la plus populaire. Un quart de siècle après, elle fait revivre ces souvenirs vibrants, et tragiques.

(…) Le 30 mars, Paris est pour la seconde fois ville assiégée, bombardée, et à présent par des Français. Premiers affrontements, le 2 avril : bataille de Courbevoie. Les Fédérés (ou Communards) tentent une sortie de Paris pour marcher sur Versailles, mais sont arrêtés par le canon du Mont Valérien, fort stratégique investi par les Versaillais depuis le 21 mars : les rêveurs de la Commune qualifient les obus qui les écrasent de « choses printanières » (…)

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